Cette page est encore en chantier (ça se voit, non?)  À bientôt pour en voir davantage (mais l’aspect de  chantier, lui, risque de persister longtemps)

 

 

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Ma bibliothèque (virtuelle) idéale

 

Avertissement général

Il s’agit ici, bien évidemment, surtout de livres (on trouvera un jour sur d’autres pages mes références musicales et picturales), mais il est de plus en plus facile de consulter les documents directement en ligne, et j’ai donc tenté aussi de donner des liens de sites pertinents. Certaines références figurent aussi dans mes pages spécialisées, et des liens hypertextes tentent de créer une transversalité que le classement ci-dessous pourrait masquer. De plus, des sites moins directement « littéraires » (comme des clubs de fans, par exemple) figurent aussi. Enfin, pour certains genres plus spécialisés, des sites descriptifs très complets existent, comme par exemple Mauvais Genres, un site francophone incontournable consacré à la science-fiction et au polar; j'y renvoie quand c'est le cas au début des sections correspondantes.

Les liens donnés sur cette page sont, souvent, des références d'achat chez Amazon.fr. Ce n'est pas une publicité gratuite (même si je ne les trouve pas totalement haïssables), mais je n'ai pas toujours pu découvrir de pages plus pertinentes (ou alors, elles sont en anglais).

En revanche, chaque fois que possible, j’ai essayé aussi de renvoyer à des sites donnant, en ligne, les œuvres tombées dans le domaine public ; on retiendra surtout le projet Gutenberg, le projet ABU, le site de "Littératures et Compagnies", et, bien sûr, la bibliothèque numérique (Gallica) du site de la Bibliothèque de France. Je viens (18/08/02) de découvrir aussi ce site (en construction) de textes résumés (donnant aussi les originaux quand ils sont en domaine public), assez bien faits  (mais ce site semble avoir déménagé en avril 2005, et Google ne l'a pas encore retrouvé). Enfin, certains sites ont un projet analogue au mien, le plus intéressant de ceux que j'ai découvert pour l'instant (janvier 2003) étant celui de Bibliotheca Idealis (même si je ne suis guère d'accord avec leur classement ). D'autre part, pour chacun des auteurs cités, j'ai essayé de donner des références à un site biographique; un autre projet semblable (mais ne concernant que des auteurs méconnus) vient d'ailleurs récemment d'apparaître, sous le nom de "authologies".

Cela dit, j'essaie surtout sur cette page de donner des livres pas trop connus, et/ou d'un intérêt exceptionnel, soit par leur qualité, soit par leur « différence ». Quelques références, à mon avis incontournables, figurent cependant ça et là...

Et, bien sûr, il ne s’agit là que de mes choix personnels ; j’ai lu (souvent plusieurs fois) et aimé (voire adoré) tous les textes présentés ici, ce qui explique que je n'aie pu résister au plaisir de placer quelques commentaires…

Des textes plus courts (ou des fragments de ceux cités ici) m'ont parfois tellement séduit que j'en ai fait une compilation sur ma page de textes exemplaires ; on s'y référera pour voir les critères qui ont guidé cette sélection.

 

 

 

Ma bibliothèque réelle contient, hélas, de nombreux autres ouvrages, d’un intérêt tout relatif (et de plus, elle ne contient pas (ou plus) tous les livres mentionnés ici, à cause de nombreux "emprunts" et déménagements). J’ai décidé d’en faire l’inventaire sous forme de fiches de lecture (sachant que rares sont les livres qui ne contiennent pas au moins une information intéressante ou un passage bien écrit). Pour commencer, je me contenterai de résumer mes acquisitions récentes ; les auteurs pour lesquels je me prend ainsi de passion finiront peut-être ici un jour...

 

 

 

1) Œuvres littéraires
   a) françaises
   b) étrangères

 

2) Para-littératures
   a) roman noir (policiers et autres)
   b) science-fiction
   c) fantastique
   d) fantasy
   e) autres (plus difficilement classables)

 

3) Méta-littérature

 

4) Non-fiction

 

5) Ouvrages de référence

 

6) Ouvrages scientifiques (ouvrages techniques, vulgarisation, épistémologie)
 a) Informatique, Intelligence artificielle
 b) Physique
 c) Biologie
 d) Autres « sciences naturelles »
 e) Psychologie et sciences cognitives
 f) Sociologie
 g) Linguistique
 h) Visions globales

 

7) Textes pratiques
 a) Manuels de cuisine
 b) Guides de voyage
 c) Calligraphie et typographie
 d) Jonglage
 e) Divers

 

8) Inclassables

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   Œuvres littéraires françaises

 

Classiques (jusqu’au milieu du 20ème siècle)

Je commence par déclarer ma passion littéraire principale: Marcel Proust (surtout, évidemment, À la Recherche du Temps Perdu ; noter que ceci est le site d'un autre fanatique). Bon, ce n'est ni original, ni peu connu, alors, pour une fois, un lien indirect : «Comment Proust peut changer votre vie », un (délicieux) essai peu classable d'Alain de Botton. Si vous avez toujours pensé que c’était illisible (trop long, filandreux, etc.), je ne vais pas essayer de vous convaincre, mais vous suggérer seulement de lire « Un Amour de Swann », qui en est une sorte de « digest » (c'est la deuxième partie du premier des sept « livres » (Du côté de chez Swann, que ce lien devrait télécharger à partir de Gallica); Gallimard suggéra jadis de le publier en volume séparé : c’est le seul fragment qui ne fait pratiquement référence à rien d’autre, et les thèmes principaux de l’œuvre y sont tous abordés ou annoncés).

