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Classiques (jusqu’au milieu du 20ème siècle) Je commence par déclarer ma passion littéraire principale: Marcel Proust (surtout, évidemment, À la Recherche du Temps Perdu ; noter que ceci est le site d'un autre fanatique). Bon, ce n'est ni original, ni peu connu, alors, pour une fois, un lien indirect : «Comment Proust peut changer votre vie », un (délicieux) essai peu classable d'Alain de Botton. Si vous avez toujours pensé que c’était illisible (trop long, filandreux, etc.), je ne vais pas essayer de vous convaincre, mais vous suggérer seulement de lire « Un Amour de Swann », qui en est une sorte de « digest » (c'est la deuxième partie du premier des sept « livres » (Du côté de chez Swann, que ce lien devrait télécharger à partir de Gallica); Gallimard suggéra jadis de le publier en volume séparé : c’est le seul fragment qui ne fait pratiquement référence à rien d’autre, et les thèmes principaux de l’œuvre y sont tous abordés ou annoncés). Cela dit, vous n’avez sûrement pas besoin de moi pour les autres auteurs classiques (« Quoi de neuf ? Molière », répondait Sacha Guitry). Ce qui suit est donc juste une liste de passions incontournables (c’est-à-dire des œuvres que j’ai relues au moins trois ou quatre fois), ou d’œuvres plus mal connues. Montaigne, évidemment (Les Essais sont à lire pratiquement en entier, sauf peut-être les citations latines) De Diderot, un étrange roman anticipant des écritures bien plus modernes : « Jacques le Fataliste et son maître » Flaubert : Trois Contes, pour la perfection du style « neutre »; Bouvard et Pécuchet (le roman de la bêtise), et en fait, tout le reste aussi… Hugo : Les Misérables (ben oui, je l’ai lu et relu, qu’y faire ?) ; tout le reste (ou presque) est bien aussi, évidemment Zola (plus que Balzac, mais je sais que c’est une « erreur », seulement, quand je les ai lus, je n’avais pas la culture nécessaire pour apprécier vraiment les descriptions de Balzac…) Et les poètes « classiques » de la fin du 19ème siècle : Baudelaire, Verlaine, Rimbaud … Plus mal connus : Lautréamont (les chants de Maldoror), quelques poèmes de Mallarmé, …
Il y a aussi une paralittérature classique qui a fait (et fait toujours) mes délices: Alexandre Dumas (tout le monde a lu « Les trois mousquetaires et « le comte de MonteCristo », mais « Vingt ans après » ou «la reine Margot » (quoique, depuis le film ) ?), Edmond Rostand (« Cyrano de Bergerac » (ce site (ABU) donne des textes en domaine public, avec un moteur de recherche), mais aussi « Chantecler »), Jules Verne (là, on arrive à un auteur-culte, donnant naissance à des personnages archétypiques, tels Nemo ou Phileas Fogg ) ; On lira avec profit à ce sujet le livre d’Umberto Eco : « De Superman au surhomme ». Contemporains Il s’agit davantage de coups de cœur. Tout classement
serait arbitraire, alors je prends bêtement l’ordre alphabétique. On
m’accusera peut-être aussi de mettre là des textes qui ne sont pas de la
« grande » littérature. Alors (de l’incontournable Boris
Vian), ce petit poème : |
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Classiques (jusqu’au milieu du 20ème siècle) Bien plus encore que pour la section précédente, il est à peu près impossible de faire là un panorama de l'essentiel sans passer pour inculte, car ayant oublié une des références majeures, mais dans une des littératures mal connues (et peu traduites). Je me contenterai donc plutôt de parler des œuvres qui m'ont marqué; et ce, un peu dans le désordre. Littérature italienneEst-il besoin de rappeler que l'œuvre de Dante Alighieri est fondatrice de l'italien moderne (bien plus que celle de Cervantès pour l'espagnol ou que celle de Rabelais pour le français)? Il faut, bien évidemment, avoir lu la Divine Comédie (La Divina Commedia) ; ce site international donne de nombreuses analyses et des choix de traductions. Dois-je vous dire à quel point sa conception de l'Enfer a été importante dans la formation (vers 13 ans) de mes idées (anti)religieuses? Au début de ce siècle, Italo Svevo écrivit des romans psychologiques, dans un style introspectif ressemblant étonnamment à celui de Proust. Le plus connu d'entre eux (ou plutôt le moins méconnu), La Conscience de Zeno (La Coscienza di Zeno), est le long et hilarant récit (en première personne) des non-aventures de son héros se débattant avec sa tendance à la procrastination, et avec sa décision d'arrêter de fumer "après la prochaine cigarette (la cigarette ultime)". Littérature espagnole et sud-américaineIci encore, une œuvre incontournable et fondatrice: celle de Cervantes. On ne connait souvent en France que quelques extraits de Don Quichotte (El Ingenioso Caballero Don Quijote de la Mancha), comme le combat contre les moulins à vent, mais les deux livres forment un tableau saisissant de l'Espagne du seixième siècle (accompagnée d'une satire des romans de chevalerie) dont l'imagination et la drôlerie frappent encore par leur incroyable modernisme. Une traduction figure en ligne sur le site de Gallica Littérature russe
