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Journal peu intime (archives)
(mais lisez tout de même cet avertissement)

 

Vous trouverez ici une partie des archives de mon "journal peu intime", plus précisément l'ensemble des entrées du 2 janvier au 1er mars 2008. Si vous êtes arrivés jusqu'ici, vous n'aurez sans doute pas besoin de l'index thématique...

 


5 mars 2008 : allez donc voir ici...


Samedi 1er mars 2008

Zazon


Les commentaires du canular proposé par David Madore m'ont permis de découvrir cette remarquable comédienne, qui se spécialise dans des interventions publiques provocatrices, mais faites sur un mode autrement moins vulgaire que celui de la plupart des spectacles de caméra cachée ; regardez par exemple son intervention au salon du livre sur l'émotion que lui donne la lecture du Petit Prince, ou son caprice de star en proie à une fringale de croissants. En ce moment, elle découvre le bouddhisme...


Vendredi 29 février 2008

Cirque burlesque


La compagnis Los Excéntricos nous a présenté hier en première mondiale française son nouveau spectacle, Rococo bananas, aussi déjanté que les précédents, et contenant quelques jolies trouvailles, comme le jonglage avec (et sur) piano et sac à main, ou le concert de gants à vaisselle (non, c'est trop dur à expliquer, faudra que vous alliez le voir...)

Drôle d'effet


C'est en consultant les listes de paradoxes de la Wikipédia que j'ai découvert l'effet Sagnac, lequel m'aurait certainement fasciné aux temps lointains où je prenais le paradoxe des jumeaux pour une absurdité : puisque, justement, le mouvement est relatif, je m'étais convaincu que, en réalité, les deux jumeaux devaient conserver le même âge, et que le paradoxe résidait dans une erreur du raisonnement (mais où?) montrant le contraire. Ça, c'est l'effet fâcheux de la vulgarisation scientifique mal faite ingurgitée sans précautions par de jeunes esprits... Bon, l'effet Sagnac amène aux mêmes questionnements (comme on le verra si on a le courage de fréquenter les délires des forums de physique sur Usenet), et, de façon plus surprenante, à de jolies applications fort concrètes...

Le jour d'Auguste


Là; ce n'est pas une histoire de clown (quoique...), mais une chronique du type "figures imposées" : la dernière fois, je vous avais parlé de la publication périodique française la moins fréquente, mais j'avais oublié de vous mentionner les raisons complexes qui ont amené la correction julienne à s'effectuer aujourd'hui... Le plus simple, comme toujours, sera que vous le découvriez dans la Wikipédia (allez voir aussi ceci), désormais beaucoup plus claire et complète que je ne saurais l'être moi-même... Ah, et puis j'allais l'oublier ; le 29 février, c'est aussi le jour de la fête de saint Auguste (de Nazel, et entre autres), mais une fois de plus, ce n'est qu'une coïncidence...


Jeudi 28 février 2008

La graine et le mulet


Il est inutile que je vous dise tout le bien que je pense de ce formidable film ; je me contenterai de signaler (ce que les critiques que j'ai lues ne mentionnent guère) l'étonnante sobriété de moyens avec lesquels il arrive à créer une situation littéralement tragique, et dont tous les détails du film montrent qu'elle ne se résoudra sans doute pas de manière heureuse, mais qu'il s'abstient de mener à sa conclusion...

Van Cauwelaert


J'avais survolé en son temps Un aller simple, le prix Goncourt de Didier van Cauwelaert qui a inspiré un gentil film avec Villeret, et je viens de lire Rencontre sous X; si son talent pour les situations improbables (qui me rappelle beaucoup celui de Patrick Cauvin) me semble incontestable, je ne suis guère convaincu en revanche par ses descriptions de milieux et de personnages excentriques : il en fait trop... (et son enthousiasme pour le paranormal n'arrange rien). Du coup, ce qui devrait être d'une lecture agréable devient quelque peu forcé, et je ne pense pas continuer à collectionner son abondante production...


Mardi 26 février 2008

Changements climatiques


Le site de Jean-Marc Jancovici devrait répondre (hélas souvent de manière fort déprimante) à toutes les questions que vous pouvez vous poser à ce sujet, allant de l'explication de l'effet de serre à l'analyse du risque de nouvelles épidémies, le tout exposé de manière fort pédagogique, et surtout avec des références et des analyses extrêmement complètes. Cela relativise beaucoup l'intérêt des mesurettes écologiques, stigmatisées par David Madore, sans même mentionner ce qui est sans doute le principal problème en ce qui concerne les gaz à effet de serre, et dont on ne parle presque jamais, à savoir la consommation énorme et en croissance rapide de charbon par la Chine...


