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Journal peu intime (archives)
(mais lisez tout de même cet avertissement)

 

Vous trouverez ici une partie des archives de mon "journal peu intime", plus précisément l'ensemble des entrées du 5 septembre au 3 novembre 2007 (ainsi que l'interlude de l'été). Si vous êtes arrivés jusqu'ici, vous n'aurez sans doute pas besoin de l'index thématique...

 


4 novembre 2007 : allez donc voir ici...


Samedi 3 novembre 2007

La souris bleue


Kate Atkinson est l'auteur d'un best-seller, Dans les coulisses du musée (que Lire avait nommé meilleur roman de l'année 1996), et plus récemment d'une série (enfin, il y en a deux) de "policiers", dont La souris bleue est le premier. D'une écriture assez complexe, et reposant peut-être un peu trop sur des coïncidences (mais pas, tout de même, sur les impossibilités qui ont rendu célèbre son "réalisme magique"), axé sur des personnages féminins attachants et un enquêteur intelligent, mais assez dépassé par les situations qu'il rencontre, c'est certainement l'un des meilleurs policiers psychologiques que j'ai lu depuis bien longtemps ; je ne vais pas manquer de me précipiter sur la suite...

Démonstrations douteuses


J'ai déjà mentionné les démonstrations erronées reposant sur des "preuves" visuelles (comme celle ci-dessus) ; il est évidemment plus facile de repérer une erreur de démonstration quand le résultat est manifestement faux que lorsqu'il s'agit d'une conjecture correcte, comme ce fut le cas pour la preuve de Kempe du théorème des quatre couleurs. Une autre sorte de preuve douteuse résulte de ce que la démonstration est (peut-être) correcte, mais difficilement vérifiable par un être humain ; j'en donne quelques exemples dans mon article sur les problèmes mathématiques célèbres. Mais j'avais découvert il y a quelques années une situation encore plus étonnante : la possibilité de convaincre que l'on possède une démonstration sans exhiber celle-ci. Sans rentrer dans les détails techniques (que j'ai malheureusement oubliés, et qui semblent difficiles à retrouver sur le Web sans les bons mots-clés), il s'agit de construire une représentation permettant des calculs faciles de solution de certains problèmes. On peut montrer qu'on sait les résoudre (en exhibant les solutions), et garder secrète sa méthode (la représentation), ce qui prouve au delà de tout doute raisonnable que l'on possède bien la représentation en question. J'ai réalisé tout récemment que cette situation s'était déjà présentée quand Tartaglia se livrait à des exhibitions de résolution d'équations du troisième degré, tout en gardant secrète sa méthode (celle que Cardan devait lui extorquer par la suite...)

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27 juillet 2007

Musiques d'exception (1)


Comme on peut s'y attendre, je collectionne les musiques bizarres, telles par exemple que les œuvres calamiteuses de P.D.Q. Bach, le fils maudit de Jean-Sébastien. Mais je veux mentionner ici quelques morceaux (classiques) que je connais suffisament (par cœur, le plus souvent) et qui, sans être nécessairement étranges, me paraissent présenter un caractère d'exception, même pour leur auteur. J'ai essayé d'en donner des fichiers sonores (au moins d'extraits représentatifs) ; j'ai trouvé (libres de droits, du moins je l'espère) la plupart de ces extraits sur ce site. De Jean Sébastien Bach, d'abord (qui, comme pour beaucoup de mathématiciens, représente pour moi le sommet absolu de la musique préromantique) : les œuvres "anormales" pour instruments seuls que sont la Chaconne (de la 2ème Partita pour violon seul BWV 1004), la Passacaille (BWV 582), la Sonate pour flûte seule (BWV 1013), et la Fantaisie chromatique (et fugue)(BWV 903). Dans cette période, alors que j'ai eu du mal à ne pas citer aussi de nombreux autres passages de toute son énorme production, je n'ai que relativement peu d'autres exemples : Les barricades mystérieuses de Couperin, le débrouillement du Chaos(dans Zaïs) de Rameau (mais là, je n'ai pu trouver d'extrait sur le Web), et, dans un genre un peu différent, le thème de l'harmonieux forgeron, de Haendel, sont les premiers qui me viennent à l''esprit... Cette entrée (et celle qui suivra sans doute demain) n'est, évidemment, que le prélude à une page qui pourrait s'appeler ma discothèque idéale, mais qui est bien loin d'être rédigée...