Je ne suis pas fanatique des grandes œuvres majeures de Tolstoï, telles que "Guerre et Paix" ou "Anna Karénine" (mais je les ai lues dans de très mauvaises conditions). En revanche, j'ai vraiment adoré tous les romans de Dostoïevski que j'ai pu lire; Crime et Châtiment, bien sûr, mais aussi l'Idiot sont mes deux préférés. Contemporaine Littérature italienneUmberto Eco est un autre de mes auteurs fétiches. Bien sûr, pour ses romans, le Nom de la Rose (Il nome della rosa) et surtout le Pendule de Foucault (Il pendolo di Foucault) (j'aime un peu moins l'Ile du Jour d'avant (L'isola del giorno prima), et Baudolino m'a franchement déçu). Mais aussi pour ses nombreuses œuvres de recherche en sémiologie, souvent riches en petits bijoux, par exemple une passionnante étude de cas sur l'inspiration de l'auteur, tirée de sa propre expérience, dans Les limites de l'interprétation (I limiti dell'interpretazione), ou l'étude exhaustive d'une étonnante nouvelle d'Alphonse Allais, dans Lector in Fabula. Et il est aussi l'auteur de délicieux pastiches et autres petits textes délirants, comme ceux de Comment voyager avec un saumon . Primo Levi est, bien évidemment, surtout connu pour ses textes sur la déportation. Si c'est un homme (Se questo è un uomo) est un chef-d'œuvre absolu, dont l'écriture sobre (Primo Levi, chimiste de formation, ne s'est jamais vraiment vu comme un écrivain, mais seulement comme un témoin privilégié) laisse passer une richesse d'analyse et une émotion inégalable ; la suite de ce récit autobiographique (La trève (La Tregua)), ainsi que le troisième volet (Maintenant ou jamais (Se non ora quando?)), plus romancé et relatant le départ des survivants vers la Palestine, valent également le voyage. Mais ses autres récits, nouvelles, etc. (dont l'étonnant Système périodique (Il sistema periodico), suite de vignettes autour de 15 éléments chimiques), sont également dignes d'intérêt. Littérature espagnole et sud-américaineJorge Luis Borges est un des plus grands stylistes contemporains, mais aussi l'inventeur d'une forme de littérature inclassable (de la philosophie-fiction?). En une poignée de nouvelles très denses, principalement recueillies dans Fictions (Ficciones) et l'Aleph (El Aleph), il renouvelle la réflexion et l'écriture sur l'infini, la mémoire, le temps, les rapports entre écriture et réalité... Certaines phrases m'ont marqué à jamais, par exemple, la fin du Jardin aux sentiers qui bifurquent, ou pratiquement tout le texte de Funes, ou la mémoire (le début en est : "Je me le rappelle (personne n'a le droit de prononcer ce verbe sacré; un seul homme a eu ce droit, et il est mort), tenant à la main une passionnaire sombre, et la regardant comme nul ne l'a jamais fait, l'eusse-t-il fixée de l'aube au crépuscule du soir, tout une vie durant..."). Allez voir aussi son Art poétique sur mon blog, et ce surprenant poème sur le Go. Gabriel Garcia Marquez est l'écrivain sud-américain le plus représentatif de ce qu'on a appelé le « réalisme magique » (et dont d'autres représentants importants sont Günter Grass, Salman Rushdie et Milan Kundera). Les évènements minutieusement relatés dans Cent ans de solitude (Cien años de soledad), par exemple, glissent insensiblement du réalisme prosaïque au fantastique pur en passant par l'extrêmement peu plausible (tel le passage où les habitants de Macondo, ayant perdu la mémoire, couvrent tous les objets du village de pancartes indicatrices). Son inspiration luxuriante ne se dément jamais, comme dans L'Automne du Patriarche (El Otoño del Patriarca) ou dans L'incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique (La Cándida Erendira- Relatos Cortos), mais il est aussi capable d'écrire L'Amour aux temps du choléra (El Amor en los Tiempos del Cólera), un texte purement et follement romantique. Isabel Allende (la nièce du président chilien assassiné) a produt une œuvre d'abord inspirée par ce courant, comme La maison aux esprits (La casa des los espiritus) ou, plus récemment, les contes d'Eva Luna (Cuentos de Eva Luna), mais a écrit aussi des textes plus personnels, mon favori étant D'amour et d'ombre (De amor y de