|
2 janvier 2008
: allez donc voir ici...
|
|
Samedi 29 décembre 2007
Le dessous des cartes (2)
J'ai parlé lors de sa parution du Dessous des Cartes (et de la découverte que j'y avais faite de la prochaine ouverture du passage du Nord-Ouest) ; la "suite" (intitulée Atlas d'un monde qui change) vient de paraître, et l'on peut y découvrir, outre des analyses intéressantes, mais attendues, des nouveaux enjeux européens (Turquie, Chypre, Kosovo) ou proche et moyen-orientaux, de surprenants bouleversements, que ce soient les cartes montrant l'expansionnisme des mouvements évangélistes ou celles des enjeux pétroliers chinois en Afrique...
Jumeaux énervants
Les frères Bogdanoff m'énervent depuis bien longtemps, et la sortie de leur dernier ouvrage m'a amené à aller regarder de plus près la controverse entourant leurs thèses universitaires
sur laquelle on pourra par exemple lire aussi cet article de Fabien Besnard , à l'intéressant blog "mathéphysique". J'ai ainsi pu constater, comme souvent, que désormais, même sur des sujets très controversés, la documentation et les analyses proposées par la Wikipédia sont d'une qualité remarquable ; on s'en convaincra en lisant, sur des sujets "proches", l'article consacré à la thèse (encore) d'Elisabeth Teissier
ou (mais là, je suis un peu plus réservé en ce qui concerne la version française) celui sur l'Effroyable Imposture
et aussi (mais ça se termine)
Août 2007
Alberoni
Je me suis aperçu que j'avais oublié de mentionner (en particulier dans ma bibliothèque idéale) les livres de Francesco Alberoni, sociologue (ou devrait-on dire psycho-sociologue'?) et journaliste italien qui publia vers la fin des années 80 des livres sur les sentiments et les comportements amoureux (Le choc amoureux, L'Amitié et L'Érotisme) lesquels m'ont beaucoup marqué tant par la qualité et l'originalité de leur réflexions (on y trouve cette merveilleuse définition du fait de tomber amoureux, le reliant à l'élan révolutionnaire, comme étant "l'état naissant d'un mouvement collectif à deux") que par leur style vivant et débarrassé de tout jargon...
|
|
Jeudi 27 décembre 2007 (vous avez eu bien raison de n'y point trop compter)
Gremlins
Mes malheurs informatiques sont-ils dûs à ce genre de bestioles (dont on sait qu'elles furent inventées par les aviateurs de la RAF pour expliquer leurs pannes incompréhensibles) ? En tout cas, elle m'ont suivi dans ma nouvelle demeure : outre les parasites polluant mon écran, mon clavier a soudain cessé de communiquer (par wifi), et celui (à câble) par lequel je l'ai remplacé s'est peu après pris d'une intempestive logorrhée de lettres x, à laquelle je n'ai pu remédier... qu'en supprimant la touche correspondante (heureusement, c'est une lettre peu fréquente, et qu'on peut au pire remplacer par son caractère Unicode...)
Contre-exemples
La plupart des livres de mathématiques sont consacrés à l'exposition de résultats généraux sur le modèle classique de l'enchaînement de définitions, d'énoncés de théorèmes, et de leurs démonstrations (même si je collectionne les livres "différents" dont le sujet et la présentation ne respectent guère ce schéma). Mais les contre-exemples (objets mathématiques montrant qu'un certain "théorème" est faux en général, tels par exemple que la célèbre fonction de Weierstrass, une fonction continue nulle part dérivable) jouent un rôle tout aussi essentiel, et on ne les trouve que rarement réunis ; en français, on peut recommander le livre de Bertrand Hauchecorne, mais, si vous lisez l'anglais, les livres publiés par l'excellente (et peu coûteuse) collection de Dover devraient faire votre bonheur, en particulier Counter-examples in Analysis et Counter-examples in Topology, que je viens de dévorer... J'envisage d'ailleurs de plus en plus sérieusement de rédiger un bestiaire mathématique, calqué sur celui que j'ai consacré au go, et où figureront aussi des choses comme la Longue Ligne, ou les nombres surréels...