Cela dit, vous n’avez sûrement pas besoin de moi pour les autres auteurs classiques (« Quoi de neuf ? Molière », répondait Sacha Guitry). Ce qui suit est donc juste une liste de passions incontournables (c’est-à-dire des œuvres que j’ai relues au moins trois ou quatre fois), ou d’œuvres plus mal connues.

Montaigne, évidemment (Les Essais sont à lire pratiquement en entier, sauf peut-être les citations latines)

De Diderot, un étrange roman anticipant des écritures bien plus modernes : « Jacques le Fataliste et son maître »

Flaubert : Trois Contes, pour la perfection du style « neutre »; Bouvard et Pécuchet (le roman de la bêtise), et en fait, tout le reste aussi…

Hugo : Les Misérables (ben oui, je l’ai lu et relu, qu’y faire ?) ; tout  le reste (ou presque) est bien aussi, évidemment 

Zola (plus que Balzac, mais je sais que c’est une « erreur », seulement, quand je les ai lus, je n’avais pas la culture nécessaire pour apprécier vraiment les descriptions de Balzac…)

Et les poètes « classiques » de la fin du 19ème siècle : Baudelaire, Verlaine, Rimbaud

Plus mal connus : Lautréamont (les chants de Maldoror), quelques poèmes de Mallarmé, …

 

Il y a aussi une paralittérature classique qui a fait (et fait toujours) mes délices: Alexandre Dumas (tout le monde a lu « Les trois mousquetaires et « le comte de MonteCristo », mais « Vingt ans après » ou «la reine Margot » (quoique, depuis le film ) ?), Edmond Rostand (« Cyrano de Bergerac » (ce site (ABU) donne des textes en domaine public, avec un moteur de recherche), mais aussi « Chantecler »), Jules Verne (là, on arrive à un auteur-culte, donnant naissance à des personnages archétypiques, tels Nemo ou Phileas Fogg ) ; 

On lira avec profit à ce sujet le livre d’Umberto Eco : « De Superman au surhomme ».

Contemporains

Il s’agit davantage de coups de cœur. Tout classement serait arbitraire, alors je prends bêtement l’ordre alphabétique. On m’accusera peut-être aussi de mettre là des textes qui ne sont pas de la « grande » littérature. Alors (de l’incontournable Boris Vian), ce petit poème :

« Tout a été dit cent fois Et beaucoup mieux que par moi. Alors, si je fais des vers C’est que ça m’amuse C’est que ça m’amuse C’est que ça m’amuse et je vous chie au nez »

Christian Bobin : Un auteur intimiste, à la « petite musique » souvent envoûtante. Commencez par « Une petite robe de fête », ou « La femme à venir ». Je suis un peu moins enthousiasmé par ses livres d’inspiration religieuse, comme « Le très-bas », mais l’écriture en est toujours splendide. Voici une bibliographie commentée (jusqu’en 1999).

François Cavanna : Fondateur de Charlie-Hebdo, ce n’est évidemment pas un styliste (quoique…), mais son incroyable talent de polémiste en fait un auteur à part. Il faut avoir lu « Les Aventures de Dieu » (« D'où venons-nous? Où allons-nous? Dois-je faire fusiller les curés de gauche? Quel vin servir avec le turbot béarnaise? Comment sodomiser un archange? En quels termes convient-il de s'adresser à Dieu pour solliciter un petit secours? Epouserais-je mon chef de rayon? Dix jours de retard, est-ce que je devrais m'inquiéter? ... Tout est dans ce Livre. Tout. Ici où là, cherche mon gars, cherche. Et si tu songes qu'au nom de ce Livre des vierges furent livrées aux bêtes, des philosophes brûlés vifs, des villes rasées, des provinces passées au fil de l'épée, des massacres sanctifiés, des injustices magnifiées, des bombardiers bénis, et qu'on n'a pas encore vu le plus beau, alors tu comprends qu'un Livre comme ça, ça ne peut pas être des conneries. C'est pas possible. »). Mais ses romans autobiographiques (« Les Ritals » et « Les Russkoffs »), ou autres, ne sont pas mal non plus. Voici un site biographique intéressant.

Albert Cohen : Son chef-d’œuvre est sûrement « Belle du Seigneur ». Mais ne passez pas à côté du « Livre de ma mère », dont voici, au hasard, un merveilleux extrait.

Georges Perec :  Parmi les écrivains ayant appartenu à l’Oulipo, c’est mon préféré (mais il y a beaucoup de bien à dire de Queneau et de Calvino aussi, évidemment). « La Disparition » est un ahurissant tour de force sous contrainte, mais c’est pourtant aussi un véritable roman, inquiétant et asphyxiant. « W, ou le souvenir d’enfance » et surtout « La Vie, mode d’emploi » relèvent du même mélange étrange de virtuosité et d’émotion. Voici un site général regroupant de nombreuses études, et des liens vers des sites plus spécialisés.

Christiane Rochefort : À part le succès sulfureux du « Repos du guerrier », elle est très méconnue. Et pourtant… Ne ratez sous aucun prétexte « Printemps au parking », mais « Encore heureux qu’on va vers l’été », « Les petits-enfants du siècle », et ce texte bizarre qu’est « Archaos, ou le jardin étincelant », c’est pas mal non plus… Vous trouverez un site très complet ici. Certains de ces textes étaient devenus introuvables, mais en octobre 2004, Grasset a réédité les neuf romans en un seul volume broché.

