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Journal peu intime (archives)
(mais lisez tout de même cet avertissement)

 

Vous trouverez ici une partie des archives de mon Web Log, plus précisément l'ensemble des entrées du 22 mai au 18 juin 2005. Si vous êtes arrivés jusqu'ici, vous n'aurez sans doute pas besoin de l'index thématique...

 


19 juin 2005 : allez donc voir ici...


Samedi 18 juin 2005

Des périls imaginaires ?


C'est aujourd'hui que les Verts organisent la journée européenne d'opposition aux OGM (normal, les gens aiment bien lancer des appels le 18 juin, allez savoir pourquoi). On rencontre là un exemple des limites de l'information sur le Web : je défie quiconque (y compris possèdant une solide culture en biologie, écologie (au sens scientifique du terme), voire agronomie) de se faire une idée de la réalité des dangers de ces manipulations génétiques à l'aide de documents collectés sur Internet (ne serait-ce qu'à cause de leur nombre...). Je me garderai bien de trancher, mais voici quelques éléments de réflexion.
1) Les contrôles alimentaires sur les produits dérivés des OGM (soja et maïs transgéniques, par exemple) ont été plus sévères que sur la plupart des "nouveaux aliments" que nous consommons depuis une trentaine d'années (parmi lesquels figurent en bonne place les fruits et les légumes tropicaux). Le danger de toxicité semble donc faible, et l'accent souvent mis sur lui parait relever davantage de la diabolisation que du principe de précaution.
2) La politique d'asservissement des multinationales comme Monsanto (vente de graines de plantes transgéniques stériles (la technique dite "Terminator"), et qui donc ne produiront pas de graines permettant une nouvelle récolte) est extrêmement dangereuse à long terme (lire par exemple ce dossier)... si du moins les informations recueillies à ce sujet sont fiables ; inutile de dire que les multinationales en question les démentent de toutes leurs (considérables) forces. Cela dit, dans ce genre de conflit d'intérêts, il ne faut guère compter sur l'altruisme de ces "monstres froids".
3) Les dangers écologiques (par exemple celui de voir une recombinaison génétique produire une "mauvaise herbe" envahissante et résistant à tous les traitements imaginables) sont aussi faibles (voire fantasmatiques) que les risques de toxicité, mais on est là dans une problématique d'apprentis sorciers : si un accident survient quand même, pourrons-nous le contenir dans des proportions raisonnables ?
4) Cela dit, le mouvement écologiste a souvent eu tendance à jouer les Cassandres. Dans les années 80, Cousteau prétendait que le plancton commencerait à mourir vers 2000, avec des conséquences apocalyptiques. Était-ce bien raisonnable ?


Vendredi 17 juin 2005

Mathématiciens (et autres) romantiques


J'ai déjà mentionné la mort d'Abel dans la neige (et signalé à l'époque à cette occasion qu'il faudrait un jour que je parle de ma liste de démystifications ; ce n'est pas encore pour tout de suite ) ; j'ai découvert aujourd'hui une analyse très complète (mais en anglais) [en 2006, elle semblait avoir disparu du Web ; le temps de la retrouver, j'ai aussi découvert le très riche site galois-group.net, dont voici la version française] de la façon dont la carrière d'Évariste Galois a été "romancée" (mais la vérité "prosaïque" est tout de même assez étonnante, et l'éclatant talent d'un des plus grand génies mathématiques de tous les temps a bien été détruit à vingt ans dans un duel stupide). Et si Galois n'était pas mort, peut-être aurait-il pu joindre ses talents à ceux de Charles Babbage... C'est sur ce genre d'hypothèses que repose la steampunk, une branche de la science-fiction se passant au 19ème siècle dans un univers uchronique, où les grandes inventions de Jules Verne, par exemple, sont des réalités quotidiennes... À part cela, c'est évidemment logique que les artistes de la période romantique aient des vies (et des morts) romantiques, mais c'est plus curieux de la part de mathématiciens (d'autant que d'autres détails étranges viennent se greffer sur cette histoire, par exemple la malédiction qui semble frapper la résolution de l'équation du cinquième degré, de laquelle seront successivement victimes Ruffini, Abel, et, donc, Galois). À l'autre bout du monde, le destin tragique de Shusaku (le deuxième plus grand joueur de l'histoire du go), ou celui (qu'on trouvera également décrit sur la page citée) de Inoue Intetsu, crée avec tout cela des résonances curieuses...