et aussi (mais ça se termine)
Août 2007
Comptes difficiles et suites imprévisibles
Au cours d'un jeu télévisé chinois, une figure (moins compliquée que celle ci-dessus, tout de même) formée d'un triangle équilatéral, du triangle plus petit joignant les milieux des côtés, et de deux des trois hauteurs fut montrée rapidement, la question posée aux téléspectateurs étant de compter les triangles formés (il y en a 27, et c'est un intéressant exercice de méthode que de les trouver tous, surtout mentalement). Ces questions de dénombrement peuvent vite devenir difficiles, et j'ai écrit l'an dernier un petit article sur le lemme de Burnside, qui permet souvent de simplifier cette tâche. Quand à la question de savoir si ce type de test est une mesure valable du QI (autre sujet dont j'ai déjà parlé), elle m'a rappelé que l'un des tests favoris des psychologues consiste à continuer des suites du genre de (1,2,4,8,16,...), et que les mathématiciens se font un plaisir d'expliquer que la notion de "bonne" solution est largement subjective : ainsi, la suite précédente peut certes se prolonger par (32,64,128,...) (les puissances de 2), mais aussi, par exemple, par (31,57,99,...) (le nombre de régions découpées par n points sur un cercle et les cordes les joignant), comme on pourra le constater (avec 317 autres solutions) en consultant le site indispensable de Sloane...
|
|
Samedi 21 décembre 2007 (j'espère redevenir plus régulier pendant ces vacances, mais n'y comptez pas trop)
Raté ?
Raté/Rattrapé/Raté est un spectacle bizarre de clowns-jongleurs-acrobates faisant des recherches "scientifiques" sur le désordre et le "numéro du siècle". Malgré d'extraordinaires passages de jonglage "vulgaire" (je vous laisse imaginer ce que ça peut être), ou d'acrobaties à travers des cartons et du papier collant, je suis dans l'ensemble resté un peu perplexe... jusqu'à ce que je lise le programme ; de fait, si on ne sait pas où ils veulent en venir, ça semble assez décousu...
Une indicible émotion
Les associations de danseurs handicapés telles que Danse-Habile présentent régulièrement d'émouvants spectacles. Mais cette hallucinante chorégraphie (vue sur CCTV9) est vraiment dans une catégorie à part, et déclenche irrésistiblement des larmes dans le public. Il m'est difficile d'en dire plus long, et j'avoue ne pas vraiment comprendre ce qui fait la différence...
Qu'est devenu Delacorta ?
Delacorta est surtout connu à cause du film de Beineix, Diva, inspiré du second volume des aventures de ses héros, que je viens de relire (il en a d'ailleurs écrit une ou deux supplémentaires plus récemment), mais je ne m'étais pas rendu compte qu'il s'agissait là en fait du pseudonyme de Daniel Odier, au moins aussi connu pour sa connaissance approfondie du... shivaïsme cachemirien...
et aussi
Août 2007
Fforde : le retour
Vingt ans (virtuels) après ses aventures dans le monde des livres (qui avaient commencé par son sauvetage de Jane Eyre), Thursday Next reprend du service dans cette "suite" qu'est First among sequels, toujours aussi déjantée et pleine de trouvailles surprenantes, dont la moindre n'est pas que les livres de Fforde (ou plus précisément leur version "parallèle") font, évidemment, désormais partie du Bookworld, et donc que des clones de Thursday vont singulièrement lui compliquer la tâche... Attention, cette suite sera en fait composée de quatre livres, et vous risquez donc d'être un peu laissés sur votre faim en découvrant qu'il vous faudra peut-être attendre 2010 pour savoir si elle va, par exemple, réussir à échapper à la diabolique sœur d'Acheron Styx...
|
|
Samedi 15 décembre 2007
Freenet, et autres résistances à la censure
La difficulté d'accès au Web à partir de certains pays comme la Chine est bien réelle, mais il est en fait à peu près impossible de censurer le réseau, et il y a longtemps que des solutions alternatives existent, telles que Freenet, système décentralisé et anonyme, mais qui, en un certain sens, est "privé". De nombreuses autres techniques de protection ont été inventées, et par exemple David Madore a jadis proposé un système de pads conçu pour permettre de publier n'importe quelle information de manière anonyme et légalement inattaquable. Bien entendu, ce souci de la légalité ne protégeant pas d'un gouvernement oppressif, cette technique devrait être combinée avec d'autres pour être tout à fait sûre, comme vous l'expliqueront les adeptes de la stéganographie...