Michel Tournier : je n’aime pas tout (et j’ai des doutes sur l’idéologie du personnage), mais « Le Roi des Aulnes », « Vendredi, ou les limbes du Pacifique », et (moins nettement) « les Météores » valent le détour.

Boris Vian : Évidemment, « L’écume des jours », mais je préfère peut-être encore « l’Arrache-cœur ». Pratiquement tout le reste est bien aussi : « l’Automne à Pékin », « l‘Herbe rouge », et même les pseudos-polars de « Vernon Sullivan » (ne ratez pas « Et on tuera tous les affreux ») ; il y a aussi les chansons, les poèmes, les textes écrits pour le Collège de Pataphysique… Voici un site assez complet.

 

 

 

   Œuvres littéraires étrangères

 

Classiques (jusqu’au milieu du 20ème siècle)

Bien plus encore que pour la section précédente, il est à peu près impossible de faire là un panorama de l'essentiel sans passer pour inculte, car ayant oublié une des références majeures, mais dans une des littératures mal connues (et peu traduites). Je me contenterai donc plutôt de parler des œuvres qui m'ont marqué; et ce, un peu dans le désordre.

Littérature italienne

Est-il besoin de rappeler que l'œuvre de Dante Alighieri est fondatrice de l'italien moderne (bien plus que celle de Cervantès pour l'espagnol ou que celle de Rabelais pour le français)? Il faut, bien évidemment, avoir lu la Divine Comédie (La Divina Commedia) ; ce site international donne de nombreuses analyses et des choix de traductions. Dois-je vous dire à quel point sa conception de l'Enfer a été importante dans la formation (vers 13 ans) de mes idées (anti)religieuses?

Au début de ce siècle, Italo Svevo écrivit des romans psychologiques, dans un style introspectif ressemblant étonnamment à celui de Proust. Le plus connu d'entre eux (ou plutôt le moins méconnu), La Conscience de Zeno (La Coscienza di Zeno), est le long et hilarant récit (en première personne) des non-aventures de son héros se débattant avec sa tendance à la procrastination, et avec sa décision d'arrêter de fumer "après la prochaine cigarette (la cigarette ultime)".

Littérature espagnole et sud-américaine

Ici encore, une œuvre incontournable et fondatrice: celle de Cervantes. On ne connait souvent en France que quelques extraits de Don Quichotte (El Ingenioso Caballero Don Quijote de la Mancha), comme le combat contre les moulins à vent, mais les deux livres forment un tableau saisissant de l'Espagne du seixième siècle (accompagnée d'une satire des romans de chevalerie) dont l'imagination et la drôlerie frappent encore par leur incroyable modernisme. Une traduction figure en ligne sur le site de Gallica

Littérature russe

Je ne suis pas fanatique des grandes œuvres majeures de Tolstoï, telles que "Guerre et Paix" ou "Anna Karénine" (mais je les ai lues dans de très mauvaises conditions). En revanche, j'ai vraiment adoré tous les romans de Dostoïevski que j'ai pu lire; Crime et Châtiment, bien sûr, mais aussi l'Idiot sont mes deux préférés.

Les pièces d'Anton Tchekhov sont incontournables. Oncle Vania (Djadja Vanja), la Cerisaie, Les Trois Sœurs... Essayez, toutefois, de vous en procurer des traductions modernes (ou, mieux encore, d'aller les voir jouer)



Contemporaine

Littérature italienne

Umberto Eco est un autre de mes auteurs fétiches. Bien sûr, pour ses romans, le Nom de la Rose (Il nome della rosa) et surtout le Pendule de Foucault (Il pendolo di Foucault) (j'aime un peu moins l'Ile du Jour d'avant (L'isola del giorno prima), et Baudolino m'a franchement déçu). Mais aussi pour ses nombreuses œuvres de recherche en sémiologie, souvent riches en petits bijoux, par exemple une passionnante étude de cas sur l'inspiration de l'auteur, tirée de sa propre expérience, dans Les limites de l'interprétation (I limiti dell'interpretazione), ou l'étude exhaustive d'une étonnante nouvelle d'Alphonse Allais, dans Lector in Fabula. Et il est aussi l'auteur de délicieux pastiches et autres petits textes délirants, comme ceux de Comment voyager avec un saumon .

Primo Levi est, bien évidemment, surtout connu pour ses textes sur la déportation. Si c'est un homme (Se questo è un uomo) est un chef-d'œuvre absolu, dont l'écriture sobre (Primo Levi, chimiste de formation, ne s'est jamais vraiment vu comme un écrivain, mais seulement comme un témoin privilégié) laisse passer une richesse d'analyse et une émotion inégalable ; la suite de ce récit autobiographique (La trève (La Tregua)), ainsi que le troisième volet (Maintenant ou jamais (Se non ora quando?)), plus romancé et relatant le départ des survivants vers la Palestine, valent également le voyage. Mais ses autres récits, nouvelles, etc. (dont l'étonnant Système périodique (Il sistema periodico), suite de vignettes autour de 15 éléments chimiques), sont également dignes d'intérêt.