Dimanche 24 février 2008

Jardin d'hiver


Ce que vous voyez ci-dessus est un iris d'Alger ((Iris unguicularis) et c'est l'une des nombreuses fleurs qui se sont épanouies dans mon jardin (celui de la nouvelle maison) grâce au climat exceptionnel de cette année (quoique pour les iris, ce soit tous les ans comme ça). Mais comment le savoir, en se contentant de regarder la fleur ? Bon, diagnostiquer un iris n'est pas difficile (enfin, si vous ne savez pas reconnaître une rose ou une tulipe, il vous faudra peut-être trouver un site tel que cette galerie de fleurs), mais ensuite, il n'est pas si aisé de différencier des variétés proches, et j'avoue avoir plutôt utilisé Google pour déterminer celles qui fleurissent en hiver... Ah oui, j'ai aussi des jonquilles (ou plus précisément des narcisses jaunes), des violettes et des jacinthes... Bien sûr, tout cela ne console pas de la mort d'Henri Salvador, mais bon, avoir à 90 ans soutenu l'idée de travailler plus pour gagner plus, pour l'homme qui avait si souvent chanté la paresse, était-ce bien raisonnable ? Ah, ces vieillards terribles...


Samedi 23 février 2008

Sophie Germain : du nouveau


Sophie Germain n'est pas très connue, mais on ne peut pas dire qu'elle soit totalement oubliée ; la statue que vous voyez trône dans la cour du lycée qui porte son nom. Cependant, sa contribution à la démonstration du grand théorème de Fermat avait toujours été considérée comme mineure (on ne la connaissait d'ailleurs que par une note d'un ouvrage de Lagrange); une étude récente de ses manuscripts a permis de découvrir qu'elle avait en fait avancé considérablement sur un chemin tout à fait original pour son époque (quoique celui-ci n'eût pas permis d'aboutir à une démonstration complète, même s'il avait été poursuivi) ; voici le récit de cette étonnante aventure, d'autant plus remarquable que l'ostracisme dû à son sexe l'obligea toujours à travailler dans un isolement à peu près total...


Vendredi 22 février 2008

Les secrets de la magie (2)


Outre les magiciens dont je parlais hier, il y a aussi les fraudeurs, utilisant ces techniques pour faire croire à leurs pouvoirs surnaturels, depuis les fakirs jusqu'à Uri Geller. Ce détournement de leur art n'a pas laissé insensibles les magiciens professionnels, et certains, comme Gérard Majax ou James Randi (dont voici une intéressante vidéo où il échange des propos avec Penn et Teller sur le scepticisme), se sont fait une spécialité de démasquer ces escrocs. Mais pour mieux analyser ces questions, outre les sites spécialisés (zététique ou Skeptical Enquirer), vous auriez intérêt à voir comment ce genre de mystification a pu tromper jadis des esprits aussi brillants que celui de Sherlock Homes (enfin, de son papa), les amenant à se convertir au spiritisme...

Paris


Le dernier film de Cédric Klapisch est encore un film choral, tournant autour de la ville et de ses personnages en une ronde vertigineuse. Mais s'il donne beaucoup de moments de bonheur (ah, Luchini dans sa démonstration de rock adolescent des années 60), je ne l'en ai pas moins trouvé assez décousu ; c'est sans doute le genre de film qu'on ne peut vraiment apprécier qu'en le revoyant...


Jeudi 21 février 2008

Les secrets de la magie


Comme on le sait, les magiciens tiennent jalousement à la règle du secret, dont le respect semble encore plus scrupuleux que celui de l'omertà (et on découvrira dans cet étonnant article les problèmes de copyright que cela peut entraîner). De fait, on n'apprend que peu de choses (encore que...) dans les articles de base que la Wikipedia y consacre, que ce soit en français ou en anglais, et il vous faudra aller voir ici pour apprendre comment scier une femme en deux. Pour en savoir encore plus, il ne vous restera plus qu'à découvrir les sites (pas si secrets) violant le serment mentionné plus haut, depuis le blog de magikus (d'un niveau très élémentaire) jusqu'au superbe site de Penn et Teller, deux magiciens qui se sont spécialisés dans des tours où ils révèlent leurs secrets... tout en en utilisant d'autres. Évidemment, tout cela ne vous dira pas comment David Copperfield réussit à faire disparaître l'Orient-Express ou à traverser la Grande Muraille

Encore des voyages aux frais du contribuable...