Coïncidences ?
En cherchant une illustration pour cette entrée, je suis tombé sur le beau projet de bandes dessinées Coïncidence, lequel n'a (sans doute) aucun rapport avec ce dont je voulais vous parler : une liste troublante de coïncidences entre Lincoln et Kennedy. Bien sûr, c'est un peu trop beau pour être vrai ; la Wikipedia démystifie soigneusement cette légende urbaine, et on peut en trouver une analyse bien plus rigoureuse encore sur le site de Snopes. En fait, même si elles étaient vraies, il est évidemment important de comprendre que ces coïncidences ne signifieraient rien : elles font la joie des numérologistes, mais il est en fait aisé d'en trouver d'analogues dans n'importe quel ensemble de données, si on ne s'impose pas à l'avance de contraintes sur ce que l'on considère comme significatif, le meilleur exemple récent que j'en connaisse étant l'affaire du code de la Bible; je vous recommande également cet article du Skeptical Enquirer pour un traitement plus mathématique de la question. Ah oui, en ce qui concerne le bâtiment de l'illustration, ce n'est sans doute pas volontairement qu'il est en forme de croix gammée, car il fait partie de la base navale de San Diego (coordonnées : 32.6761 N 117.1577 W) ...
et aussi
Août 2007
Clairs de lune et autres fariboles
Comment faut-il traduire moonshine ? Ce mot figure dans deux de mes domaines de prédilection, avec un sens assez éloigné du sens courant de "lumière lunaire", ou du sens argotique de "alcool de contrebande" (parce que les bouilleurs de cru travaillaient de nuit...) : dans le cadre du jeu de go, une configuration très rare de pierres apparemment perdues, mais qu'il est en fait impossible de capturer (du moins en respectant les règles usuelles) a reçue (de qui, d'ailleurs ?) le nom de moonshine life (ce que j'avais proposé de traduire par "vie au clair de lune") ; d'autre part, d'étranges coïncidences numériques dans l'étude du Monstre (le plus grand des groupes finis simples sporadiques) ont également été traitées de "monstrous moonshine theory", ce dont on trouvera sur la Wikipedia (bien sûr) l'explication anecdotique, que j'avais déjà découverte en lisant le beau (mais difficile) cours d'analyse et d'algèbre de Pierre Colmez à l'usage des polytechniciens...
|
|
Dimanche 9 décembre 2007
Goldoni
Je connais assez mal Goldoni, à part La Locandiera, et Arlequin serviteur de deux maîtres ; dans La trilogie de la villégiature (une sorte de feuilleton télévisé du 18ème siècle), qu'on jouait hier à Alès, il montre un équilibre parfait entre Molière et Marivaux, démarrant en comédie de mœurs (la satire des bourgeois se ruinant pour partir à la campagne en suivant la mode), enchaînant en vaudeville, pour conclure de manière plus sombre, le mariage d'intérêt triomphant des sentiments amoureux (ou du moins du désir). L'ensemble, fort bien joué dans une superbe mise en scène, était malheureusement quelque peu gâché par une acoustique déplorable ; je ne comprends pas qu'avec les ressources techniques modernes, on puisse encore ne pas entendre toutes les répliques des acteurs...