Littérature espagnole et sud-américaine

Jorge Luis Borges est un des plus grands stylistes contemporains, mais aussi l'inventeur d'une forme de littérature inclassable (de la philosophie-fiction?). En une poignée de nouvelles très denses, principalement recueillies dans Fictions (Ficciones) et l'Aleph (El Aleph), il renouvelle la réflexion et l'écriture sur l'infini, la mémoire, le temps, les rapports entre écriture et réalité... Certaines phrases m'ont marqué à jamais, par exemple, la fin du Jardin aux sentiers qui bifurquent, ou pratiquement tout le texte de Funes, ou la mémoire (le début en est : "Je me le rappelle (personne n'a le droit de prononcer ce verbe sacré; un seul homme a eu ce droit, et il est mort), tenant à la main une passionnaire sombre, et la regardant comme nul ne l'a jamais fait, l'eusse-t-il fixée de l'aube au crépuscule du soir, tout une vie durant..."). Allez voir aussi son Art poétique sur mon blog, et ce surprenant poème sur le Go.

Gabriel Garcia Marquez est l'écrivain sud-américain le plus représentatif de ce qu'on a appelé le « réalisme magique » (et dont d'autres représentants importants sont Günter Grass, Salman Rushdie et Milan Kundera). Les évènements minutieusement relatés dans Cent ans de solitude (Cien años de soledad), par exemple, glissent insensiblement du réalisme prosaïque au fantastique pur en passant par l'extrêmement peu plausible (tel le passage où les habitants de Macondo, ayant perdu la mémoire, couvrent tous les objets du village de pancartes indicatrices). Son inspiration luxuriante ne se dément jamais, comme dans L'Automne du Patriarche (El Otoño del Patriarca) ou dans L'incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique (La Cándida Erendira- Relatos Cortos), mais il est aussi capable d'écrire L'Amour aux temps du choléra (El Amor en los Tiempos del Cólera), un texte purement et follement romantique.

Isabel Allende (la nièce du président chilien assassiné) a produt une œuvre d'abord inspirée par ce courant, comme La maison aux esprits (La casa des los espiritus) ou, plus récemment, les contes d'Eva Luna (Cuentos de Eva Luna), mais a écrit aussi des textes plus personnels, mon favori étant D'amour et d'ombre (De amor y de sombra).

Littératures slaves et d'Europe de l'Est

Bien sûr, Franz Kafka (qui écrivait certes en allemand, mais sa place est évidemment ici) est incontournable. Inutile de vous reparler du Procès (Der Prozess) (en voici une intéressante analyse) ou de la Métamorphose (Die Verwandlung), mais, moins connus, ses deux autres romans inachevés (Le Château (Das Schloss) et l'Amérique (Amerika)) valent ausi le voyage. Et toute son œuvre "personnelle" (dont la fameuse Lettre au père) également... Les traductions historiques étaient d'Alexandre Vialatte, mais elles sont à présent dans le domaine public, et d'autres versions, peut-être plus conformes à l'esprit de Kafka (dont peu de gens savent qu'il riait aux larmes en lisant des chapitres du Procès à ses amis) sont aussi disponibles. Voici une bibliographie assez complète.

Mikhail Boulgakov est surtout connu pour Le maître et Marguerite (Master i Margarita), un étrange roman fantastique ancré dans la Russie communiste des années 30. Chef-d'œuvre baroque, plein d'humour, d'émotion, de lyrisme poétique, c'est aussi une satire impitoyable des mœurs de la communauté des écrivains soviétiques, qui fut d'ailleurs interdite et ne put être publiée que sous Kroutchev.

Littérature anglo-américaine

J. D. Salinger est un auteur-culte, secret, et qui n'a produit que quelques textes, mais parmi lesquels figure au moins un chef-d'œuvre : L'attrape-cœur (The catcher in the rye), roman de la fin des années 50, écrit en première personne par Holden Caulfield, adolescent révolté qui nous raconte son errance de trois jours dans New-York au milieu des "Jerks, phonies and bastards" qui composent à peu près tout ce qu'il voit du monde adulte et des autres adolescents. D'une extraordinaire écriture apparemment maladroite, et assez mal traduite dans l'édition (Livre de Poche) que j'en avais à l'âge de Holden, mais il semble que les traductions récentes soient meilleures. Quand même, si vous lisez l'anglais, ne tolérez pas de produit de substitution. Les nouvelles sont admirables également, et au point où vous en êtes, lisez aussi ses rares autres livres...

Je me demande où mettre Nabokov, le seul écrivain à avoir atteint une égale efficacité dans trois langues. Tout le monde croit connaître Lolita, mais Ada ou l'ardeur, par exemple, est un autre extraordinaire roman inclassable (uchronique et tolstoïen ?).

L'œuvre la plus connue de Doris Lessing est sans doute Le Carnet d'Or, mais j'ai toujours eu une fascination pour les cinq volumes de Canopus dans Argo : Archives (Shikasta et Mariages entre les zones 3, 4 et 5 étant dans doute ceux qui m'ont le plus intéressé). Shikasta, en particulier, est à la fois fascinant et exaspérant, une incroyable tentative d'explication syncrétique de toutes les religions (ainsi que du paranormal en général, du problème du mal, et de bien d'autres choses...). À part ça, l'Été avant la nuit, La Terroriste, et Notre amie Judith, c'est pas mal non plus...

J'ai été enthousiasmé, au début des années 90, par les premiers romans d'Alain de Botton, Petite philosophie de l'amour (Essays in love) et Le plaisir de souffrir (The romantic movement), puis, plus récemment, par ses essais, dont Comment Proust peut changer votre vie (How Proust can change your life) ; il est regrettable qu'il n'écrive pas plus... (mais Status anxiety vient de paraître)

Mais mes deux auteurs contemporains favoris (au sens où j'achète tout ce qu'ils écrivent, le plus souvent directement en anglais) sont néanmoins Allison Lurie et David Lodge. Allison Lurie est l'auteur de nombreux livres sociologiques "intimistes", tels que Liaisons étrangères (Foreign affairs), où elle analyse en parallèle les aventures amoureuses de deux professeurs américains en stage à Londres, ou encore Des amis imaginaires (mais il semble devenu introuvable), inspiré par l'histoire authentique de sociologues ayant infiltré une société secrète croyant aux extra-terrestres.