Outre les dépenses somptuaires des voyages officiels, il y a aussi le coût des reconduites à la frontière. Ainsi, l'histoire de ce ressortissant ivoirien nous aura coûté quelques milliers d'euros. On peut penser que c'est un cas d'application de "Dura lex, sed lex", mais, outre que les commentaires de Maitre Eolas montrent bien que le préfet avait d'autres options moins coûteuses, il faut plutôt voir là une simple conséquence de ce qui est devenu une machine folle. Cette histoire est passée sur TF1, semble-t-il ; peut-être l'opinion, qu'on dit peu sensible aux malheurs des étrangers (surtout en situation irrégulière), s'inquiètera-t-elle davantage pour son portefeuille...


Mardi 19 février 2008

Ambiguïtés et devoir de mémoire


Les étranges (et irréalistes) propositions de notre président faites au nom du devoir de mémoire ont déclenché un tollé qui a amené le ministre à rectifier prudemment le tir. J'en ai profité pour me pencher sur le cas de René Bousquet, car je voulais comprendre pourquoi ses relations plus que douteuses avec François Mitterrand n'avaient finalement provoqué à l'époque qu'une indignation modérée : les Français avaient-ils vraiment la mémoire si courte ? En lisant les articles pertinents de la Wikipédia (celui sur Bousquet est facile à trouver, mais il est un peu moins évident de découvrir cet intéressant exposé des relations de Mitterrand avec l'extrême-droite), je me suis rendu compte de la difficulté de juger ce genre de personnage, surtout en l'absence d'informations complètes : Bousquet, au début de la guerre, tenta quelques actions de "résistance" , et fut villipendé par la collaboration (entre autres pour ses attaches francs-maçonnes) ; du coup, je n'arrive pas à comprendre si son attitude lors des grandes rafles (qu'il organisa lui-même, et avec quelle efficacité, en allant bien au-delà des demandes allemandes) relève d'un antisémitisme forcené, ou seulement du désir de sacrifier les Juifs pour obtenir des avantages compensatoires pour les "bons français". Mais même en tenant compte de l'ignorance relative où l'on était du destin des déportés, il est incompréhensible qu'il se soit si bien sorti de l'épuration, et qu'il: ait pu ensuite créer les attaches qu'on lui connait avec les socialistes... Finalement, c'est Jacques Chirac qui, sur ce point précis, aura sauvé l'honneur, en reconnaissant enfin le rôle sinistre de l'État Français dans toutes ces horreurs...


Lundi 18 février 2008

Drôles de problèmes


Certains problèmes arithmétiques d'apparence élémentaire semblent totalement insolubles, le plus célèbre étant le problème de Freudenthal : on choisit deux entiers m et n compris entre 2 et 100, et on donne respectivement à Pierre et Sophie (qui sont de parfaits logiciens) leur produit mn et leur somme m+n. Le curieux dialogue suivant s'engage alors : "Je ne peut pas trouver les deux entiers, dit Pierre". " Je le savais, répond Sophie". "Alors je les connais, dit Pierre". "Maintenant, moi aussi, conclut Sophie" . Quels sont les deux entiers ? Il semble absurde qu'il y ait une solution, et pourtant... Vous la trouverez détaillée (ainsi que celle de quelques autres problèmes comparables) sur ce superbe site ; si ce genre de récréations mathématiques vous amuse, vous trouverez sur le site de diophante.fr de nombreux autres problèmes classés par thème et par difficulté, et, tout de même beaucoup plus aisés en général.. Quand au processus mental menant à la solution, c'est un peu par hasard que je suis tombé sur ce joli texte détaillant ce que Martin Gardner appelait l'effet ha-ha...


Dimanche 17 février 2008

Un roman victorien pas comme les autres


La rose pourpre et le Lys (The Crimson Petal and the White) est un étonnant roman de Michel Faber (relativement peu connu en France, malgré les traductions de ses best-sellers), qui entraîne le lecteur, comme dans une visite guidée touristique commentée par un narrateur plus qu'omniscient, à travers les rues sordides du Londres de 1875, et les efforts de son héroïne pour s'extraire du ruisseau. Il y a des surprises à chaque page, que ce soit au niveau du style d'écriture (s'adressant en permanence au lecteur, un peu comme dans Jacques le Fataliste ou chez Sterne) ou à celui de la description clinique (et pourtant sans voyeurisme) de la sexualité ou des scènes morbides, et ce gros pavé finalement féministe se dévore fébrilement. Je ne vous en garantis cependant pas la qualité de la traduction française ; si vous pouvez, procurez-vous le plutôt dans sa version originale...