Jeudi 16 juin 2005

Experts en boissons


David Madore faisait remarquer il y a quelque temps qu'on trouve un peu partout des experts en vin (y compris chez des gens qui n'en boivent que rarement) et aussi en thé, mais pas pour d'autres boissons. On peut d'ailleurs étendre cette remarque à la connaissance (par ouï-dire) des produits exceptionnels de ce type : tout le monde (en France) connait le Château Yquem ou la Romanée Conti (mais déjà moins le Montrachet, remarquez), même si bien peu de gens en ont bu, et de même, en Chine, tout le monde vous parlera du thé du Puits du Dragon (Long Jing), par exemple. Le même phénomène ne se produit pas avec d'autres boissons : peu de gens connaissent le Blue Montain (bon, d'accord, c'est très dur d'en trouver du vrai, ainsi, celui dont je viens de donner le lien n'en est sans doute pas), et avez-vous déjà rencontré un expert en jus d'orange ? Une explication pourrait peut-être venir d'une remarque que je dois à Emmanuel Le Roy Ladurie : le vin et le thé sont les deux seules boissons largement consommées qui avaient des propriétés hygiéniques (les microbes résistant mal la chaleur ou à l'alcool, d'où la célèbre formule de Pasteur), du coup, les populations correspondantes leur auraient attribué des propriétés quasi mythiques (en particulier, la médecine chinoise traditionnelle fait grand cas de thés divers pour soigner tout et n'importe quoi). Évidemment, le jus d'orange (surtout les innommables versions modernes en bouteilles ou en boîtes), ce n'est pas aussi glamour...


Mercredi 15 juin 2005

Poupées russes


Le nouveau film de Cédric Klapisch (la suite de L'Auberge Espagnole) m'a, en revanche, tout à fait séduit, que ce soit par sa forme visuelle, toujours très astucieuse, ou par l'intérêt de l'évolution psychologique des personnages (je regrette cependant que Cécile de France (au fait, c'est son vrai nom, mais je n'ai pas pu en trouver l'origine) ait été nettement enlaidie pour les besoins du scénario )


Mardi 14 juin 2005

La bataille de l'eau lourde


Le film est encore assez connu (mais je viens d'en découvrir un autre sur le même thème, Les héros de Télémark, avec Kirk Douglas), et les enjeux de cet épisode "secret" de la seconde guerre mondiale aussi... mais à quoi était donc censée servir cette eau, qui, rappelons-le, de formule D2O, ne diffère de l'eau ordinaire que par le remplacement de l'hydrogène par du deutérium, isotope deux fois plus lourd, mais ayant exactement les mêmes propriétés chimiques (ce qui la rend d'ailleurs assez difficile à séparer de sa variante banale) ? La réponse n'est pas si facile à trouver sur le Net (l'article de la Wikipédia la donne bien, mais avec des explications succintes): je croyais bien me souvenir qu'elle pourrait servir comme ralentisseur de neutrons dans une pile atomique, mais par quel miracle, alors que le noyau du deutérium contient déjà un neutron "de trop" ? J'ai finalement trouvé, sur le site de Cybersciences la réponse (mais elle n'y figure plus) : les neutrons sont bien ralentis, mais peu absorbés (justement pour cette raison), contrairement à ce qui se passerait avec de l'eau ordinaire, et c'est l'effet recherché...

Autres Ada(s?)

Ada Lovelace est sûrement un nom qui aurait beaucoup plu à Nabokov (bizarre ; je n'arrive pas à trouver de site francophone qui lui soit consacré : allez donc voir celui-ci, en anglais)... Son roman, Ada ou l'ardeur, est d'ailleurs un objet assez étrange (et considéré par beaucoup comme un des chefs-d'œuvres de la langue anglaise), situé dans un univers uchronique, poétique, et extrêmement érotique (en voici, en anglais toujours, une analyse intéressante), mais je ne pense pas qu'il y ait entre les deux Ada un quelconque rapport. Ce prénom est au demeurant assez rare : à part une sœur de Charlemagne, et bien sûr un langage de programmation bien connu nommé d'après Lady Lovelace, je n'ai pu trouver aucune autre référence (pertinente ; il y a, évidemment, beaucoup d'acronymes) sur le Web...