Jeudi 1er novembre 2007

Détrompez-vous


C'est un petit film sans prétention, mais assez jubilatoire dans les tentatives (plus ou moins réussies) de reconquête par la moitié des couples de leurs autres moitiés infidèles (deux couples, quatre possibilités, car hélas les deux possibilités homosexuelles supplémentaires ne sont pas exploitées).

Alien marin


C'est dans Pour la Science de novembre que j'ai découvert cette inquiétante espèce de murène ayant une deuxième machoire au fond de la gorge ; Giger en avait-il eu le pressentiment en créant Alien?

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26 juillet 2007

Les sept messagers


Dans la nouvelle portant ce titre, Dino Buzzati raconte une histoire apparemment absurde d'éloignement et de messages se perdant dans le temps, qui m'avait beaucoup frappé quand je l'avais lue dans les années 60 (elle s'était d'ailleurs imprimée dans ma mémoire avec en arrière-plan le dernier mouvement du Concerto pour quatre clavecins de J.S.Bach (à écouter avec Real Player); il faudra un jour que je fasse une fiche sur les morceaux d'œuvres musicales classiques qui m'ont ainsi marqué). Or j'ai découvert par la suite que les calculs de Buzzati étaient parfaitement corrects, et un joli exercice de mathématiques de collège en a été tiré par un enseignant suisse : le voici, avec, en appendice, le texte de la nouvelle...


Mardi 30 octobre 2007

Revues scientifiques de novembre

  
Pour une fois, La Recherche contenait plus d'informations que Pour la Science : on pouvait d'abord y apprendre officiellement que Chinook avait résolu le jeu de dames (américaines ; il s'agir de checkers (dames anglaises), qui se jouent sur un échiquier, et avec des règkes plus simples que les nôtres), devenant ainsi invincible non seulement contre le champion du monde, mais contre tout autre adversaire (le jeu se termine par une nullité entre deux joueurs parfaits). Il s'agit en fait d'une étonnante performance (comme le savent tous ceux qui ont essayé de calculer le nombre astronomique de parties possibles), laquelle a demandé des idées nouvelles, et ne risque malheureusement pas de se reproduite pour les échecs, ou même pour les dames françaises. Mais on y trouvait aussi un intéressant dossier sur l'avenir du Web, et une analyse soignée d'une question apparemment stupide ("l'eau chaude gèle-t-elle plus vite que l'eau froide ?"), qui, sous le nom d'effet Mpemba, s'avère d'une redoutable complexité. Pendant ce temps, Pour la Science fêtait son trentième anniversaire avec un ensemble de dossiers retraçant les progrès marquant dans tous les domaines ; il y a donc du coup là peu de réelles surprises ; j'y ai tout de même apprécié un exposé par Langlands lui-même du programme qui porte son nom, ainsi qu'un état des lieux des modèles standards en cosmologie et en physique des particules.

L'aventure commence vraiment


En principe, c'est vers le 5 mars que nous devrions voir apparaître notre fille. L'échographie montre que tout est normal (soit dit en passant, l'imagerie médicale fait des progrès fulgurants) ; après les faux espoirs de l'année dernière (que j'avais annoncés de manière fort cryptique), nous n'en sommes que plus heureux. En plus, ceci est exactement la 1500ème entrée de ce journal...

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26 juillet 2007

Un conte pour grands enfants, et une annonce inattendue


J'avais découvert il y a bien longtemps dans un livre de contes japonais (qui semble désormais épuisé) cette curieuse histoire de fantômes : le guerrier qui les rencontre finira par découvrir qu'il ne s'agit que des fantômes d'objets prosaïques (un bol ébréché, un lacet, etc.) qui ne demandent qu'à retrouver leur place pour ne plus hanter les villageois. Écrit dans le plus pur style des contes de terreur asiatiques, cette histoire (qui faisait fort peur aux enfants à qui je la récitais à l'époque) semble ne relever d'aucun genre traditionnel connu, et il m'a fallu bien des efforts pour pouvoir l'attribuer en fait à Evelyne Reberg (co-scénariste, entre autres, de Tom-Tom et Nana) ; du coup, le lien que je donne viole évidemment ses droits de copyright, mais on sait ce que j'en pense...
Apostille, quelques heures plus tard : ma mémoire ne m'avait pas trompé, et c'est bien dans Contes Japonais que je l'avais lu pour la première fois... mais pas sous sa plume. Incroyable plagiat (le texte est identique à la virgule près) ou en était-elle la traductrice? Je lui écris pour en avoir le cœur net , je vous tiendrai au courant...
Et par ailleurs, c'est ce 26 juillet que nous sûmes enfin que ce n'était pas une fausse alerte, ce qui, bien sûr, allait sérieusement limiter nos activités touristiques en Chine...