 

 

 

Roman noir (policiers et assimilés)

 

Préhistoire

Le très beau site de À l'ombre du Polar est une mine d'informations; j'en ai extrait certaines des biographies qui suivent.

Le roman policier archétypal, c'est, évidemment, l'histoire d'Œdipe. Tout y est, depuis le crime abominable et l'enquête à rebondissements, jusqu'au coup de théâtre final (le commanditaire de l'enquête est en fait le meurtrier). Une vision dépoussiérée d'Œdipe-roi a été publiée dans la série noire, confirmant cette analyse. Et vous trouverez ici d'autres adaptations analogues d'œuvres anciennes (la plupart des tragédies classiques peuvent aussi se voir sous cet angle). Cela dit, historiquement, le genre fut sans doute créé par Edgar Allan Poe, avec ses célèbres nouvelles ("Double assassinat rue Morgue", "La lettre volée",...) mettant en scène Dupin, génie de l'investigation par la logique pure.

Bien sûr, le plus souvent, on fait en réalité commencer l'histoire moderne à Conan Doyle (« élémentaire, n’est-ce pas ? »). Il existe des réseaux de fanatiques (les Baker Street Irregulars est l’association la plus active), qui explorent le « canon » en traquant les contradictions et les points d’ombres. Mais vous n’aurez pas besoin de tout savoir sur Irène Adler (« La Femme ») pour apprécier les nouvelles les plus connues (Une Étude en Rouge, Le Chien des Baskerville, Aventures de Sherlock Holmes), par exemple.

C'est sans doute aussi le seul écrivain célèbre dont les pastiches sont souvent à la hauteur de l'original. Si vous vous êtes ainsi parfois demandé ce que cachaient les enquêtes auquels Watson fait allusion (l'affaire du rat géant de Sumatra, par exemple), ou ce qu'aurait donné une confrontation entre Holmes et Jack l'Éventreur, vous devriez lire le livre de René Reouven, ou, si vous supportez les œuvres iconoclastes, celui de Michaël Dibbin.

Gaston Leroux, en créant Rouletabille (Le mystère de la chambre jaune ; Le parfum de la dame en noir) et surtout Maurice Leblanc, créateur d’Arsène Lupin (lire au moins « 813 » et « l’Aiguille creuse »), introduisent deux autres sortes de héros récurrents : le journaliste d’investigation, et le criminel sympathique.

 

Classiques

Le « polar » se développe surtout aux États-Unis. Après la guerre, la collection « Série Noire » va introduire en France Hammett (« Le Faucon Maltais », dont le détective privé, Sam Spade, fut immortalisé par Humphrey Bogart), Chandler (« Le Grand Sommeil », créant Philip Marlowe) ou (un peu plus tard) Chester Himes (« La reine des pommes » débute une longue série de policiers « picaresques », situés dans Harlem, et mettant par exemple en scène l’improbable duo de policiers Ed Cercueil et Jones Fossoyeur). C’est pourtant James Adley Chase, un anglais, qui sera l’auteur le plus prolifique des années 50 (« Pas d’orchidées pour Miss Blandish »).

Moins connu en France, Rex Stout invente le personnage de Nero Wolfe (« l’homme aux orchidées »), archétype du détective psychologique (Nero Wolfe ne se déplace (pratiquement) jamais, à cause de son poids, et envoie à sa place Archie Goodwin enquêter ; c’est lui qui agit et qui raconte l’histoire, mais seul le génie de Wolfe peut la débrouiller)

Agatha Christie développe, elle, un style plus psychologique (et que j’apprécie moins) ; Hercule Poirot et miss Marple sont ses deux enquêteurs fétiches. Mais procurez-vous plutôt, pour commencer, les incontournables « Dix petits nègres » (dont voici un résumé, pour ceux que le style de l’auteur n’intéresse pas) et « le meurtre de Roger Acroyd », deux tours de force classiques en matière d’énigmes policières.



Contemporains

Certains livres des trois auteurs qui suivent font l'objet de critiques sur ma page d'acquisitions récentes. Michael Connelly est le plus ancien de ces engouements. La police de Los Angeles vue de l'intérieur, avec Henry Bosch, une figure d'enquêteur tourmenté inoubliable.

Dans un style plus intimiste, Henning Mankell écrit des policiers psychologiques suédois de grande qualité.

Fred Vargas est également un (une, en fait) maitre du roman policier psychologique (français). Décalés, ses enquêteurs (le dernier en date étant le commissaire Adamsberg) sont presque aussi étranges que ses criminels (mais beaucoup plus sympathiques)...

 

 

 

Science-fiction

 

Préhistoire

 

Sans remonter au déluge (Lucien de Samosate, et autres Cyrano de Bergerac), les deux pères fondateurs sont sans doute Jules Verne et H.G. Wells. Si les œuvres du premier n’ont désormais guère plus que l’intérêt d’excellents romans d’aventure, on peut, même à présent, goûter le charme des « Hommes sur la lune », et plus encore des quatre grands classiques que sont « l’Ile du docteur Moreau » (une histoire d’OGM ?), « l’Homme invisible », « La Machine à explorer le temps » et surtout « La guerre des mondes ». Les grandes œuvres classiques de la science-fiction ne feront longtemps qu’explorer les thèmes ainsi abordés.