Lundi 13 juin 2005

Festival pimenté

  

Un ami de Carine travaille (à Shenzhen) pour un producteur de films d'animations, lequel présentait ses travaux (ceux des Amazing Animation Productions) à Annecy. Il a bien voulu servir de convoyeur, et nous avons ainsi pu obtenir une livraison de piments chinois authentiques ; si, personnellement, les nuances entre ces différentes sortes de feux alimentaires m'échappent quelque peu, Carine est extrêmement contente de son acquisition. Quand au festival, il honorait cette année le Canada (dont on connait l'histoire prestigieuse en ce domaine, dominée par le nom de Norman McLaren) ; nous n'aurons pas, hélas, eu le temps d'en voir grand'chose . Du coup, nous nous sommes consolés en explorant la vieille ville...

Un restaurant trop cher ?

Passant à Annecy, je ne pouvais pas manquer d'aller jeter un coup d'œil sur le restaurant de Marc Veyrat, à Veyrier du Lac. J'avoue avoir été quelque peu déçu : la maison (faisant hôtel) est assez jolie, mais pas extraordinaire, et je ne suis pas bien sûr, en dépit des notes prestigieuses que lui attribuent tous les guides, que ce soit le plus grand cuisinier français (on sait d'ailleurs tout le bien que je pense de Pierre Gagnaire; il faudra peut-être que je lui demande ce qu'il en pense); c'est en tout cas sûrement le plus cher, avec deux menus (certes prometteurs) à 295 et 385 euros... Et à ce prix, il faut réserver deux mois à l'avance (mais rappelons qu'à El Bulli, cela ne suffisait même pas ...). Bref, je suis d'autant moins près d'aller déguster son omble chevalier confit à basse température que ce plat n'est servi que "si cette Dame désire taquiner l'hameçon"...

Ada Lovelace

Elle est étonnamment méconnue, et même si vous en avez entendu parler, il est probable que certains aspects de son surprenant parcours vous aient échappé. Ce fut, vers 1840, la première informaticienne de l'histoire (non, non, il ne s'agit pas d'une faute de frappe, mais d'une incroyable occasion manquée, celle de l'invention de l'ordinateur par Charles Babbage). Outre sa destinée romantique (c'est décidément l'époque, comme je vous le raconterai peut-être plus en détail un jour, en faisant référence aux cas d'Abel, de Galois, et de Shusaku) et sa contribution aux travaux de Babbage (dont il faudra aussi que je vous reparle un de ces jours, ce qui nous amènera à la steampunk, et Dieu seul sait où ensuite...), j'ai découvert récemment l'étonnante (et tragique) histoire de sa mort, sa mère l'ayant privée des médicaments qui soulageaient ses souffrances (elle était atteinte d'un cancer) pour des raisons religieuses... Voici une biographie assez complète, mais vous en saurez beaucoup plus, en anglais, en lisant celle-ci, sur le site d'histoire des mathématiques de St Andrews [et aussi désormais, bien sûr, cet article de la Wikipédia].


Du 9 juin au 12 juin : week-end animé

Nous serons à Annecy ce week-end (ça a un rapport avec le festival, mais aussi avec des questions de piment, à la suite d'un enchaînement de circonstances complexe, et que je me ferai une joie de vous exposer à notre retour). Et je vous parlerai sans doute aussi de quelques-uns de ces sujets en attente...


Mercredi 8 juin 2005 (ma connection à Wanadoo était en panne...)

Travaux


L'excellente critique de Télérama m'avait poussé à aller voir ce film (pour me consoler de mes déboires informatiques); mal m'en a pris. Tout ce que j'ai à en dire, c'est qu'à moins d'être fasciné par les jambes (interminables) de Carole Bouquet, vous risquez fort de regretter le talent galvaudé des acteurs, et le sabotage des quelques bonnes idées de ce scénario (interminable, hélas, lui aussi). Quand à Télérama, dont j'avais déjà déploré la ferme prise de position politique en faveur du "oui" lors de récentes élections (en principe, on n'attend pas d'eux des consignes de vote), je crois décidément que je vais changer de crémerie... [sauf que je viens de lire la revue de presse d'AlloCiné , et qu'ils sont tous en faveur de ce "film". Bon, après tout, ils étaient nombreux aussi en faveur de la Constitution... ]


Une chanson de 19 minutes...