Lundi 29 octobre 2007

Le cœur des hommes


Le cœur des hommes racontait les aventures (surtout sentimentales) de quatre copains (Marc Lavoine, Gérard Darmon, Jean-Pierre Darroussin et Bernard Campan) ; quatre ans plus tard nous les retrouvons peu changés, mais vivant de nouvelles péripéties, dans Le cœur des hommes 2. Si la série semble inspirée (en moins burlesque) par Un éléphant, ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis, il faut bien reconnaître que, malgré le talent des acteurs, ça ne donne qu'une ambiance gentillette, des dialogues assez lourds, et un style proche des séries télé ; j'attends le troisième avec peu d'impatience, ce qui ne m'en fait que plus regretter que Yves Robert n'ait pas donné de suite à ses films...

Une autre sorte d'uchronie


J'ai déjà parlé (par exemple ici) de ce genre littéraire (proche de la science-fiction) se demandant "ce qui se serait passé si...", mais c'est une toute autre sorte d'histoire parallèle que je viens de découvrir : l'analogue en histoire des théories farfelues des cranks qui pullulent sur les forums scientifiques. La plus spectaculaire de ces visions alternatives du monde, celle de Fomenko (la "nouvelle chronologie") prétend que des milliers d'années d'histoire "traditionnelle" sont purement et simplement inventés (ou proviennent d'interprétations erronnées des textes) ; la lecture attentive des arguments correspondants (déjà bien résumés dans l'article de la Wikipedia cité plus haut) devrait vous valoir, suivant le cas, des moments de franche rigolade ou de totale consternation (et dire que ce sont des mathématiciens qui sont partis dans ce délire...). Mais en soi, ces élucubrations n'ont rien de nouveau : Philippe K. Dick avait déjà, dans Siva, tenté de défendre l'idée (inspirée des écrits des premiers chrétiens, et de la Gnose) selon laquelle nous sommes en réalité en 100 ou 120 après Jésus-Christ, et les deux mille ans d'histoire "officielle" sont une illusion, ou plus probablement une mystification entretenue par l'Empire Romain pour conserver sa domination... Bien entendu, une forme extrême de ces affirmations est la position créationniste, quand elle affirme que, par exemple, les fossiles témoignent d'un passé illusoire, parce que Dieu les a créés en même temps que le nombril d'Adam ; Bertrand Russel avait déjà remarqué que l'on ne peut réfuter l'hypothèse selon laquelle le monde a été créé il y a 10 minutes, et les humains pourvus de souvenirs fictifs, ce qui , par association d'idées, me ramène à cette jolie expérience de pensée de David Madore...

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16 juillet 2007

Lectures chinoises de juillet

  
Outre les livres mentionnés hier, j'ai aussi découvert cette biographie à peine romancée de l'impératice Wu, par Lin Yutang,, au moins aussi fascinante que le récit qu'en a tiré San Sha (mais la version qu'en donne la Wikipédia n'est pas triste non plus). Et je me suis décidé à commencer la lecture de l'un des quatre romans classiques chinois, Au bord de l'eau ; même en français, celle-là risque de me prendre de nombreuses semaines...


Dimanche 28 octobre 2007

Fan en péril ?


Le meilleur joueur de go européen (et pédagogue officiel de la FFG) serait-il en méforme ? Je l'ai battu la semaine dernière au tournoi de Clermont-Ferrand (bon, avec 5 pierres de handicap...), et il vient de gâcher sans doute ses chances de gagner le tournoi de Lyon en perdant la première ronde contre Lluis Oh, un joueur espagnol (enfin, coréen installé en Espagne), certes assez fort, mais qui n'aurait pas dû lui poser de problèmes. Que se passe-t-il donc ?