Faut que ça danse
Faut que ça danse est une très agréable comédie accumulant des thèmes graves, de la grossesse inattendue au vieillissement inéluctable, et où Jean-Pierre Marielle se livre à un formidable numéro d'acteur...
et aussi
Août 2007
Encore quelques questions linguistiques
Les faux-amis sont bien connus des anglicistes, mais on peut, en se fatigant un peu, en trouver dans toutes les langues. Ainsi, le "cas possessif" français (la maison de Jean) est rendu en chinois par la préposition 的, laquelle se prononce également de, ou presque (mais la phrase devient "Jean +de+ maison", 'comme' en anglais Jean's house) ; évidemment, avec des mots aussi courts, ce genre de coïncidence n'a rien de très étonnant. Un autre cas moins connu est celui des emprunts japonais ; combinés avec les problèmes de prononciations qu'ils rencontrent, cela donne des mots comme abuku, emprunté au français "avec", et désignant... un couple d'amoureux. Mes efforts pour comprendre la sémantique chinoise m'auront par ailleurs permis (il s'agit là d'un de ces nombreux cas de sérendipité désormais favorisés par la Wikipédia) de découvrir la notion de clitique, et d'apprendre que les linguistes modernes pensent que le français (parlé) est en train de subir une fort étrange évolution vers une sorte de polypronominalisation...
|
|
Jeudi 6 décembre 2007
Cieux et mers rouges
Red seas under red skies, la suite des aventures de Locke Lamora, nous permet d'explorer une nouvelle partie de Therin (et à lui de se faire de nouveaux ennemis). Moins surprenant, peut-être, que le premier (mais c'était inévitable), cela reste un des meilleurs (et des plus riches) romans de fantasy que j'aie jamais lu ; il va être difficile de devoir patienter plus d'un an entre chaque volume...
Le forcing pour les nuls
J'ai débuté ma carrière (éphémère) de mathématicien en me passionnant pour la logique mathématique, et en particulier en traduisant (pour mon usage personnel) Set theory and the continuum hypothesis, le livre (tout juste paru à l'époque) où Paul Cohen démontrait l'indécidabilité de l'hypothèse du continu grâce à une méthode révolutionnaire, le forcing. Bien que difficile, cela ne m'avait pas paru inaccessible et Cohen se montrait très pédagogue (sans rien sacrifier de la rigueur) ; il semble pourtant bien que cette technique soit toujours considérée comme posant d'énormes problèmes de "vulgarisation" (pour les mathématiciens non spécialistes de ce domaine), et Timothy Chow vient donc d'écrire, pour tenter de résoudre ce
ce qu'il appelle un "problème de présentation ouvert" (comme on parle d'une "conjecture ouverte"), un texte introductif au forcing qui me semble fort intéressant, même si je me demande quel sera exactement son public...
et aussi
Août 2007
Jeux de lettres
Il y a longtemps que nous, les joueurs de go, nous défions à des jeux plus proche de ceux de l'Oulipo que du Scrabble ; ainsi, j'avais pu remarquer que lorsqu'on demande des mots contenant quatre consonnes consécutives, la plupart des gens pensent d'abord à des mots savants tels qu'anthropologie, avant de se souvenir de la combinaison "nstr" de instrument, etc. J'étais assez fier de 'angström', et j'ai donc été fort déçu de découvrir, sur un site oulipien justement, que le record de 7 consonnes consécutives était atteint par un mot (ou plus exactement par son pluriel) qui aurait dû m'être familier.... Dans le même genre, je pensais avoir désormais une liste à peu près complète des mots ne figurant que dans des expressions figées (fur, prou, etc.), mais nous avions apparemment tous oublié "parce", qui me semble pourtant bien répondre à la définition...
|
|
Mardi 4 décembre 2007
Revues scientifiques de décembre
Si je n'ai pas trouvé grand chose de passionnant dans la Recherche de ce mois, Pour la Science fourmillait en revanche de brèves surprenantes, depuis la découverte d'une sorte de culbuto géométrique, le gömböc (on lira avec profit cet article plus technique), jusqu'à celle d'une machine de Turing universelle minimale, en passant par une analyse soignée de la régression des glaciers tropicaux. Et on pouvait aussi y trouver une étude des distributions à longue traîne, avec des applications fort inattendues au e-commerce, par exemple...