...ça n'existe pas, ça n'existe pas. Et pourquoi pas ? Béranger l'expliquait (en chanson) fort bien jadis ("si une chanson dépasse la limite des trois minutes, les radios la passent pas"), mais il y a des exceptions (à la règle des trois minutes) par exemple, d'Anne Sylvestre, Une sorcière comme les autres (8 mn), ou de Brel, les 5 minutes de Les Marquises (je croyais que Regarde bien, petit était sa plus longue, mais c'est une illusion acoustique, apparemment), et, donc, les 19 minutes que dure Grendel, de Marillion, que j'ai découvert grâce à un forum de discussion, mais que je crains bien de ne pas pouvoir entendre de sitôt...

Hydrodynamique ?

Mes élèves se sont étonnés des étranges variations de la pression d'eau chaude à l'internat : le débit est modéré lorsqu'on ouvre le robinet d'eau chaude (l'eau arrivant évidemment froide à ce moment-là), et devient soudain très faible au moment précis où l'eau est enfin chaude ; il suffit alors d'ouvrir le robinet un peu plus pour retrouver le débit initial. J'ai vainement essayé d'interpréter le phénomène en terme de siphons, d'auto-amorçage, de variations de la densité de l'eau, etc... et c'est seulement aujourd'hui que la question a été résolue par un des élèves. Allez voir (si vous ne l'avez pas déjà trouvée) son explication (logique, mais fort décevante, évidemment) de ce petit mystère.

Une étrange panne informatique

Encore un mystère, mais celui-là nettement plus agaçant : ma connection internet s'est interrompu hier soir, et je n'ai plus jamais pu me reconnecter (d'où l'absence d'entrées pour mardi). L'assistance technique de Wanadoo (contactée à leur tarif dispendieux habituel) n'a pu, après quelques essais infructueux, que me conseiller de créer une nouvelle connexion (qui a aussitôt fonctionné); ce mystère-là restera sans doute à jamais impénétrable...


Révisions : voici l'entrée qui a été mise à jour aujourd'hui:

Pentaquark (la lecture du dernier numéro de La Recherche m'ayant fait réviser à la baisse la probabilité de son existence).


Lundi 6 juin 2005

La Recherche de juin


Finalement, j'ai reçu le premier numéro de mon abonnement (mais il faudra encore quelques semaines pour que je puisse bénéficier des privilèges qui vont avec, comme l'accès aux archives du site du journal). Il contient un gros dossier passionnant sur Toumaï (Sahelanthropus tchadensis), plein de petites brèves intéressantes (par exemple le comptage des 585355 nombres de Carmichaël (ou pseudo-premiers) inférieurs à 1017), et un entretien avec Pierre-Gilles de Gennes, toujours passionnant.


Dimanche 5 juin 2005

Prélectures de juin


Outre le dernier numéro de la Recherche (je viens de m'y abonner, mais, ne voyant rien venir, je vais peut-être quand même l'acheter en kiosque ), j'ai acheté L'homme qui ne mentait jamais, un recueil de nouvelles de Lao She (je croyais pourtant avoir à peu près tout lu de lui...) et Riz, un roman de Su Tong que m'a signalé Carine. À quoi devront s'ajouter deux recueils de Manganelli, mais je ne les ai pas encore reçus.


Révisions : voici l'entrée qui a été mise à jour aujourd'hui:

Phonétique.


Samedi 4 juin 2005

Informatique répartie


Les lecteurs de l'entrée d'avant-hier sur le décodage des messages venus du ciel ont peut-être remarqué que le projet SETI utilise les ressources d'innombrables ordinateurs individuels reliés au Web (et exploite le fait que leurs utilisateurs ne s'en servent pas à pleine puissance 24 heures sur 24), simulant ainsi un gigantesque super-ordinateur. Les tâches qui peuvent être réparties ainsi sont assez peu nombreuses pour l'instant, mais cette technique, outre qu'elle a permis la découverte de nombres premiers particulièrement grands, est utilisée plus sérieusement par de nombreuses entreprises, dont Google, car lancer une recherche simultanément sur de nombreux postes de travail (et s'arrêter dès que l'un d'eux a trouvé) est une des situations où elle est particulièrement efficace. Pour en savoir plus, lisez donc cette fiche...