La loi de Fechner


La loi de Weber-Fechner, affirmant que la sensation est proportionnelle au logarithme de l'excitation (et sur laquelle on en apprendra bien plus, mais en anglais, dans l'article correspondant de la Wikipedia anglophone) est une des ces petites choses peu connues que j'avais découvertes il y a des siècles (au Palais de la Découverte, justement) ; outre que c'est l'exemple le plus concret d'application de la fonction logarithme (et l'explication de cette unité bizarre qu'est le décibel, ou encore de la définition de la magnitude des astres), elle soulève un intéressant problème : il est "logique" que, la gamme des excitations possibles étant très large, des mécanismes d'atténuation se soient mis en place pour qu'on puisse, mettons, voir aussi bien de nuit qu'en plein soleil; mais pourquoi devrait-on avoir une réponse logarithmique ? On trouvera d'intéressants éléments de réponse dans ce résumé de cours de psychologie expérimentale (le site de son auteur semble fort riche), mais pour en savoir plus long (et découvrir que la loi n'est qu'approximative, et souvent fausse aux extrémités du spectre), allez plutôt voir cette passionnante étude historique des travaux de Fechner lui-même. Pour expliquer ces déviations, la généralisation la plus intéressante semble être la loi de Stevens, mais on verra dans cet article de la Wikipedia et par exemple dans ce bel article sur la physiologie du goût qu'elle n'est pas elle-même à l'abri de toute critique...

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15 juillet 2007

Lectures de juillet

  
J'ai passé, durant ce mois de juillet, plus de temps que prévu à lire (pour des raisons qui seront bientôt expliquées) ; j'en retiens en particulier Days, un curieux roman de (légère) anticipation sur un vraiment grand magasin (près d'un kilomètre carré sur 7 étages), et Monsieur Zéro, un polar de Jim Thompson aussi désespéré (et drôle) que ses autres ouvrages...


Samedi 27 octobre 2007 (j'espère pouvoir reprendre ce blog avec plus de régularité, du moins jusque vers la mi-novembre...)

Éléphants en péril


Je viens de (re)lire Les Racines du Ciel (il ne m'avait laissé qu'un souvenir bien vague), et j'ai été surpris de la précocité de la prise de conscience idéologique de Romain Gary, ainsi que de sa vision souvent étonnament prémonitoire de l'avenir de la décolonisation. S'il s'y montre d'un pessimisme excessif en ce qui concerne la disparition des éléphants (il en reste quelques centaines de milliers, et ils ne font partie d'aucune des catégories d'espèces menacées), il est tout à fait lucide sur le comportement des êtres humains (et ce qu'on sait désormais du réchauffement climatique, par exemple, ne l'aurait certainement pas surpris), même si, comme son héros, il garde une confiance touchante dans la capacité des hommes à tenter de dépasser leur condition, et "la dure loi qui leur est faite", comme il l'explique dans son roman autobiographique, La promesse de l'aube... Quand aux éléphants, c'est surtout dans les articles de la Wikipedia que j'ai appris une ou deux choses à leur sujet, et en particulier l'existence de cet étrange état de rage, apparenté au rut, qu'est le musth.

Mœurs parlementaires


Il y a longtemps que les français se moquent de leurs parlementaires, et il faut bien reconnaître que ceux-ci se montrent souvent à la hauteur de leur réputation. Ainsi, il y a quelques jours, a-t-on pu assister à un ahurissant ballet destiné à permettre de voter un amendement déjà scandaleux, parce que le quorum était atteint, mais pas avec des députés de la majorité en nombre suffisant. Tous les détails sur cette croustillante affaire, commentée avec sa verve habituelle, se trouvent sur le site de Maitre Eolas ; il est bien dommage que ces scènes édifiantes n'aient été retransmises (ni commentées) par aucune télévision...

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13 juillet 2007

Fruits mystérieux


Nous avons découvert sur le marché de Trouville des nectavignes, intéressants hybrides de pêches de vignes et de nectarines (comme ils les avaient baptisées bruvignes, j'ai eu beaucoup de mal à les retrouver sur le Web). En revanche, j'ai été assez déçu par les anones (connues aussi sous le nom de pomme-cannelle), en dépit des louanges que leur adresse ce site par ailleurs fort sympathique. Mais pour des renseignements sur l'ensemble des fruits existants, allez donc voir tous-les-fruits.com...


Jeudi 18 octobre 2007 (juste une brève que je tenais à vous signaler avant qu'elle soit périmée...)

Divorce impossible ?


Les rumeurs récentes ont amené Maître Eolas a écrire un nouvel article lumineux (et hilarant) sur les difficultés inattendues créées à notre président par la loi due à son prédécesseur. À lire (ainsi que les commentaires) de toute urgence...


Dimanche 14 octobre 2007 (les travaux continuent...)