Ragots présidentiels ?


Notre président étalant complaisamment sa vie privée (à quelles obscures fins électorales ?), on ne se sent pas vraiment gêné d'en rajouter. Je ne vais pourtant pas vous parler de SMS (on peut s'amuser à lire ce joli article de Maître Eolas sur la question), mais plutôt de l'étonnante affaire du stylo roumain ; si vous n'en avez pas entendu parler, je vous laisse en découvrir la vidéo...


Jeudi 14 février 2008

Curieuse anomalie


C'est ces jours-ci que va se tenir la troisième conférence concernant l'une des plus curieuses énigmes de la physique contemporaine, l'anomalie Pioneer. Les diverses sondes envoyées au-delà du système solaire subissent en effet une légère, mais inexplicable décéleration, laquelle a été attribuée à toutes sortes de causes exotiques (de l'existence d'une étoile naine compagnon du soleil à la remise en cause des lois de la mécanique, en passant par l'inévitable matière noire). Hélas, en dépit de l'excitation que cela a causé dans les revues de vulgarisation scientifique (il faut savoir de plus que certaines de ces sondes portent des messages destinées à d'éventuels extra-terrestres...), il reste à craindre que ce ne soit qu'un effet prosaïque, lié par exemple à des fuites de gaz ; comme aimait à le dire Abragam, "avant de mettre à la poubelle la mécanique quantique, vérifions une dernière fois les fusibles"...


Mardi 12 février 2008 (oui, décidément, j'ai du mal ; David Madore aussi, d'ailleurs)

Apocalypse now ?


Il y a un petit moment que je voulais faire une entrée sur les prophètes de malheur (je pense en particulier à la façon dont les écologistes des années 80 se sont déconsidéré en annonçant des catastrophes bien réelles, mais en en grossissant les menaces de telle sorte qu'on ne puisse plus les prendre au sérieux, tel Cousteau prédisant la mort du plancton pour l'an 2000...) La science fiction s'est fait une spécialité de la description de ces désastres, mais les menaces actuelles, renouvelant quelque peu le genre, tendent surtout à souligner la fragilité de nos sociétés, comme le faisait par exemple jadis remarquer David Madore en parlant d'un effondrement éventuel d'Internet (et une bonne épidémie de grippe pourrait bien avoir des conséquences similaires). Bah, comme le disait Goossens : "L'Apocalypse selon Saint Jean (Saint Mathieu n'est pas d'accord, il pense que ce n'est pas si grave)"...

La Part de l'Autre


Ce livre d'Eric-Emmanuel Schmitt (que je viens de lire après l'excellent l'Enfant de Noé) tente de comprendre le cas Hitler par l'intermédiaire d'une uchronie, imaginant que ce dernier ait été admis à l'école des Beaux-Arts de Vienne ; le récit mène en parallèle la vie réelle de Hitler et celle du peintre Adolf H. qu'il aurait pû devenir. Dans l'ensemble, le résultat est convainquant, même si il minimise le rôle des forces sociales (et sans doute aussi celui de la crise de 29). Mais, évidemment, le jeu de l'uchronie est toujours difficile, et il ne s'agit pas d'un travail d'historien, malgré la qualité de la documentation utilisée...


Lundi 4 février 2008

Cycles méconnus


Le thème de l'éternel retour (souvent vu à travers l'image qu'en a proposé Nietzsche) est assez éculé, même si la théorie ergodique permet d'en donner d'intéressants développements rigoureux. D'ailleurs, la plupart des cycles (à commencer par ceux qui définissent notre perception du temps, du jour à l'année, en passant par le mois) sont bien connus de tous. Mais certains sont plus surprenants : il y a d'abord des cycles astronomiques de longue durée, allant des 26 000 ans de la précession des équinoxes (laquelle n'a sans doute pas d'influence sur nous) à la révolution du soleil atour de la Galaxie (à laquelle certains ont attribué des conséquences géologiques importantes), en passant par des cycles d'origine moins clairement extraterrestre, tels les cycles glaciaires ; tout cela est étudié par une discipline méconnue, la cyclostratigraphie. Mais c'est en lisant les livres de Bernard Maris que je me suis rendu compte que j'ignorais à peu près tout des cycles économiques, et en particulier du cycle de Kondratiev, un concept pourtant fascinant (même s'il est souvent critiqué) par sa reprise motivée des idées deToynbee...

Films mineurs ?