sombra). Littératures slaves et d'Europe de l'Est Bien sûr, Franz Kafka (qui écrivait certes en allemand, mais sa place est évidemment ici) est incontournable. Inutile de vous reparler du Procès (Der Prozess) (en voici une intéressante analyse) ou de la Métamorphose (Die Verwandlung), mais, moins connus, ses deux autres romans inachevés (Le Château (Das Schloss) et l'Amérique (Amerika)) valent ausi le voyage. Et toute son œuvre "personnelle" (dont la fameuse Lettre au père) également... Les traductions historiques étaient d'Alexandre Vialatte, mais elles sont à présent dans le domaine public, et d'autres versions, peut-être plus conformes à l'esprit de Kafka (dont peu de gens savent qu'il riait aux larmes en lisant des chapitres du Procès à ses amis) sont aussi disponibles. Voici une bibliographie assez complète. Littérature anglo-américaine J. D. Salinger est un auteur-culte, secret, et qui n'a produit que quelques textes, mais parmi lesquels figure au moins un chef-d'œuvre : L'attrape-cœur (The catcher in the rye), roman de la fin des années 50, écrit en première personne par Holden Caulfield, adolescent révolté qui nous raconte son errance de trois jours dans New-York au milieu des "Jerks, phonies and bastards" qui composent à peu près tout ce qu'il voit du monde adulte et des autres adolescents. D'une extraordinaire écriture apparemment maladroite, et assez mal traduite dans l'édition (Livre de Poche) que j'en avais à l'âge de Holden, mais il semble que les traductions récentes soient meilleures. Quand même, si vous lisez l'anglais, ne tolérez pas de produit de substitution. Les nouvelles sont admirables également, et au point où vous en êtes, lisez aussi ses rares autres livres... |
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Préhistoire Le très beau site de À l'ombre du Polar est une mine d'informations; j'en ai extrait certaines des biographies qui suivent. Bien sûr, le plus souvent, on fait en réalité commencer l'histoire moderne à Conan Doyle (« élémentaire, n’est-ce pas ? »). Il existe des réseaux de fanatiques (les Baker Street Irregulars est l’association la plus active), qui explorent le « canon » en traquant les contradictions et les points d’ombres. Mais vous n’aurez pas besoin de tout savoir sur Irène Adler (« La Femme ») pour apprécier les nouvelles les plus connues (Une Étude en Rouge, Le Chien des Baskerville, Aventures de Sherlock Holmes), par exemple. C'est sans doute aussi le seul écrivain célèbre dont les pastiches sont souvent à la hauteur de l'original. Si vous vous êtes ainsi parfois demandé ce que cachaient les enquêtes auquels Watson fait allusion (l'affaire du rat géant de Sumatra, par exemple), ou ce qu'aurait donné une confrontation entre Holmes et Jack l'Éventreur, vous devriez lire le livre de René Reouven, ou, si vous supportez les œuvres iconoclastes, celui de Michaël Dibbin. Gaston Leroux, en créant Rouletabille (Le mystère de la chambre jaune ; Le parfum de la dame en noir) et surtout Maurice Leblanc, créateur d’Arsène Lupin (lire au moins « 813 » et « l’Aiguille creuse »), introduisent deux autres sortes de héros récurrents : le journaliste d’investigation, et le criminel sympathique. Classiques Le « polar » se développe surtout aux États-Unis. Après la guerre, la collection « Série Noire » va introduire en France Hammett (« Le Faucon Maltais », dont le détective privé, Sam Spade, fut immortalisé par Humphrey Bogart), Chandler (« Le Grand Sommeil », créant Philip Marlowe) ou (un peu plus tard) Chester Himes (« La reine des pommes » débute une longue série de policiers « picaresques », situés dans Harlem, et mettant par exemple en scène l’improbable duo de policiers Ed Cercueil et Jones Fossoyeur). C’est pourtant James Adley Chase, un anglais, qui sera l’auteur le plus prolifique des années 50 (« Pas d’orchidées pour Miss Blandish »). Moins connu en France, Rex Stout invente le personnage de Nero Wolfe (« l’homme aux orchidées »), archétype du détective psychologique (Nero Wolfe ne se déplace (pratiquement) jamais, à cause de son poids, et envoie à sa place Archie Goodwin enquêter ; c’est lui qui agit et qui raconte l’histoire, mais seul le génie de Wolfe peut la débrouiller) Agatha Christie développe, elle, un style plus psychologique (et que j’apprécie moins) ; Hercule Poirot et miss Marple sont ses deux enquêteurs fétiches. Mais procurez-vous plutôt, pour commencer, les incontournables « Dix petits nègres » (dont voici un résumé, pour ceux que le style de l’auteur n’intéresse pas) et « le meurtre de Roger Acroyd », deux tours de force classiques en matière d’énigmes policières.