Revues scientifiques d'octobre

  
Le numéro d'octobre de Pour la Science contient une étude réactualisée (et de plus en plus pessimiste) du réchauffement climatique (cet article de la Wikipédia, bien que non complètement à jour, est remarquablement détaillé), ainsi que de passionnantes analyses du niveau de conscience des grands singes, ou des mouvements oculaires rapides et inconscients qui permettent, entre autres, la perception des objets immobiles. J'ai en revanche été fort déçu du vaste dossier de La Recherche consacré aux "idées reçues" en Science : dans les domaines que je connais bien, comme la physique, je suis surpris que, par exemple, on n'ait pas fait appel à Jean-Marc Lévy-Leblond (qui est un collaborateur de la Revue, et dont c'est un des chevaux de bataille) pour parler de relativité ou de physique quantique d'une manière moins convenue et plus juste...

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7 juillet 2007

La Culture


Les ouvrages de science-fiction de Iain M. Banks (il écrit aussi d'autres choses, sous son véritable nom, Iain Banks...) se déroulent pour l'essentiel au sein de la vaste civilisation galactique connue sous le nom de la Culture, une construction minutieuse d'une forme d'utopie technologique qui n'est pourtant pas sans défis ni dilemmes moraux à sa mesure. Je viens d'en lire le cinquième volume (traduit en français) : Le Sens du Vent (Look to Windward), fort agréable, même si je lui ai quand même préféré l'Homme des Jeux (The Player of Games). Mais si j'ai éprouvé le besoin d'en faire une note, c'est parce que je viens seulement de comprendre que Consider Phlebas, le titre anglais du premier de ces romans (traduit en français par Une forme de guerre), faisait référence (tout comme Look to Windward) à La Terre Gaste...


Jeudi 11 octobre 2007

Rions un peu avec les illusions acoustiques


J'ai bien du mal à tenir ce journal régulièrement au milieu du chantier qu'est notre nouvelle maison, mais là, je ne peux que vous communiquer toutes affaires cessantes l'adresse de la vidéo la plus hilarante que j'ai vue depuis longtemps, illustrant pourtant un résultat fort sérieux venant de la psychologie expérimentale, à savoir qu'on perçoit surtout ce qu'on s'attend à percevoir. C'est ainsi que vous allez, vous aussi, découvrir que vous comprenez parfaitement le russe gràce à cette illustration limpide de l'hymne national soviétique...


Dimanche 7 octobre 2007

Un Romain Gary inconnu, et un autre auteur trop connu

  
Romain Gary est un écrivain complexe et attachant, dont on sait (depuis sa mort) qu'il s'appelait aussi Émile Ajar. Mais viennent de paraître quelques inédits (ou presque) de lui, dont À bout de souffle, esquisse de roman écrite en à l'origine en anglais, et dont je n'ai pas réussi à décider quel rôle elle joue dans son œuvre. En tout cas, je ne la recommande qu'à ses fans les plus inconditionnels (mais on pourra lire sur ce forum tout le mal qu'il faut penser du travail (si l'on peut dire) éditorial des éditions de l'Herne...) D'autre part, j'ai finalement craqué pour 99 francs (relooké en "14€99" pour la sortie du film), et bien que ce soit assez léger (et un peu trop houellebecquien pour mon goût), il y a là de jolies choses, une vraie culture et une dénonciation du monde de la pub certes sans aucun risque (quoique l'auteur fut aussitôt licencié pour faute grave), mais tout de même juste et mordante (et rappelant par exemple à quel point on risque plus à critiquer Danone que Mahomet...)

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3 juillet 2007

Troyes, et un championnat méconnu.


Le splendide centre historique de Troyes n'est plus à décrire, mais j'y ai surtout découvert Pascal Caffet, un "champion du monde du chocolat", dont le travail est en effet remarquable, mais ne justifie peut-être pas un tel honneur... Bref, cherchant à me documenter, je n'ai trouvé que lui (à Milan en 2002) ; je me demande bien qui sont les autres, et où se déroulait cette compétition (et dans quelles conditions) les autres années...


Samedi 6 octobre 2007 (je vais peut-être pouvoir reprendre un rythme plus soutenu...)