  
Enfin Veuve (dont voici une critique assez sévère) est un petit film agréable, mais un peu décevant après Je vous trouve très beau, et dont je n'ai pas grand chose à dire. En revanche, Cortex semble avoir reçu des critiques très contrastées ; j'ai personnellement beaucoup aimé le thème (le policier luttant contre le criminel et sa propre mémoire défaillante) et surtout le jeu d'André Dussolier, alors que c'est précisément ce qui lui est souvent reproché...


Dimanche 3 février 2008

Chanson de la plus haute tour


Loin du poème de Rimbaud, les projets pharaoniques de Dubaï ont donné des idées aux autres émirats, et alors que Burj Dubaï vient tout juste de battre le record du plus haut bâtiment, voici qu'on entend parler de choses encore plus colossales, dont l'une des plus plausibles, Al Burj, sera également érigée... à Dubaï. Tout cela a un côté évidemment (et éminemment) freudien, et ne manque pas de me rappeler San Gimignano...


Mercredi 30 janvier 2008

5.109€ ou 5.1010€ ?


Finalement, c'est cinq milliards d'euros qui ont disparus ou cinquante milliards d'euros qui ont été joués à la baisse ? Qui va payer et combien (c'est quand même déjà 1500 euros par chômeur français) ? C'est à l'occasion de ce genre de scandales qu'on se rend compte du degré d'"illettrisme mathématique" (les anglais ont inventé à ce sujet le joli mot innumeracy) de la plupart des non-scientifiques (j'ai d'ailleurs écrit un article sur les grands nombres, où l'on trouvera quelques idées permettant de mieux appréhender la réalité des ces sommes colossales). C'est là aussi qu'on se rend compte que les fortunes manipulées par le système boursier commencent à ne plus avoir beaucoup de rapport avec l'économie réelle (même si, quand tous ces milliards disparaissent, ce sont des gens bien réels qui sont ruinés). Bon, si vous voulez quand même tenter d'y comprendre quelque chose, voici un blog "presque" partenaire de celui de Maitre Eolas, et accomplissant le même genre de remarquable travail pédagogique que le sien : celui des éconoclastes. Et je termine en citant le joli détournement de Philippe Val de cette semaine : "Quand l'escroc montre la lune, le sage regarde le doigt"...


Lundi 28 janvier 2008 (oui, je sais, je sais...)

Le fils militaire


Après la conclusion du cycle de l'Assassin Royal, Robin Hobb vient de se lancer dans le récit des aventures de Jamère Burvelle, le guerrier-chamane. Situé dans un univers fantastique différent de celui de ses précédents romans, ce cycle met en scène un garçon voué par le sévère système héréditaire de son peuple à devenir soldat, mais qu'une rencontre inattendue va amener à trahir progressivement ses idéaux. L'ensemble est très prometteur, et ses lecteurs anglo-saxons en disent le plus grand bien, mais à ce rythme, les français devront attendre longtemps pour connaîter la conclusion. Quand à moi, cela m'aura aussi permis de découvrir que la goutte n'est nullement une maladie presque disparue, et qui ne touchait que les gros mangeurs de viande ; comme toujours, cet article de la Wikipédia vous permettra de faire le point sur la question, et peut-être, par association d'idée (mais elle est plutôt inattendue : heureusement que par une étonnante coïncidence, j'ai lu en même temps l'article de La Recherche sur Paracelse dont je vous parlerai bientôt), de voir le rapport de tout cela avec le tartre et le Tartare...

Encore des objets impossibles


Les articles de la Wikipedia s'enrichissant sans cesse, ce n'est pas une mauvaise idée de faire le point de temps en temps ; ainsi, concernant l'un de mes sujets favoris, cela m'a permis de découvrir un ou deux autres créateurs d'impossibilités à la Escher, comme Jos de Mey (qui lui rend souvent hommage), ainsi que ces étonnantes maquettes réalisant apparemment physiquement l'impossible. Ce site semble donner un aperçu complet de la question...


Mercredi 23 janvier 2008

Sur les épaules des géants


"Si j'ai pu voir un peu plus loin que les autres, c'est que j'étais monté sur les épaules de géants". Cette image de Newton, souvent reprise (par exemple comme titre de ce livre compilé par Stephen Hawkins, ou comme devise de Google Scholar) est en fait probablement due à Bernard de Chartres ; on en trouvera une analyse historique complète dans cet article de la Wikipedia anglophone. Pince-sans-rire, Bill Taylor (un contributeur régulier des forums que je fréquente) a un jour fait remarquer que lui, s'il avait vu moins loin que les autres, c'est qu'il marchait dans les traces de pas des géants ...