Vendredi 3 juin 2005

Clafoutis


C'est la (brève) saison du clafoutis aux cerises ("Nous irons les cueillir En des temps plus faciles..." [le texte complet figure presque en bas de la page] quoique, dans ce film, et malgré la référence à la Commune, ce soient des lilas que parle cette chanson de Jean-Roger Caussimon). La recette de ma mère m'a laissé des souvenirs impérissables (comme c'est étrange), mais j'ai quand même réussi, à force de fouiner sur le Web et ailleurs, à faire quelque chose de pas trop mal ; encore quelques mises au point, et j'en parle sur ma page de recettes.


Jeudi 2 juin 2005

Anti-cryptographie


Dans le dernier numéro de Pour la Science, Jean-Luc Delahaye analyse certains messages conçus pour être lus par n'importe qui les découvrant (et donc d'hypothétiques extra-terrestres, le plus souvent), ainsi que nos efforts pour décoder d'éventuels signaux venus des étoiles. Voici une liste des messages que nous avons déjà envoyés (avec quelques commentaires) et une discussion précise des principes de codage utilisés. Quand à notre écoute (aux résultats pour l'instant négatifs, bien sûr, sinon vous en auriez entendu parler...), vous saurez tout sur la page (française) du projet SETI. Je suis, en revanche, assez mécontent de l'analyse théorique que fait Delahaye de la probabilité qu'un signal donné soit d'origine artificielle : par exemple, si nous recevions un signal périodique constitué de séquences de bips de la forme 2-3-5-7-11-13-17-19-23-29-2-3-..., il semble à la plupart des gens que ce serait une preuve certaine d'intelligence de l'émetteur ; utilisant la complexité de Kolmogoroff, il parvient à la conclusion opposée (mais ne semble pas remarquer que son argument élimine en fait tout signal non aléatoire...) Enfin, j'ai pu découvrir dans son article que certains s'étaient déjà inquiétés des dégâts que pourraient faire le décryptage d'un éventuel signal "hostile"; l'idée n'est pas neuve (on la trouve déjà, sous cette forme, dans Macroscope, de Piers Anthony), mais, tant qu'à se faire peur, on peut peut-être la combiner avec celle des BLIT (due à David Langford)...


Mercredi 1er juin 2005

Une idée neuve en Europe


Il ne s'agit pas de la Constitution, mais de la formule de Saint-Just, qui me sert de prétexte pour introduire le thème des œuvres au programme de français des classes préparatoires (scientifiques) de cette année (vous trouverez ceux des années précédentes, avec le jeu correspondant, ici et ) : "La recherche du bonheur". Devinerez-vous les textes choisis (indication : un auteur français contemporain, un dramaturge russe, et un philosophe latin ; Paul Fort et Watzlawick n'ont pas été retenus) ? Passez par ici pour les découvrir...


Mardi 31 mai 2005

Pour la Science de juin.


Une livraison particulièrement riche en petits faits amusants ou instructifs (par exemple les remarques d'Ekeland sur les réglementations, ou l'histoire du journal de Gergonne), mais contenant aussi des résultats passionnants sur les rétines artificielles, la fabrication possible de micro-trous noirs en laboratoire, ou la simulation de comportements collectifs par des agents intelligents. On y trouve aussi une belle réflexion sur le rôle des théories spéculatives en physique, un sujet sur lequel j'écrirai sûrement quelques mots un jour. Et, pour finir, un article de Delahaye sur la communication avec d'éventuels extra-terrestres, qui devrait m'amener bientôt [ce fut fait le surlendemain] à vous parler d'anti-cryptographie.