Traduttore, traditore


Il y a bien longtemps que je me passionne pour des problèmes de linguistique ; j'avais en particulier suivi jadis les cours d'Étiemble sur les difficultés de la traduction, où il s'intéressait, par exemple, à la possibilité de traduire le sonnet des voyelles de Rimbaud en hébreu, langue où les voyelles... ne sont pas notées (et dans un genre très proche, voyez la traduction lipogrammatique qu'en fit Perec dans La Disparition). Le proverbe italien affirmant que le traducteur est un traître (ces trahisons nécessaires rendant néanmoins parfois service au texte) est confirmé par les passionnants essais réunis par Umberto Eco dans son dernier livre, Dire presque la même chose(Dire quasi la misma cosa), axé plutôt sur des questions pratiques (outre le contrôle des traductions de ses romans dans de nombreuses langues, Eco a aussi traduit en italien des ouvrages aussi délicats que Sylvie ou que les Exercices de style), mais qui reste d'un niveau théorique assez élevé pour que la lecture n'en soit guère recommandable aux fanatiques du Nom de la Rose... même si on peut le trouver sur tous les quais de gare (j'avais déjà fait la même remarque concernant le Pendule de Foucault). J'ai pu découvrir récemment une autre facette de ces problèmes en tentant de rédiger mon bestiaire en anglais : non seulement ma maîtrise insuffisante de cette langue m'a obligé à des contorsions de vocabulaire et de style pour rendre à peu près le texte source (encore un exemple d'écriture sous contrainte), mais, à ma grande surprise, j'ai été amené à dire en anglais des choses que j'avais moins bien formulées en français, ce qui m'a amené à réviser de nombreux passages de la version originale...

Objets mathématiques impossibles

J'ai déjà parlé du corps F1, un objet impossible s'il en fût. Plus généralement, les mathématiciens se tiennent rarement pour battus lorsque quelque chose leur semble impossible, et il faudra un jour que je consacre une page à montrer comment ils ont tenté (parfois durant des siècles) de contourner les difficultés qu'ils avaient eux-mêmes mis en évidence. Les exemples les mieux connus sont la découverte de nombres "absurdes", tels que les nombres négatifs, et plus tard les nombres complexes, mais on rencontre bien d'autres cas de figure, depuis la justification plus ou moins tardive d'objets apparemment illégaux, comme les infiniments petits (construits rigoureusement par l'analyse non-standard) ou la "fonction" de Dirac (qui s'avère être une distribution au sens de Schwartz), jusqu'à l'extension aux réels de notions n'ayant a priori aucun sens dans le cas non entier, comme c'est le cas de la fonction factorielle (n!=1×2×3×...×n, on a donc du mal à comprendre de quel droit Euler écrit (1/2)!=π1/2/2...) ou de la dérivée n-ème (généralisable de nombreuses façons, comme on le lira dans cet article d'un joueur de go mathématicien), en passant par des notations aussi étranges que (du même Euler) 1+2+3+...+n+... = -1/12 (voyez cet article de la Wikipedia et ce très riche document pour en savoir plus long) ...

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2 juillet 2007

Annecy, Besançon, nostalgies...

  
Nous sommes repassés par Annecy (après notre visite pimentée d'il y a deux ans), ce qui nous a donné l'occasion d'admirer le pittoresque paysage du Palais de l'Isle, puis par Besançon (vieille ville espagnole, où je n'étais en revanche pas passé depuis de longues années). Tout cela (et le temps extrêmement maussade) m'a inspiré des réflexions nostalgiques diverses (mais même la nostalgie n'est plus ce qu'elle était), allant de l'une de mes citations proustiennes favorites : "Dans la vie, le cœur change, et c'est la pire peine, mais il change insensiblement..." (laquelle, bien sûr, fait écho à la conclusion de la chanson de Brassens, ou à celle de Ferré) jusqu'aux réflexions de Simone de Beauvoir dans la Vieillesse, évidemment, mais aussi à la phrase finale de la Force des choses ("... la vie m'a flouée"), en passant par ce beau roman méconnu de Silverberg, l'Oreille interne (Dying inside)...


Du 16 septembre au 5 octobre (au moins) : chantiers.

J'avais pu brièvement reprendre ce journal, mais nos travaux d'emménagement, la rentrée scolaire et quelques autres petits contretemps m'amènent décidément à l'interrompre provisoirement. En attendant, vous pouvez par exemple aller vous réjouir (ou vous affliger, c'est selon) de la verve d'Eolas au détriment de la frénésie législatrice actuelle, ou encore contempler les trouvailles quotidiennes de Le Web...et le reste, voire, pour les plus excentriques parmi vous, étudier les passionnantes variations que j'ai réussi à introduire dans un célèbre problème de go...