Dimanche 20 janvier 2008

Le père spirituel des mathématiciens


Qui est le plus grand mathématicien de l'histoire ? Ce genre de questions oiseuses n'admet pas souvent de réponse indiscutable, et si peu de gens contestent à Carl Friedrich Gauss son titre de Mathematicorum Principi (prince des mathématiciens), il reste difficile de le départager de Leonhard Euler, dont l'œuvre gigantesque (il est indiscutablement le mathématicien le plus prolifique de tous les temps) domine le 18ème siècle. Pour le trois centième anniversaire de sa naissance, l'AMS (l'association américaine des mathématiciens) lui a consacré un numéro spécial de son bulletin qui donne une petite idée de son incroyable créativité, et où l'on peut trouver des choses vraiment merveilleuses, telles que sa découverte des possibilités de calcul avec des séries divergentes (il écrit sans rire des choses comme 1+2+3+4+5+6+...= -1/12, alors qu'il ne sera possible de donner une définition et une preuve rigoureuse de ce genre de résultats qu'un siècle plus tard...)


Samedi 19 janvier 2008

Une bourde ?


J'ai découvert aujourd'hui sur le blog de Maître Eolas l'ahurissante affaire de cet avocat marseillais aixois, menacé d'expulsion pour des raisons proprement kafkaïennes ; soit dit en passant, le pire est peut-être la lecture de certains commentaires, donnant certes la nausée, mais plus gravement expliquant comment des fonctionnaires de la République ont pu en arriver là. On nous répète régulièrement qu'il ne faut pas comparer l'incomparable, et que penser à ce qui se passait sous Vichy dans ce contexte est une insulte à la mémoire de victimes d'un tout autre acabit, mais je crains bien que les mécanismes à l'œuvre chez ceux qui pour d'obscures raisons politiques (ou même administratives) se mettent à broyer des vies soient en fait de même nature dans les deux cas ; c'est une bonne occasion de vous suggérer de (re)lire l'analyse de l'expérience de Milgram..


Vendredi 18 janvier 2008 (ma seule excuse, c'est que j'ai rédigé un ou deux articles pour la Wikipédia, ce qui m'a pris beaucoup de temps... Je vais essayer désormais de n'écrire qu'un article par jour, mais un au moins)

L'invention du zéro


L'invention indépendante du zéro par les Babyloniens, les Mayas et les Indiens est désormais une histoire assez connue, mais les non-spécialistes pensent en général qu'après sa découverte par les Babyloniens, le zéro avait été perdu dans le monde occidental, et n'avait été réintroduit qu'après les travaux de Gerbert d'Aurillac et la traduction du livre d'al-Khuwarizmi par Fibonacci. Pourtant, les astronomes grecs (à partir d'Hipparque) avaient non seulement réutilisé l'idée, mais en avaient fait un véritable outil (et non plus un simple marqueur de position). Comme pour d'autres choses, hélas, il semble que l'idée s'en soit perdue après la mort d'Hypatie d'Alexandrie...

Les amants du Flore


J'ai pu voir (sur Arte) ce film de 2005 consacré à la rencontre de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir (le film couvre en gros les évènements relatés par elle dans Mémoires d'une jeune fille rangée et dans La Force de l'âge) ; je crains hélas que seuls les amoureux de l'œuvre de Simone aient pu vraiment comprendre qui sont les personnages qu'elle rencontre, et en quoi ils ont influencé son travail. Du coup, il ne ressort surtout du film qu'une liberté sensuelle rare pour l'époque (le fameux pacte de non-monogamie et de franchise totale qu'elle fit avec Sartre), et qui se retrouve étrangement dans la photo vaguement scandaleuse que vient de publier le Nouvel Observateur...

Oradour (suite et fin ?)


J'avais découvert l'an dernier que l'histoire du procès des assassins d'Oradour-sur-Glane réservait d'étranges surprises, et cette information (datant d'août dernier) montre que, pour l'essentiel, la justice n'a jamais rattrapé les bourreaux...


Jeudi 10 janvier 2008

Carmen


Ce n'est pas l'opéra tiré de la nouvelle de Mérimée (au fait, saviez-vous que, non content d'écrire sa célèbre dictée, c'est aussi lui qui avait rédécouvert Conques?) que présentait le Cratère hier soir, mais la chorégraphie qu'en avait tiré Antonio Gades, et que Carlos Saura avait à son tour filmé dans le volet médian de sa célèbre trilogie flamenca (Noces de Sang, Carmen, donc, et l'Amour Sorcier). Si l'action est difficilement compréhensible (c'est la mise en abyme de la pièce, censée être réinterprétée par une troupe de danseurs, qui vont connaître "en réalité" les passions qu'ils ne devaient que représenter), le spectacle (et la musique flamenco qui l'accompagne) était extraordinaire...