Lundi 30 mai 2005

Intelligence artificielle (2)



Après mes remarques préliminaires de vendredi (dont une synthèse acceptable, avec quelques réserves, figure sur la Wikipédia ; je vous recommande cependant, si vous pouvez le lire, l'article nettement plus précis de la version anglaise), il convient aussi de parler de résultats concrets, et en particulier d'insister sur les nombreuses déceptions et fausses promesses qui ont accompagné depuis le début ce domaine de recherche. Les principaux domaines traditionnellement considérés comme "intelligents" par le grand public (du jeu d'échecs au calcul symbolique) ont cédé relativement facilement ; combinés avec le succès de programmes tels qu'Eliza ou avec ceux de reconnaissance vocale, cela a amené à ce que peu de gens soupçonnent en réalité à quel point des tâches d'apparence bien plus simple (reconnaissance de visages, compréhension et traduction des langages naturels, vision et déplacement d'automates, etc.) en sont encore à leurs premiers balbutiements. Dans mon propre domaine d'expertise hautement spécialisé, la programmation du jeu de go, les progrès sont lents et décevants (on lira par exemple à ce sujet mon article de 1992 sur la question, nullement périmé); les utilisateurs de la fonction de traduction de Google savent sans doute aussi à quel point on est loin de résultats même simplement utilisables ...

Anniversaire et résultats.

Nous fêtions donc hier avec un peu d'avance l'anniversaire de Noémie (avec, évidemment, LE gâteau); pour ce qui est des résultats du référendum, il y avait sûrement au moins à fêter cette forte participation; à ma grande surprise, vers 23 heures, TF1 n'avait toujours pas donné son sondage "sortie d'urnes" (permettant par exemple de savoir un peu ce qui s'était passé dans l'électorat socialiste) ; il faudra donc attendre les analyses des journaux d'aujourd'hui...


Révisions : voici l'entrée qui a été mise à jour aujourd'hui:

Encore les règles.


Du 27 mai au 30 mai : week-end chargé

À cause (entre autres) d'un certain anniversaire, je reprendrai ce journal (et d'ailleurs aussi l'ensemble des révisions de mon site) lundi; je continuerai alors à vous parler d'intelligence artificielle, du dernier numéro de Pour la Science, et peut-être aussi des résultats du référendum (quoique ça, ce ne soit peut-être pas vraiment indispensable)...


Jeudi 26 mai 2005

Intelligence artificielle


C'est encore un sujet sur lequel je pourrais écrire de nombreuses pages : les lecteurs de ma biographie scientifique savent que j'ai commencé ma carrière en flirtant avec la programmation du go. Il y a énormément de choses à raconter (parce que c'est un sujet qui passionne le grand public, alors qu'il est assez difficile et que d'innombrables mythes circulent). Les livres de Douglas Hofstadter sont un bon point d'entrée pour l'aspect philosophique du débat ; il faut au moins avoir entendu parler du test de Turing, et ça ne peut pas faire de mal d'avoir réfléchi aux éventuels rapports du théorème de Gödel (que David Madore explique ici avec son talent habituel) avec la question, ne serait-ce que pour pouvoir réfuter les arguments de Penrose (ceux de Searle demandent une approche un peu différente). On aura compris que je suis fermement convaincu de la possibilité (de l'inévitabilité ?) de l'AI tôt ou tard; malheureusement (même cet adverbe demanderait de longs développements), et même en se limitant au jeu de go, je crains bien que cela soit plutôt tard... [en 2007, cet article de la Wikipedia donnait une bonne synthèse de l'ensemble de ces questions]

Si on s'aimait ?

C'est le titre d'un recueil de nouvelles de Jean Vautrin (dont j'ai surtout adoré la série des aventures de Boro, reporter-photographe). Ces dix textes, d'une écriture ramassée et efficace, parlent d'amour, bien sûr, mais aussi de guerre, de solitude, de vies déjantées... et d'amour, toujours.


Révisions : voici les entrées qui ont été mises à jour aujourd'hui:

Mozilla.
Diagrammes de Go.