 

Classiques

 

Les œuvres les plus importantes aux yeux du « grand public » sont certainement « Le Meilleur des Mondes » (Brave New World), d’Aldous Huxley, « 1984 », de George Orwell, et quelques autres du même acabit. Malgré leurs qualités littéraires certaines (et qui en font évidemment des incontournables de cette page), elles ont pourtant eu peu d’influence sur le développement interne du genre, plutôt marqué par l’approfondissement des thèmes fondateurs (avec quelques nouveautés majeures, telles l’invention des robots par Carel Kapek, ou celle des paradoxes du voyage temporel (et de la police du temps) par Poul Anderson).

 

 

 

 

Fantasy


---- Terry Pratchett, pour l'ensemble de son œuvre, mais surtout la série du disque-monde (« Discworld ») ; au premier regard, on peut penser qu’il s’agit de pastiches plus ou moins loufoques, mais il a en fait construit au cours des années un univers littéraire cohérent et profond (ce qui ne l’empêche nullement d’être aussi très drôle); à lire en anglais si possible, mais les traductions françaises sont bonnes. Si vous n'avez encore rien lu de lui, et peu d'heroic-fantasy, commencez par « Trois sœurcières », « Au guet! », ou « Les petits dieux » (selon vos préférences personnelles pour Shakespeare, le roman noir, ou l’ironie anti-religieuse voltairienne, respectivement). À signaler aussi (en collaboration avec Neil Gaiman, sur lequel on en apprendra plus ici) « De bons présages » (ou l'Apocalypse revue par les Monty Python). Un site en français au hasard, mais en fait, il faut plutôt aller voir sur les sites anglais du L-space.

 

 

 

 

 Méta-littérature


Ouvrages auto-référentiels, auteurs écrivant sur l'écriture, pièges pour le lecteur...

Par exemple, le livre d'Italo Calvino (autre membre de l'Oulipo; on trouvera ici une analyse critique (en anglais) de ses derniers romans): « Si par une nuit d'hiver un voyageur », parle essentiellement de la recherche et de l'écriture (et aussi de la lecture) du mystérieux manuscrit de « Si par une nuit d'hiver un voyageur »...

Ce genre de mise en abîme est assez fréquent. J'en collectionne les apparitions les plus surprenantes: une nouvelle policière de Fredric Brown, par exemple, a pour victime le lecteur (un tour de force assez convaincant: l'assassin explique comment il vous a suivi depuis votre achat du livre « truqué » qui la contient, et pourquoi vous devrez mourir dès que vous aurez achevé votre lecture). Dans l' « Histoire sans fin », de Michael Ende, Bastien tombe dans le livre, mais le lecteur peut fort bien y tomber avec lui. La  première  version de « L'ange des ténèbres », de Ernesto Sabato, commençait par un avertissement au lecteur de la forme « malheureux, lâchez ce livre; ils m'ont forcé à l'écrire pour vous piéger », et en effet...

Quant à l'intervention du lecteur dans le livre, c'est un « truc » assez rare en littérature française classique (l'exemple de base étant tout de même « Jacques le Fataliste et son maître », de Diderot), mais fréquent dans les romans picaresques ; ainsi, « Tristram Shandy », de Laurence Sterne,  l'utilise, et d'ailleurs ce livre disloque les conventions usuelles du roman de manière systématique.

Umberto Eco a analysé, dans Lector in Fabula, une étonnante nouvelle d'Alphonse Allais ("Un drame bien parisien"), qui fonctionne aussi surtout comme un piège pour le lecteur, mais en un tout autre sens, proche à première vue de l'effet de surprise créé par exemple par "Le meurtre de Roger Ackroyd" (où, cette fois, le meurtrier se révèle être le narrateur), mais subtilement différent : ce sont les structures narratives habituelles auxquelles s'attend le lecteur qui sont là détruites, la phrase culminante du récit étant "Ils retirèrent leurs masques, et poussèrent un cri de stupeur en ne se reconnaissant absolument pas : lui, ce n'était pas Lucien, elle, ce n'était pas Rose".

Certaines nouvelles de Jorge Luis Borges rentrent également dans le cadre de la métalittérature : d’une part, «Pierre Ménard, auteur du Quichotte» (dont voici le texte original), d’autre part les descriptions de livres imaginaires (« La Quête d’Almotasim » ; « Examen de l’œuvre littéraire d’Herbert Quain » et peut-être aussi « Tlön Uqbar Orbis Tertius »). Mais l’ensemble des nouvelles est de toute façon assez inclassable (de la philosophie-fiction, si l’on veut)

Un tour de force autoréférentiel pour finir (plutôt dans le style de l'Oulipo): la nouvelle (due à David Moser) dont le titre est « cette phrase est le titre de l'histoire »; on pouvait en trouver une traduction en français dans Thèmes métamagiques, de Douglas Hofstadter, mais ce livre étant épuisé, j'en ai fait moi-même, hélas, une adaptation (pour plus de références sur ce genre de phrases, voyez ici (en anglais), et pour un tour de force analogue (et encore plus intraduisible), l'essai sur lui-même ("Self-Reference In...") de Chrisopher Hruska).