Dans un style plus intimiste, Henning Mankell écrit des policiers psychologiques suédois de grande qualité. Fred Vargas est également un (une, en fait) maitre du roman policier psychologique (français). Décalés, ses enquêteurs (le dernier en date étant le commissaire Adamsberg) sont presque aussi étranges que ses criminels (mais beaucoup plus sympathiques)... |
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Préhistoire Sans remonter au déluge (Lucien de Samosate, et autres Cyrano de Bergerac), les deux pères fondateurs sont sans doute Jules Verne et H.G. Wells. Si les œuvres du premier n’ont désormais guère plus que l’intérêt d’excellents romans d’aventure, on peut, même à présent, goûter le charme des « Hommes sur la lune », et plus encore des quatre grands classiques que sont « l’Ile du docteur Moreau » (une histoire d’OGM ?), « l’Homme invisible », « La Machine à explorer le temps » et surtout « La guerre des mondes ». Les grandes œuvres classiques de la science-fiction ne feront longtemps qu’explorer les thèmes ainsi abordés. Classiques Les œuvres les plus importantes aux yeux du « grand public » sont certainement « Le Meilleur des Mondes » (Brave New World), d’Aldous Huxley, « 1984 », de George Orwell, et quelques autres du même acabit. Malgré leurs qualités littéraires certaines (et qui en font évidemment des incontournables de cette page), elles ont pourtant eu peu d’influence sur le développement interne du genre, plutôt marqué par l’approfondissement des thèmes fondateurs (avec quelques nouveautés majeures, telles l’invention des robots par Carel Kapek, ou celle des paradoxes du voyage temporel (et de la police du temps) par Poul Anderson). |
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Par
exemple, le livre d'Italo
Calvino (autre membre de l'Oulipo;
on trouvera ici une analyse critique (en anglais)
de ses derniers romans): «
Si par une nuit d'hiver un voyageur », parle essentiellement de la
recherche et de l'écriture (et aussi de la lecture) du mystérieux manuscrit
de « Si par une nuit d'hiver un voyageur »... Quant à
l'intervention du lecteur dans le livre, c'est un « truc » assez
rare en littérature française classique (l'exemple de base étant tout de
même « Jacques
le Fataliste et son maître », de Diderot),
mais fréquent dans les romans picaresques ; ainsi, « Tristram Shandy »,
de Laurence Sterne, l'utilise, et
d'ailleurs ce livre disloque les conventions usuelles du roman de manière
systématique. Certaines
nouvelles de Jorge Luis Borges rentrent également dans le cadre de la
métalittérature : d’une part, «Pierre Ménard,
auteur du Quichotte» (dont voici le texte original), d’autre part les descriptions de livres
imaginaires (« La Quête d’Almotasim » ; « Examen de
l’œuvre littéraire d’Herbert Quain » et peut-être aussi « Tlön
Uqbar Orbis Tertius »). Mais l’ensemble des nouvelles est de toute
façon assez inclassable (de la philosophie-fiction, si l’on veut) Un tour
de force autoréférentiel pour finir (plutôt dans le style de l'Oulipo):
la nouvelle (due à David Moser) dont le titre est « cette phrase est le titre de
l'histoire »; on pouvait en trouver une traduction en français dans Thèmes
métamagiques, de Douglas Hofstadter, mais ce livre étant épuisé, j'en ai fait moi-même, hélas, une adaptation (pour plus de
références sur ce genre de phrases, voyez ici (en anglais), et pour un tour de force analogue (et encore plus intraduisible), l'essai sur lui-même ("Self-Reference In...") de Chrisopher Hruska). Un petit
livre peu connu (et apparemment épuisé) de Christiane
Rochefort: « C'est bizarre, l'écriture » (Grasset, 1970),
montre le travail de l'écrivain au jour le jour. Dans le même genre (mais
un peu moins bien), le livre de Michel Tournier,
«
le Vent Paraclet ». Dans un genre très différent, « Comme un roman », de Daniel Pennac, vise à déculpabiliser le lecteur, en donnant des listes de droits (tel que le droit de ne pas tout lire)... |
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En matière de dictionnaire, rien ne vaut le TLF (Trésor de la Langue Française) L'accès par ce site est un peu austère, mais ça en vaut la peine. Après ça, vous n’aurez sans doute plus l’usage de votre Grand Robert ... |