Cigales et fourmis

  
Les deux volumes de l' Antimanuel d'économie de Bernard Maris (que les lecteurs de Charlie-Hebdo connaissent mieux sous son pseudonyme d'Oncle Bernard) seront sans doute une révélation pour la plupart des lecteurs habitués à penser que l'économie, "c'est trop compliqué" et à faire en gros confiance aux experts (il va d'ailleurs falloir que j'aille prendre des cours sur Wikipédia, pour voir comment ils s'en tirent). Cette bonne critique (extraite du fort intéressant blog de Tristan Nitot) ne s'adresse qu'au premier volume (ce qui fait que les reproches sévères qui lui sont aussi faits ne me semblent guère pertinents) ; elle vous mettra en tout cas tout de suite dans le bain ; cet ouvrage est au demeurant, bourré de citations pas tristes, le premier chapitre ("Science dure, science molle...ou science nulle?") s'ouvrant par exemple sur "la macroéconomie consiste à observer ce qu'on ne peut expliquer, et la microéconomie à expliquer l'inobservable"...

Paris-Dakar


L'annulation du Dakar 2008 (que je n'avais pas vraiment relevé, étant, comme on le sait, un peu coupé des informations télévisuelles en ce moment) pourrait paraître une bonne nouvelle à tous ceux (tel celui-ci, pris au hasard) qui, avec Renaud, se gaussaient des "500 connards". Dans Charlie-Hebdo de cete semaine, Philippe Val déplore, au contraire, que l'on soit tombé de la grippe en la peste, puisque c'est la montée des fanatismes intégristes (et terroristes) qui a amené prudemment les organisateurs à renoncer au Mozambique, là où en 30 ans rien, ni les accidents, ni la pollution, ni le saccage des ressources, n'avait pu les en convaincre...


Mercredi 9 janvier 2008

Itinéraires de découverte


Je ne sais trop si cette notion pédagogique (mise en place pour le collège en 2002) a donné de bons résultats ; dans le même ordre d'idées, il manque certainement à la Wikipédia des plans "transversaux" permettant au lecteur intéressé de découvrir presque au hasard des choses passionnantes qu'il ne peut imaginer s'il se contente de suivre les progressions traditionnelles. Il faut reconnaître que certains articles sont déjà rédigé dans cet esprit ; j'avais ainsi déjà remarqué (à l'occasion de mon entrée sur le Zahir) la formidable compilation de la Wikipedia sur le motif de la sensation nuisible (réorganisée depuis ; la référence au Zahir, par exemple, est désormais ici), mais hélas elle n'a toujours pas été traduite en français (peut-être devrais-je m'en charger ?). Mais le plus souvent, il n'est pas facile du tout de déterminer les pistes à suivre, même quand on a déjà repéré l'intérêt du sujet : je me suis récemment repenché sur certaines questions concernant les séries divergentes, et l'article de la Wikipedia française m'avait un peu laissé sur ma faim ; comment aurais-je pu deviner que la réponse à toutes mes interrogations figurait dans cet article au titre hermétique : 1-2+3-4+... ? (au passage, la piste manquait aussi dans la version française pour raccorder l'ensemble au problème de Bâle). De même, certains articles formidablement bien faits (par exemple celui sur l'expérience de Milgram, laquelle, soit dit en passant, devrait être connue de tout le monde...) ne sont, presque par définition, accessibles que si on en a déjà entendu parler. Bon, en revanche, la facilité des détours qu'offrent les liens hypertextes permet tout de même de faire, presque à partir de n'importe quel article, des découvertes passionnantes ; ainsi, la lecture attentive de l'article consacré au manuscrit Voynich (que je recommande vivement par ailleurs) m'a permis de découvrir la langue artificielle Ro, et ce n'est que grâce à mes fréquentations assidues de la littérature fantastique et d'Umberto Eco que je n'ai pas été étonné d'y apprendre aussi l'existence de curieuses relations entre John Dee et Roger Bacon...