Les Brigands
Les Brigands est un opéra relativement méconnu de Jacques Offenbach (moins que Trombalcazar, tout de même), malgré le formidable succès qu'il eut à sa création. En dépit des excellentes critiques qu'a reçues l'interprétation que j'en ai vu dimanche (par la troupe des Brigands, justement), j'ai trouvé cela bien plus vieilli que la Belle Hélène ou que la Vie Parisienne, mais peut-être est-ce dû à ce que je connais par cœur de nombreux passages de ces œuvres-là...
et aussi
Août 2007
Proses poétiques
J'ai voulu réunir dans cette note quelques textes dont je n'avais pas parlé dans ma bibliographie idéale, ni rangé parmi mes pages exemplaires, mais que j'aime bien quand même : cela va de choses hyperconnues, comme les poèmes en prose de Baudelaire ou de Rimbaud (ainsi d'ailleurs que ces véritables poèmes que sont le Bateau Ivre, ou, de Guillaume Apollinaire, la Chanson du Mal-Aimé) à des ouvrages de science-fiction au lyrisme inattendu, comme ceux de Théodore Sturgeon ou, plus poétiques encore, ceux de Cordwainer Smith. Il faudra un jour que j'en fasse un recueil de citations...
|
|
Dimanche 2 décembre 2007
Probabilités trompeuses
S'il est un domaine où le bon sens amène facilement à dire des absurdités, c'est bien celui des probabilités (et des statistiques), au point que même les deux catégories de spécialistes que sont les joueurs et les mathématiciens se trompent parfois grossièrement (comme ce fut le cas pour le problème des deux chèvres, un de ceux où, pour une fois, Marilyn vos Savant avait parfaitement raison face à ses contradicteurs). David Madore avait jadis rédigé quelques paragraphes lumineux sur certains de ces paradoxes ; si j'en reparle aujourd'hui, c'est à cause du curieux procès qui est fait à la Française des Jeux, non que je sois surpris de leurs étranges pratiques, mais pour m'étonner de ce qu'en deux ans, la justice n'ait pas réussi à dénicher un expert capable de faire les calculs (simples) montrant si les échantillons du plaignant étaient ou non sufficants pour conclure à une "fraude"...
Holmes miniature
Même si vous êtes un fanatique de Conan Doyle, il est peu probable que vous ayez entendu parler de How Watson learned the trick, une nouvelle de 503 mots écrite par le maître (à la main) sur un livre pas plus grand qu'un timbre-poste, et destiné à la maison de poupée de la Reine. Cette nouvelle est en fait un des rares pastiches canoniques (puisque authentifiés par Conan Doyle, et pour cause); pour découvrir les autres (tous lisibles aisément sur le Net, le copyright ayant bien sûr expiré), allez donc voir cette liste fort complète; d'un autre côté, si vous vous passionnez pour les études holmésiennes en général, et une fois que vous aurez fait le tour des travaux des Irréguliers de Baker Streetvous devriez (si vous ne le connaissez pas encore) aller faire un tour au Club Diogenes...
et aussi
Août 2007
Postérieurs meurtris ?
Les bébés chinois ne sont pas plus battus que les autres ; cette tache qui apparait souvent sur leurs postérieurs, appelée tache mongolique, n'est qu'une sorte de nævus bénin (j'aime bien cette ligature rare en français), mais il est en effet arrivé quelquefois que d'infortunés parents (adoptifs) se retrouvent questionnés par l'assistance sociale...
|
|
Vendredi 30 novembre 2007
Quotient intellectuel
La notion de quotient intellectuel est évidemment une bouteille à l'encre ; pour vous faire une idée de ce qu'on doit en penser, l'article correspondant de la Wikipédia est, comme bien souvent désormais, un excellent point de départ, précis et bien argumenté. Outre les conclusions pessimistes qu'on y trouve, il faut aussi savoir que ces mesures ont souvent été utilisées à des fins peu avouables, allant de justifications plus ou moins scientifiques du racisme à l'effrayante affaire des quotas d'immigration aux États-Unis en 1920, comme l'explique Stephen J. Gould dans La Mal-mesure de l'Homme (ce lien renvoie à une analyse détaillée du livre). Cela n'empêche évidemment pas la constitution d'"élites" de gens ayant bien réussi à ces tests, dont la plus connue est la Mensa, et j'ai aussi découvert hier l'existence de la Triple Nine Society. Peu convaincu par ce genre de clubs (et encore moins par le meilleur QI de tous les temps, celui de Marilyn Vos Savant), je ne vous révélerai pas mes résultats (d'ailleurs ceux-ci sont en forte baisse depuis le temps où j'étais un enfant prodige) ; sachez seulement que le Monde m'a jadis traité de "génie ardéchois"...