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Dictionnaires et encyclopédies visuels: ce type d'ouvrage est essentiellement représenté par les collections de Gallimard, dont le dictionnaire visuel Vu (il existe aussi une version limitée aux sciences) est le meilleur représentant. Mais la version concurrente (une production québécoise), « Le Visuel », existe aussi sur CD-Rom, et surtout, elle est multilingue (en fait, chacun de ces deux éditeurs a produit un nouvel objet de ce genre en 2004 : pour Gallimard, il s'agit de l'encyclopédie Millénium; pour Le Visuel, d'une édition très augmentée, mais hélas monolingue...) |
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Informatique théorique: les livres de Donald E. Knuth (la Bible, par Dieu le Père: voici d'ailleurs une de ses conférences récentes) sont des références essentielles. On retiendra particulièrement les volumes de « The Art of Computer Programming » (traduction française des trois premiers volumes en préparation) et ceux de « Computers and Typesetting »; le plus important de ces derniers est le « TeXbook » ; dont la traduction française est enfin parue (ce qui est d'autant plus heureux que c'est, par ailleurs, un livre au style inclassable ; par exemple, comme le dit la préface, « Les livres sur les systèmes informatiques sont en général d'une lecture aride, mais rassurez-vous : celui-ci contient des PLAISANTERIES de temps en temps, aussi il se pourrait même que vous preniez du plaisir à le lire…»). Cette version française (contrairement à l'original) est assez chère, mais voici un manuel d'auto formation en ligne, et donc gratuit. Voyez aussi à ce sujet mes références sur la typographie ici et là. Intelligence artificielle Un domaine très mal connu (et qui fut un de mes sujets de recherche: voir ma biographie scientifique). Douglas Hofstadter (dont l'article de la Wikipedia donne une très bonne approche) en est un extraordinaire vulgarisateur, par exemple dans « Metamagical Themas », et surtout dans « GEB » (traduit en français sous le titre « Gödel, Escher, Bach; les brins d'une guirlande éternelle », et où, par ailleurs, il pratique aussi des tours de force de méta-littérature). Le personnage mériterait des pages à lui seul, et d'ailleurs, il existe un forum qui lui est consacré (alt.fan.hofstadter), dont voici la FAQ. Il a publié en 1995 Fluid Concepts and Creative Analogies, plus spécialisé, mais assez intéressant lui aussi... |
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Physique
générale: Richard Feynman n'était pas seulement un physicien de génie, mais aussi un extraordinaire pédagogue. Son cours de physique a révolutionné ma conception de l'enseignement des sciences (et celle de toute une génération de professeurs). Le numéro spécial de Pour la Science de mai 2004, outre une biographie très complète, donne de nombreuses clés pour comprendre l'exceptionnelle originalité de ses contributions à la physique quantique, par exemple, ainsi que des références bibliographiques à des choses comme Vous voulez rire, Monsieur Feynman, qui méritent aussi un détour. Dans un tout autre registre, « Alice au pays des quanta » (Robert Gilmore, Éditions le Pommier (Romans et plus)) est un délicieux pastiche, d'une grande qualité scientifique. Je n'ai pu trouver que l'édition anglaise sur le web, hélas... |
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Évolution : Les livres de Stephen Jay Gould sont des musts; commencez par « La foire aux dinosaures » et « Quand les poules auront des dents ». Les derniers (par exemple « Les pierres truquées de Marrakech » (mais ce site est en anglais)) parlent plus d’épistémologie et d’histoire des sciences (naturelles), mais restent des modèles d’essais parfaitement rigoureux, dans le style « littéraire » et humaniste dont il s’est fait une spécialité. |
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Les livres d'Oliver Sacks font partie de ceux
dont on ne ressort pas intact. Non seulement vous ne pourrez plus jamais
voir le monde de la même façon après les avoir lus, mais la question
classique « Que ferais-je si cela devait m'arriver? » pourrait
bien vous donnez quelques cauchemars. Si vous en prenez le risque, vous
découvrirez en contrepartie un auteur d'une incroyable humanité, et d'une
ahurissante capacité à vous faire visiter des espaces mentaux inhabitables.