Des fleurs pour Algernon


Continuant mes listes d'œuvres "isolées", cette nouvelle de Daniel Keyes (par la suite élargie en roman, ce que, personnellement, j'ai quelque peu regretté), au thème extrêmement original, mais qui est aussi un tour de force stylistique passé souvent inaperçu : le journal intime d'un simple d'esprit presque illettré, devenu grâce à un médicament-miracle surhumainement intelligent, et qui découvre que le traitement n'est que provisoire... Bien que ça n'ait rien à voir (sauf le titre), je vous renvoie également à cette belle chanson d'Anne Sylvestre, écrite en réaction au suicide de Gabrielle Russier (il s'agit de Des fleurs pour Gabrielle, et je crains bien que l'enregistrement que vous trouverez quelque part sur le blog dont je donne le lien soit quelque peu illégal, donc je ne le recopie pas...)


Dimanche 6 janvier 2008

Ils sont votre épouvante...


C'est un vers d'un poème de Victor Hugo sur la Commune (extrait de L'année terrible; on remarquera que j'utilise désormais Wikisourcepour ce genre de citations) qui a donné son titre à ce livre de Thierry Jonquet, formidable polar situé dans les banlieues "chaudes", écrit en 2005 (après les évènements de l'automne) et dont les prophéties se sont hélas sinistrement réalisées depuis...

Deux étonnantes photographies

  
Je découvre régulièrement sur Le Web... et le reste des nouvelles mineures mais vraiment originales, telle que cette idée d'un restaurateur allemand pour satisfaire à la loi anti-tabac ; je me demande si elle fera des émules chez nous. Quand à l'autre photographie (cliquez dessus pour l'agrandir), je ne sais où il l'a dénichée, mais si vous lisez l'anglais, avouez qu'il y a de quoi se désespérer...


Jeudi 3 janvier 2008

Boulet


Il y a déjà longtemps que j'aurais dû vous parler de ce formidable blog, dessiné par ce professionnel qu'est Boulet, et qui raconte dans un style inimitable des tas de petites choses qui nous arrivent à tous, mais dont personne ne parle jamais, comme par exemple cette façon de voir le monde comme un film dont vous êtes le héros...

Trop de magiciens


Il faudrait aussi que je recense (peut-être ailleurs que dans ma bibliothèque idéale) des textes qui m'ont marqué, mais dont l'auteur n'a pas forcément produit grand'chose d'autre. Au hasard, et pour aujourd'hui, les aventures de Lord Darcy, se déroulant dans un univers parallèle plus "victorien" que le nôtre et où la magie fonctionne, et qui pastichent celles des grands détectives, de Sherlock Holmes à Nero Wolfe, ont surtout fait l'objet d'un roman, Too many magicians (Tous des magiciens), même si leur auteur, Randall Garrett, a écrit beaucoup d'autres choses intéressantes.


Mercredi 2 janvier 2008

Vœux et bonnes résolutions


D'abord, pour tous mes lecteurs, ces vœux intemporels de Jacques Brel. Et puis, bien sûr, l'espoir d'arriver à une périodicité plus régulière (même si la naissance qui s'approche ne devrait pas faciliter la chose), ou du moins de créer enfin un flux RSS (mais dans la mesure où je fais tout avec mes petites mains, ce n'est pas si facile), et de rédiger enfin les entrées promises depuis si longtemps. Quand à l'affiche reproduite ci-dessus, elle ne correspond pas vraiment à des vœux, mais regroupe quelques-uns de mes centres d'intérêts (nous avons longtemps espéré que le go serait un jour classé discipline olympique), et illustre une autre résolution : celle de ne pas aller en Chine cet été, vu (entre autres) le prix exorbitant de la chose...

Fantaisies mathématiques


Il y a de l'humour mathématique, si, si ; j'en donne d'ailleurs deux exemples quelque part sur ce site. mais j'en découvre régulièrement de nouveaux échantillons, comme cette version typiquement "british" des affres du chercheur s'attaquant à un problème difficile, ou cette formidable vidéo (découverte sur le blog mathématique de Didier Müller), où l'on voit cet étonnant personnage qu'est Tom Lehrer expliquer enfin clairement (et musicalement) les soustractions à la sauce des "mathématiques modernes" (en voici le texte) ...

et aussi (mais ça se termine vraiment)

Août 2007

Dernières lectures


Parmi les quelques livres intéressants lus cet été, et dont je ne vous ai pas encore parlé figurait ces amusantes aventures d'un Indien malchanceux, dues à Vikas Swarup, ainsi que les œuvres d'un auteur de policiers suédois "psychologiques", Åke Edwardson, presque aussi passionnant que Henning Mankell...


29 décembre 2007 : allez donc voir ici...