Samedi 15 septembre 2007

Amaigrissement de l'étalon


Aucun rapport avec une chanson de Bobby Lapointe, mais il semble bien que la catastrophe à laquelle j'avais fait allusion il y a deux ans se soit produite : la masse du kilogramme-étalon aurait varié. Plus précisément, on aurait constaté une différence de 50 μg entre sa masse et la moyenne de celles de ses copies. Un détail toutefois me chiffonne : tous les articles que j'ai consultés expliquent le problème (et proposent un étalon de remplacement plus fiable), mais tous aussi rappellent que l'étalon primaire est soigneusement gardé et n'avait pas vu le jour depuis des décennies... alors, pourquoi (et à vrai dire aussi comment) les mesures ont-elles été faites ?

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2 juillet 2007

Fin de cycles

  
Presque simultanément, les aventures de Harry Potter et celles de Fitz Chevalerie (alias Tom Blaireau) touchent à leur fin. Si la chose était annoncée depuis toujours pour le héros de J.K.Rowling, la fin du cycle (quand même nettement moins connu) de Robin Hobb (dont je vous avait d'ailleurs également parlé il y a deux ans) m'a quelque peu surpris, tant j'avais l'impression qu'elle avait ouvert assez de pistes pour pouvoir écrire encore une douzaine de livres supplémentaires... Il faut reconnaître qu'on peut résumer et conclure n'importe quelle histoire, si embrouillée soit-elle, en vraiment peu de mots ; Gérard Genette, dans Discours du récit se livrait jadis brillamment à cet exercice en résumant quelques classiques par "Ulysse rentre chez lui" , "Marcel devient écrivain" ou "Un homme marche" (on aura, bien sûr, reconnu l'Odyssée, À la recherche du temps perdu et, peut-être moins facilement, Les rêveries du promeneur solitaire...)


Jeudi 13 septembre 2007

Ergastules


Les intérêts d'une société se reconnaissent souvent à la diversité de son vocabulaire dans tel ou tel domaine, même si l'histoire des douzaines de mots inuits pour parler de la neige est largement légendaire. J'avais déjà remarqué l'étonnante richesse du français pour désigner le concept de "prison dans une prison" : le petit Robert en donne neuf synonymes, allant de cachot à mitard, en passant, donc, par ergastule. Si j'en parle aujourd'hui, c'est que celles des prisons françaises sont dans un état déplorable : si vous essayiez de mettre un chien dedans, la SPA vous attaquerait en justice et gagnerait, ce qu'explique Maître Eolas dans un récent (et accablant) billet ; certains de ses commentateurs se sont évidemment fait une joie de rappeler que les occupants de ces geôles renforcées l'avaient bien cherché, et que ces conditions de détention insupportables ne manqueraient pas d'avoir un effet dissuasif et d'empêcher toute récidive. Et c'est ce qui a donné à un autre lecteur d'Eolas une idée géniale : le concept de gnouf préventif : on emmènerait tous les citoyens (à 18 ans, comme pour le service militaire jadis) faire un petit séjour de quelques semaines dans une de ces cellules, et, miraculeusement, le taux de délinquance tomberait à zéro...

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1er juillet 2007

Iseran


Au cours de nos précédentes pérégrinations alpines, j'avais toujours trouvé l'Iseran fermé, mais nous pûmes cette fois admirer ses impressionnants paysages, avant de redescendre sur Bonneval sur Arc, étonnant village dont, pour préserver le caractère médiéval, les habitants ont été jusqu'à enterrer lignes téléphoniques et antennes satellites...


Mercredi 12 septembre 2007

De la Terre au Ciel


La nouvelle version (beta) de Google Earth s'est enrichie d'une fonction fascinante baptisée Google Sky : en l'activant, vous vous retournez (par rapport au point que vous survoliez sur la Terre) et vous contemplez le ciel étoilé tel qu'il est visible de là à l'instant présent. En zoomant, vous aurez alors accès à une immense base de données (des centaines de millions d'étoiles et de galaxies) correspondant à des photos de la NASA, de Hubble, etc., agrémentées de didacticiels fort bien faits. La presse a salué cette avancée, oubliant toutefois le plus souvent de rappeler l'existence de Celestia, un programme comparable... si ce n'est qu'il vous entraîne, lui, réellement dans l'espace et le temps, où vous voulez, et sur des échelles vraiment gigantesques...

et aussi, du 29 juin au 31 août 2007 (des entrées rédigées durant les vacances d'été, ou inspirées par elles)

30 juin 2007

Uriage


Notre déménagement s'étant heureusement conclu (nous ignorions encore les surprises nous attendant à la rentrée), nous partîmes le fêter aux Terrasses du Grand Hôtel d'Uriage, l'un des "trois toques" les plus méconnus de France. Le village thermal d'Uriage n'a pas grand intérêt, mais la cuisine de ce restaurant, bien que moins personnelle que celles que j'apprécie en général, est tout à fait remarquable (j'ai en particulier beaucoup aimé l'originale association d'un foie gras poêlé et d'une glace à l'andésite), et la générosité des mises-en-bouche, des surprises (une écrevisse par ci, un sorbet pomme-céleri par là), des mignardises, sans parler du formidable plateau de fromages, en font, pour un prix certes non négligeable, une des bonnes affaires de la région Rhône-Alpes, que je regrette bien de n'avoir découvert que si tard...