Mercredi 25 mai 2005

Le principe de Mach


Je suis tombé par hasard, dans l'excellent site d'histoire des mathématiques de l'université de St Andrew, sur un article consacré à l'expérience du seau d'eau (bien décrite dans cette intéressante conférence). On y découvre les idées de Newton sur l'espace absolu, et c'est la réflexion sur ces questions de référentiels qui a amené Ernst Mach à énoncer son fameux principe, souvent brocardé. Pourtant, Einstein en a tiré certaines des idées amenant à la théorie de la relativité (générale), et une des plus étranges conséquences de cette dernière est, par exemple, que l'espace est (légèrement) entrainé par un corps massif en rotation, à proximité de celui-ci. Or cette curieuse prophétie a été récemment confirmée : un gyroscope embarqué sur un satellite géostationaire, et dont l'axe devrait pointer en permanence vers une étoile fixe (c'est le principe de l'expérience du pendule de Foucault) subit en fait une légère précession : tout se passe comme si la rotation de la Terre (qui est pourtant invisible dans le repère du satellite) entraînait celle du gyroscope...

Les centuries de Manganelli

Un autre gentil lecteur (tiens, ça me fait penser que dans le spécial 30 ans de Fluide, j'ai appris l'existence du dessinateur Philippe Liégeois) m'a fait parvenir il y a quelque temps cet extrait (mais c'est un texte autonome) des centuries de Manganelli, un auteur italien de la famille de Calvino ou de Buzzati (mais dont j'ignorais jusque-là l'existence, ce qui est peut-être plus répréhensible que celle du dessinateur susmentionné)

Excité par un insolite et absurde dessin formé par les nuages à l'aube, 1’Empereur se rendit en Cornouaille ; mais le voyage avait été si laborieux, si tortueux et plein d'erreurs de parcours qu'il gardait un souvenir très imprécis de l'endroit d'où il était parti. Il s'était mis en chemin avec trois écuyers et un homme de peine ; le premier écuyer avait pris la fuite en compagnie d'une bohémienne après une discussion désespérée avec l'Empereur pendant une nuit zébrée d'innombrables éclairs ; le deuxième écuyer étant tombé amoureux de la peste ne voulut à aucun prix quitter un village dévasté par la mortelle épidémie ; le troisième écuyer s’était engagé dans les troupes de 1’Empereur suivant et avait tenté de l’assassiner ; l'Empereur avait été contraint de le tenir pour condamné à mort, et il fit semblant d’exécuter la sentence en lui coupant le cou avec son petit doigt, après quoi tous deux éclatèrent de rire et se firent leurs adieux. L’homme de peine demeura avec l'Empereur. Ils étaient tous deux silencieux, mélancoliques, conscients de poursuivre un but moins improbable qu'insignifiant : leurs idées métaphysi­ques étaient des plus imprécises et lorsqu'ils arri­vaient près d'un temple, d’une église, d’un sanctuaire, ils refusaient d'y pénétrer, persuadés qu'ils étaient, pour diverses raisons, de ne devoir y rencontrer que mensonge, équivoques, désinformation. Lorsqu’ils fu­rent rendus en Cornouaille, l'Empereur ne dissimula pas son malaise : il ne comprenait pas la langue, ne savait que faire, les pièces de monnaie en sa posses­sion faisaient l'objet d'un examen suspicieux de la part de paysans timorés. Il voulait écrire au Palais. mais ne s'en rappelait plus l'adresse ; l'Empereur est l’unique personne qui puisse, ou doive, ignorer sa propre adresse. L'homme de peine n'avait aucun problème, accompagner l’Empereur désorienté était la seule manière d'apprendre quelque chose en ma­tière d'orientation. A mesure que le temps passait, la Cornouaille s'ouvrait au trafic des marchands et des touristes : c’est ainsi qu'un professeur d’histoire de Samarcande (Ohio) reconnut le profil de l'Empereur qui passait désormais ses journées au pub, servi par son homme de peine taciturne. Le bruit de la présence de 1’Empereur en Cornouaille se répandit à la vitesse d'une traînée de poudre, et bien que nul ne sût ce que pouvait bien être un Empereur, ni de quelle partie du monde il était Empereur, l'événement flat­tait les indigènes. La bière lui fut fournie gratis. Le village qui l’hébergeait inséra l'une de ses pièces de monnaie dans ses armoiries. L'homme de peine fut doté d'un titre nobiliaire commun, et l'Empereur, qui sait désormais dire quelques mots dans la langue du lieu, épousera d'ici peu la fille d'un guerrier déprimé ; il possède à présent une montre et mange des tartes aux pommes ; on dit qu'il se présentera sous l'étiquette libérale aux prochaines élections, et qu'il perdra honorablement.