Les tribulations de deux chinois à Londres
Et à propos de racisme, Lao She a écrit Messieurs Ma, père et fils en 1929 ; plein d'humour, ce roman pourtant triste raconte les innombrables avanies de braves bourgeois chinois venus prendre la succession d'un magasin d'antiquités à Londres, et finalement chassés par le racisme ambiant. En ces temps de "politiquement correct", on a du mal à imaginer l'incroyable grossièreté avec laquelle les chinois, et Lao She lui-même (qui avait passé cinq ans en Angleterre) pouvait être accueillis en Europe à cette époque... (évidemment, je parle là des chinois de la classe supérieure ; pour les immigrants pauvres actuels, rien n'a sans doute vraiment changé...)
et aussi
Août 2007
Paysages karstiques
J'ai déjà parlé des prodigieux paysages karstiques de la région de Guilin ; j'avais espéré trouvé sur le Web des animations montrant leur formation en accéléré (l'idée m'en était venue en relisant The man who folded himself, où le héros contemple la formation de Grand Canyon grâce à une machine à voyager dans le temps), mais il semble bien que cette idée ne soit pas encore venue aux magiciens de la réalité virtuelle. Si l'article de la Wikipédia ne vous a pas suffi, vous pourrez vous consoler de ce manque de vidéos en apprenant tout ce qu'il est possible de savoir sur le karst sur le site de la karstologie...
|
|
Mercredi 28 novembre 2007
Paradis
Une reprise de l'incroyable spectacle de José Montalvo et Dominique Hervieu était donnée hier à Alès. Je vous en aurais bien fait un commentaire dithyrambique, mais on peut en trouver sur Dailymotion (pour combien de temps encore?) une superbe vidéo de 25 minutes enregistrée sur Arte, qui devrait vous en donner une assez bonne idée, même si rien ne remplace, évidemment, la version "live"...
Une curieuse horloge
La "société des trois 9" (dont les membres doivent avoir un QI supérieur à celui de 99,9% de la population ; il faudra un de ces jours que je vous dise ce que je pense de ces tests et de la notion même de QI) a créé cette horloge bizarre, dont tous les chiffres sont formés de formules contenant exactement trois 9 (vous les verrez mieux sur cette photo). Certaines combinaisons (en particulier celle pour 7 heures) n'ont rien d'évident...
et aussi
Août 2007
Carnet de voyage
Au cours de nos pérégrinations chinoises, j'ai aussi glané quelques remarques anecdotiques, dont je vais vous faire profiter. D'abord, j'ai eu la surprise de découvrir, dans tous les immeubles bon marché des plus petits "villages" (genre 20 000 habitants...) des minuteries commandées par le bruit (on les allume en tapant du pied), ce qui m'a semblé remarquablement astucieux (mais, bien sûr, doit paraître vulgaire, d'où le fait qu'on n'en trouve pas dans les maisons des riches). Ce genre de système (et de capteurs) est remarquablement difficile à trouver en France, mais on peut les fabriquer soi-même : ce site vous dira comment. Somme toute, il s'agit là d'une forme rudimentaire de domotique... D'autre part, dans le train "de luxe" qui nous ramenait à Pékin, on nous avait promis du WiFi, et, bien sûr, des prises murales. Hélas, elles se sont avérées factices (ce qui fait que je n'aurais pas pu profiter longtemps d'Internet, même si j'avais sû me connecter sur leur réseau); cela m'a furieusement rappelé l'affaire des villages Potemkine, sur laquelle on consultera avec profit ce passionnant article de la Wikipedia anglophone...
|
|
Dimanche 25 novembre 2007
Les deux mondes
Benoît Poelvoorde se tire bien de cette étrange fantaisie, mais j'avoue avoir été quelque peu déçu par les dialogues, le côté bâclé de certains passages entre les mondes, et la psychologie quelque peu sommaire du héros (certes, le pouvoir corrompt, mais à cette vitesse ?). Dommage, il y avait là quelques jolies idées assez originales...