Mardi 11 septembre 2007

Emménagements (suite)


Si vous lisez ces lignes, vous avez nécessairement eu une impression de déjà vu, et constaté que le site entier a déménagé... et que je me suis offert une adresse personnelle (ou plus exactement un nom de domaine, denisfeldmann.fr) et un hébergement chez OVH (sur les conseils d'un des lecteurs de David Madore) ; cette fois (et pour une somme quasi-symbolique), j'ai enfin obtenu un service fiable et sans contrepartie ; pourvu que ça dure... Je n'ai pu résister à mettre tout en ligne le plus vite possible, mais n'attendez tout de même pas une périodicité sérieuse de ce blog avant un bon moment. D'ailleurs, je continue à fouiller mon garage (qui ressemble toujours à la photo ci-dessus) : j'ai en effet bien récupéré mon ordinateur... mais pas ses câbles


Dimanche 9 septembre 2007

Emménagements


Si vous lisez ces lignes, vous avez nécessairement vu que le site entier a déménagé chez Neuf (et ce ne fut pas une partie de plaisir : mes logiciels FTP usuels m'ayant refusé tout service, j'ai dû déplacer à la main près de 2000 fichiers) ; tôt ou tard, Club-Internet me mettra à la porte, et vous avez donc intérêt à modifier vos signets... Dans le même temps, à ma nouvelle adresse (physique), les cartons s'entassent (à peu près comme sur l'image ci-dessus) et les divers corps de métiers se succèdent. Et il paraît qu'on va aussi avoir (au printemps ?) de nouveaux locaux enfin dédiés à la prépa fantôme (mais là, évidemment, je suis certainement l'enseignant que cela dérangera le moins). Du coup, cela fait largement assez de perturbations pour le moment (ce qui fait que ce journal va rester apériodique encore quelque temps), et d'autres nouvelles surprenantes attendront un peu pour être confirmées... Ah, et puis je viens à l'instant de m'apercevoir que les déménageurs ont oublié mon ordinateur principal (celui qui m'a causé tant de problèmes l'an dernier) ; je n'ai plus qu'à aller le récupérer, mais j'ai eu une belle frayeur en ne le trouvant pas au milieu des cartons...


Mercredi 5 septembre 2007

Club-internet remis à Neuf


Le rachat de Club-Internet par Neuf a été pour moi une bonne occasion de passer à un opérateur en dégroupement total, et, par miracle, je n'ai pas encore connu les dysfonctionnements auxquels je m'étais habitué (même si certains petits problèmes agaçants persistent, comme l'impossibilité d'installer une "vraie" connexion wifi ; je vous tiendrai au courant). Du coup, je suis en plein déménagement (à tous les sens du mot), et ce n'est que dans quelques jours que le site sera entièrement transféré, et que vous pourrez mettre à jour vos signets. D'autre part, j'ai, comme prévu, accumulé durant l'été de nombreuses entrées pour ce journal, mais vous n'êtes pas prêt de les voir ; j'espère tout de même pouvoir reprendre un rythme normal dans quelques semaines... En revanche, de nombreuse améliorations (pas toutes de détail) ont eu lieu sur l'ensemble du site ; pour patienter, vous pouvez par exemple aller voir à l'index thématique les entrées de ce journal que j'estime particulièrement intéressantes, signalées par une ...


10 août 2007, de Chengdu

Interlude


Nous passons une dizaine de jours dans la capitale du Sichuan, et, miracle, j'y dispose d'une liaison Internet (rapide pas trop lente, gratuite et connectable à mon portable). Du coup, vous pouvez bénéficier en avant-première de plein de petites améliorations du site (par exemple cette page regroupant les récits de mes malchances informatiques), et suivre en live les avancées du chantier de mon bestiaire ; profitez-en, car les annonces que je serai sans doute amené à faire début septembre (à commencer par le changement d'adresse) vous montreront que l'automne sera aride...


28 juin 2007 : allez donc voir ici...