Un petit livre peu connu (et apparemment épuisé) de Christiane Rochefort: « C'est bizarre, l'écriture » (Grasset, 1970), montre le travail de l'écrivain au jour le jour. Dans le même genre (mais un peu moins bien), le livre de Michel Tournier, «  le Vent Paraclet ».

Dans un genre très différent, « Comme un roman », de Daniel Pennac, vise à déculpabiliser le lecteur, en donnant des listes de droits (tel que le droit de ne pas tout lire)...

 

 

 

 

 

Ouvrages de référence


Je fais partie des premiers souscripteurs de l'Encyclopedia Universalis . Les défauts bien réels de cet ouvrage (le prix, l'irrégularité du niveau, le manque de plans dans certains domaines (physique, par exemple), l'actualisation parfois déficiente, etc.) n'empêche pas que ce soit un travail colossal, à égalité avec la Britannica (dont elle est d'ailleurs partenaire).

 

En matière de dictionnaire, rien ne vaut le TLF (Trésor de la Langue Française) L'accès par ce site est un peu austère, mais ça en vaut la peine. Après ça, vous n’aurez sans doute plus l’usage de votre Grand Robert ...

 

Dictionnaires et encyclopédies visuels: ce type d'ouvrage est essentiellement représenté par les collections de Gallimard, dont le dictionnaire visuel Vu (il existe aussi une version limitée aux sciences) est le meilleur représentant. Mais la version concurrente (une production québécoise), « Le Visuel », existe aussi sur CD-Rom, et surtout, elle est multilingue (en fait, chacun de ces deux éditeurs a produit un nouvel objet de ce genre en 2004 : pour Gallimard, il s'agit de l'encyclopédie Millénium; pour Le Visuel, d'une édition très augmentée, mais hélas monolingue...)

 

 

 

Ouvrages scientifiques (sauf mathématiques)

 

Informatique, Intelligence artificielle

 

Informatique théorique: les livres de Donald E. Knuth (la Bible, par Dieu le Père: voici d'ailleurs une de ses conférences récentes) sont des références essentielles. On retiendra particulièrement les volumes de « The Art of Computer Programming » (traduction française des trois premiers volumes en préparation) et ceux de « Computers and Typesetting »; le plus important de ces derniers est le « TeXbook » ; dont la traduction française est enfin parue (ce qui est d'autant plus heureux que c'est, par ailleurs, un livre au style inclassable ; par exemple, comme le dit la préface,  « Les livres sur les systèmes informatiques sont en général d'une lecture aride, mais rassurez-vous : celui-ci contient des PLAISANTERIES de temps en temps, aussi il se pourrait même que vous preniez du plaisir à le lire…»). Cette version française (contrairement à l'original) est assez chère, mais voici un manuel d'auto formation en ligne, et donc gratuit. Voyez aussi à ce sujet mes références sur la typographie ici et .

Intelligence artificielle Un domaine très mal connu (et qui fut un de mes sujets de recherche: voir ma biographie scientifique). Douglas Hofstadter (dont l'article de la Wikipedia donne une très bonne approche) en est un extraordinaire vulgarisateur, par exemple dans « Metamagical Themas », et surtout dans « GEB » (traduit en français sous le titre « Gödel, Escher, Bach; les brins d'une guirlande éternelle », et où, par ailleurs, il pratique aussi des tours de force de méta-littérature). Le personnage mériterait des pages à lui seul, et d'ailleurs, il existe un forum qui lui est consacré (alt.fan.hofstadter), dont voici la FAQ. Il a publié en 1995 Fluid Concepts and Creative Analogies, plus spécialisé, mais assez intéressant lui aussi...

 

Physique

 

Physique générale: Richard Feynman n'était pas seulement un physicien de génie, mais aussi un extraordinaire pédagogue. Son cours de physique a révolutionné ma conception de l'enseignement des sciences (et celle de toute une génération de professeurs). Le numéro spécial de Pour la Science de mai 2004, outre une biographie très complète, donne de nombreuses clés pour comprendre l'exceptionnelle originalité de ses contributions à la physique quantique, par exemple, ainsi que des références bibliographiques à des choses comme Vous voulez rire, Monsieur Feynman, qui méritent aussi un détour.
J'aime également beaucoup l'approche de J.M. Lévy-Leblond, par exemple ses recueils d'exercices de Mécanique et d'Électromagnétisme, où l'on apprend entre autre avec Delphine et Marinette que ce n'est pas la force centrifuge qui donne à l'une l'impression de voir la trajectoire de l'autre s'incurver quand elle la regarde du haut du manège...

Physique quantique: Feynman (Cours de Physique, volume 5, Interéditions) reste incontournable. Mais pour une approche heuristique irremplaçable, essayez de vous procurer Quantique: rudiments, de J.M. Lévy-Leblond (voir plus bas un de ces jours pour ses ouvrages d'épistémologie) et F. Balibar ; d'autre part (avec une approche plus orthodoxe), la bible moderne (en français) est le Cohen-Tannoudji (dont, par exemple, le cours récent au collège de France est ici )

Dans un tout autre registre, « Alice au pays des quanta » (Robert Gilmore, Éditions le Pommier (Romans et plus)) est un délicieux pastiche, d'une grande qualité scientifique. Je n'ai pu trouver que l'édition anglaise sur le web, hélas...

 

 

 

Biologie

 

Évolution : Les livres de Stephen Jay Gould sont des musts;  commencez par « La foire aux dinosaures » et  « Quand les poules auront des dents ». Les derniers (par exemple  « Les pierres truquées de Marrakech » (mais ce site est en anglais)) parlent plus d’épistémologie et d’histoire des sciences (naturelles), mais restent des modèles d’essais parfaitement rigoureux, dans le style   « littéraire » et humaniste dont il s’est fait une spécialité.