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Bourdieu, d'abord. Je l'ai longtemps négligé. Mais en fait, à partir des années 80, ses grilles d’analyse, et surtout les concepts nouveaux qu’il développe (champ, habitus, capital symbolique, etc.) font de tous ses textes de véritables révélations. Si vous êtes « littéraire », commencez par « Les Règles de l’Art » (qui démarre par une étonnante analyse de ‘L’Éducation Sentimentale’) ; très abordable, son récent essai sur la télévision
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Manuels de cuisine |
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Les livres d’Hervé This (dont l’extraordinaire « Révélations Gastronomiques ») sont incontournables, tout particulièrement parce qu’ils sont absolument rigoureux et ne laissent aucun détail inexpliqué. Mais, longtemps auparavant, j’avais été enthousiasmé par « La Cuisine du Marché », de Paul Bocuse. Ce livre, décrivant une cuisine moderne à l’époque (1970), et devenue, hélas, un peu datée, reste un modèle d’exposition claire, adressée à un public de non-spécialistes, et d’une extrême précision dans les détails (du genre : « qu’arrivera-t-il si vous ne respectez pas cette indication ? »). Du même, et si vous ne savez rien encore, « Bocuse dans votre cuisine » et « Cuisine de France » ne sont pas mal non plus. La même précision règne dans
les nombreux ouvrages de Joël
Robuchon. Il faut absolument se procurer « Le
meilleur et le plus simple de Robuchon », mais aussi « Le
meilleur et le plus simple de la France », sans parler de la
publication en livre de sa série télévisée « Cuisiner
comme un grand chef »… |
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Les guides visuels (la collection des guides de Gallimard, et plus récemment la collection «Voir », chez Hachette), sont en train de renouveler le genre. Une iconographie superbe, très pédagogique, et toujours pertinente et utile pour le voyageur. Un exemple entre mille : dans le guide « Thaïlande », des photos de tous les plats exotiques usuels avec leur composition et leur nom en thaï... |
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Outre les ouvrages informatiques mentionnés sur ma page « divers », le superbe livre de Miriam Stribley est un bon exemple de ce qui se fait dans ce domaine. D’autres références utiles ici, par exemple le « Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie Nationale » |
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Quelques livres rentrent difficilement dans les catégories précédentes. Ainsi, « Les puissances de 10 » (les autres livres de la collection ne manquent d'ailleurs pas d'intérêt) illustre un concept fascinant, dont voici un exemple en français (et un autre, plus proche de l'original anglais; quand à ce dernier exemple, il est de meilleure qualité encore, mais pas tout à fait terminé) Que
penser, de même, de « Les animaux du
futur »? Malgré ses apparences de canular, ce splendide livre de
Dougal Dixon est une approche passionnante des mécanismes de l'évolution. Un autre livre superbe : « La Terre vue du Ciel » de Yann Arthus-Bertrand. Des « variantes » (cartes postales, agendas, etc.) existent… Pour de toutes autres raisons, les textes de Bruno Léandri (cliquez sur sa signature) sont parfaitement inclassables : il collectionne le même genre de petits faits inutiles que moi (du style « qu’est devenu le mètre-étalon depuis que sa définition légale a changé ? » ou « que signifie la mention ‘nuages’ sur la carte de l’IGN des îles Crozet ? ») Ses articles, publiés chaque mois dans « Fluide Glacial » sont réunis dans « l’Encyclopédie du dérisoire » (déjà quatre volumes). |
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