Révisions : voici l'entrée qui a été mise à jour aujourd'hui:

Dessinateurs décalés.


Mardi 24 mai 2005 (j'ai occupé mon lundi à peaufiner le bestiaire...)

Dessinateurs prodiges


En général, les "idiots savants" (nom souvent donné à des cas d'autisme, et désormais abandonné), tout comme les enfants surdoués "ordinaires", ne sont pas très doués pour les arts graphiques. Voici trois exceptions intéressantes : d'abord le cas de Wang Yani (sur un site consacré en général à des personnalités exceptionnelles), qui ressemble beaucoup à celui de Mozart : une enfant surdouée, mais à la personnalité par ailleurs "normale", et dont le talent a été nourri et encouragé par son père, lui-même peintre. Puis celui de Stephen Wiltshire, un enfant autiste à la mémoire photographique (il pouvait, à l'âge de sept ans, dessiner en quelques minutes des bâtiments de Londres qu'il avait aperçu une ou deux heures auparavant), qui fut soigneusement étudié par Oliver Sacks dans Un anthropologue sur Mars. Et le plus étrange de tous, celui de Nadia, une fillette d'origine ukrainienne, totalement coupée du monde (à six ans, elle ne connaissait qu'une dizaine de mots, qu'elle utilisait rarement), aux prodigieuses capacités de dessin "spontané" (certains de ses chevaux, comme celui-ci, ont été tracés à 4 ans), rappelant fortement l'art pariétal préhistorique, comme le montre cette fascinante étude

Le bestiaire arrive

Après de nombreux mois de procrastination, voici donc ces pages consacrées aux plus belles ou aux plus étonnantes positions de go que j'aie rencontrées. Les positions elles-mêmes figurent à part sous forme d'une liste de problèmes, et l'ensemble des positions, des solutions, et de nombreuses anecdotes historiques ou autres constituent le bestiaire proprement dit. Outre des erreurs matérielles toujours possibles, et l'aspect encore assez fortement en chantier de cet ensemble, on peut aussi regretter que j'aie choisi de tout mettre sur une seule page, d'où un temps de téléchargement prohibitif ; je vais sans doute me résigner à couper le tout en morceaux... [ce fut fait à partir de 2006]


Révisions : voici l'entrée qui a été mise à jour aujourd'hui:

Métaphore et métonymie.


Dimanche 22 mai 2005

La mort de Primo Levi


Je croyais que l'auteur de Si c'est un homme (Se questo è un uomo) s'était suicidé, mais je viens de découvrir la minutieuse enquête de Diego Gambetta, qui amène fortement à en douter, et, quand même il s'agirait d'un suicide, à considérer qu'il n'y a sans doute aucun lien entre cette mort et les souvenirs tragiques que Primo Levi avait su exprimer de manière si poignante.

Encore ces vieux poèmes...

J'ai finalement retrouvé le poème chinois ancien dont je parlais avant-hier, et dans une version plus riche que je ne l'espérais, puisque outre la traduction en français (et un enregistrement sonore de sa lecture), y figure aussi le texte original chinois. En revanche, je suis assez satisfait de voir qu'à 25 ans de distance, mon souvenir en était resté à peu près fidèle... si ce n'est que le recueil contenait dix-neuf poèmes, et que ce site n'en mentionne qu'un seul. En voici un ensemble plus complet (mais dans une traduction anglaise) ; il vous faudra attendre quelque temps avant que je puisse vous les montrer en VO...

Mises à jour

Comme je l'ai dit, je corrige de temps en temps certaines entrées de ce journal, mais je vais aussi à présent revisiter systématiquement les entrées de ce journal vieilles de deux ans; vous pourrez par exemple découvrir aujourd'hui ce qu'est devenu la menace du SARS. Je signalerai désormais ces ajouts par une rubrique "apostilles" dans la section ci-dessous.


Révisions : voici l'entrée qui a été mise à jour aujourd'hui:

SARS: des chiffres.


21 mai 2005 : allez donc voir ici...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


La chaleur de l'eau dilate le joint...