 

 

 

Psychologie et sciences cognitives

 

Les livres d'Oliver Sacks font partie de ceux dont on ne ressort pas intact. Non seulement vous ne pourrez plus jamais voir le monde de la même façon après les avoir lus, mais la question classique « Que ferais-je si cela devait m'arriver? » pourrait bien vous donnez quelques cauchemars. Si vous en prenez le risque, vous découvrirez en contrepartie un auteur d'une incroyable humanité, et d'une ahurissante capacité à vous faire visiter des espaces mentaux inhabitables.
À lire en premier: « L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau » et « Un anthropologue sur Mars », puis, peut-être, « L'Éveil » (mais pour celui-là, je vous aurai prévenu)

 

 

 

Sociologie

 

Bourdieu, d'abord. Je l'ai longtemps négligé. Mais en fait, à partir des années 80, ses grilles d’analyse, et surtout les concepts nouveaux qu’il développe (champ, habitus, capital symbolique, etc.) font de tous ses textes de véritables révélations. Si vous êtes « littéraire », commencez par « Les Règles de l’Art » (qui démarre par une étonnante analyse de ‘L’Éducation Sentimentale’) ; très abordable, son récent essai sur la télévision




Les textes de René Girard , hélas souvent écrits dans un style « insupportable », contiennent des révélations fascinantes sur toutes les structures sociales liées à la violence et au sacré, autant dire à presque tout 

 

 

 

Textes pratiques

 

Manuels de cuisine

 

Les livres d’Hervé This (dont l’extraordinaire « Révélations Gastronomiques ») sont incontournables, tout particulièrement parce qu’ils sont absolument rigoureux et ne laissent aucun détail inexpliqué. Mais, longtemps auparavant, j’avais été enthousiasmé par « La Cuisine du Marché », de Paul Bocuse. Ce livre, décrivant une cuisine moderne à l’époque (1970), et devenue, hélas,  un peu datée, reste un modèle d’exposition claire, adressée à un public de non-spécialistes, et d’une extrême précision dans les détails (du genre : « qu’arrivera-t-il si vous ne respectez pas cette indication ? »). Du même, et si vous ne savez rien encore, « Bocuse dans votre cuisine » et « Cuisine de France » ne sont pas mal non plus.

 

La même précision règne dans les nombreux ouvrages de Joël Robuchon. Il faut absolument se procurer « Le meilleur et le plus simple de Robuchon », mais aussi « Le meilleur et le plus simple de la France », sans parler de la publication en livre de sa série télévisée « Cuisiner comme un grand chef »…

La plupart des cuisiniers que je mentionne sur ma page d'intérêts divers ont écrit des livres de cuisine, très beaux, et souvent fort intéressants. Je recommande particulièrement le livre de Michel Bras, celui de Roellinger, les deux livres des frères Pourcel (Cuisine en Duo et Destinations cuisines), ainsi, dans un genre très différent (quelle surprise) que Sucré-Salé, le livre que vient d'écrire Pierre Gagnaire; j'ai également beaucoup de bien à dire de Fou de Saveurs, le livre que Marc Veyrat (chez qui je n'ai jamais mangé) a consacré à son terroir, et d'où j'ai tiré ma recette de tartiflette. Pour finir, un objet un peu différent, mais splendide : le DVD L'invention de la cuisine par Bras, Gagnaire et Roellinger!

 

 

Guides de voyage

 

Les guides visuels (la collection des guides de Gallimard, et plus récemment la collection «Voir », chez Hachette), sont en train de renouveler le genre. Une iconographie superbe, très pédagogique, et toujours pertinente et utile pour le voyageur. Un exemple entre mille : dans le guide « Thaïlande », des photos de tous les plats exotiques usuels avec leur composition et leur nom en thaï...

 

Calligraphie et typographie

 

Outre les ouvrages informatiques mentionnés sur ma page « divers », le superbe livre de Miriam Stribley est un bon exemple de ce qui se fait dans ce domaine. D’autres références utiles ici, par exemple le « Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie Nationale »

 

 

 

Inclassables

 

Quelques livres rentrent difficilement dans les catégories précédentes. Ainsi, « Les puissances de 10 » (les autres livres de la collection ne manquent d'ailleurs pas d'intérêt) illustre un concept fascinant, dont voici un exemple en français (et un autre, plus proche de l'original anglais; quand à ce dernier exemple, il est de meilleure qualité encore, mais pas tout à fait terminé)

Que penser, de même, de « Les animaux du futur »? Malgré ses apparences de canular, ce splendide livre de Dougal Dixon est une approche passionnante des mécanismes de l'évolution.

Un autre livre superbe : « La Terre vue du Ciel » de Yann Arthus-Bertrand. Des « variantes » (cartes postales, agendas, etc.) existent…

Pour de toutes autres raisons, les textes de Bruno Léandri (cliquez sur sa signature) sont parfaitement inclassables : il collectionne le même genre de petits faits inutiles que moi (du style « qu’est devenu le mètre-étalon depuis que sa définition légale a changé ? » ou « que signifie la mention ‘nuages’ sur la carte de l’IGN des îles Crozet ? ») Ses articles, publiés chaque mois dans « Fluide Glacial » sont réunis dans « l’Encyclopédie du dérisoire » (déjà quatre volumes).