Kafka sur le rivage
En revanche, et alors que j'étais resté quelque peu perplexe devant les précédents romans de Murakami que j'avais lus, j'ai été tout à fait emballé par Kafka sur le rivage(Umibe no Kafuka), un roman poétique d'une extraordinaire virtuosité, difficile à résumer ou à commenter, et qui a laissé la plupart de ses lecteurs aussi séduits que moi...
et aussi
10 août 2007
Écritures minoritaires
Dans l'un des petits villages du comté de Jiangyong, dans le Hunan, nous avons pu visiter (il venait d'ouvrir) le musée de l'"écriture des femmes" (nu shu) ; il s'agit du seul exemple connu d'une écriture secrète, ayant servi durant des générations à permettre aux femmes d'exprimer et de transmettre leurs tourments et leurs joies domestiques (bon, le plus souvent, leurs tourments...). Ce n'est bien sûr pas le seul cas de production culturelle par des minorités opprimées ou simplement dédaignées; mais si le jazz vient aussitôt à l'exprit, les exemples littéraires sont beaucoup plus rares, et j'en profite pour signaler les deux cas les plus ahurissants que j'aie rencontré, tout deux, étrangement, venus du Japon. D'abord, le roman fondateur de la littérature écrite en japonais est le Dit du Genji (Genji Monogatari) ; dû à Murasaki Shikibu, il doit principalement son existence au fait que les femmes n'avaient pas le droit d'écrire en chinois, la langue des lettrés et de la cour. Ensuite, toute l'œuvre théatrale du plus grand dramaturge du 17èmesiècle, Chikamatsu Monzaemon (le "Shakespeare japonais"), a essentiellement été écrite pour le théâtre de marionnettes (l'actuel bunraku), là encore parce que les formes classiques telles que le nô ne permettaient pas la moindre innovation...
|
|
Dimanche 18 novembre 2007
Jonathan Kellerman
Jonathan Kellerman (dont voici le site en anglais) écrit des thrillers dont le personnage central est le plus souvent un psychologue associé à la police (de Los Angeles); outre la série mettant en scène Alex Delaware (et dont il semble bien qu'il faille commencer par le premier, Le Rameau Brisé), il vient de publier Le Club des Conspirateurs, dont je n'ai eu qu'à me louer...
et aussi
Août 2007
Réflexions linguistiques (2)
Peut-on mesurer la distance entre deux langues (et une phrase telle que "l'écart entre le chinois et le japonais est bien plus grand que celui entre le français et le russe" a-t-elle un sens)? Cette question fait l'objet de nombreuses publications sur Internet... presque toutes vouées à des tentatives de reconnaissance automatique de langues (comme on le constatera dans ce passionnant ensemble d'exposés), ou à des questions de pédagogie. Il est certain, en tout cas, que pour un observateur "naïf", l'écart entre deux langues de la famille indo-européenne est faible par rapport à celui qui sépare le français du chinois (il semble bien d'ailleurs, que même entre le pékinois (le chinois "mandarin") et le dialecte de Shanghaï, il y ait déjà autant de distance qu'entre le français et l'espagnol) ; on peut comprendre que des langues vraiment "exotiques", telles que le hopi, aient pu amener les linguistes les ayant étudiées à croire que la pensée de leurs locuteurs était essentiellement différente de la nôtre : c'est l'hypothèse Sapir-Whorf (j'ai d'ailleurs trouvé dans l'article de la Wikipedia une étonnante référence à l'influence du langage sur les perceptions de couleur... par l'œil droit). Si la question de sa validité est loin d'être tranchée, elle ne pouvait qu'inspirer les écrivains de science -fiction (on peut d'ailleurs remarquer que la novlangue de 1984 en est un autre avatar), en allant de Jack Vance (outre les langages de Pao, je vous recommande la lecture de ce petit bijou qu'est le Papillon de Lune) à Samuel R. Delany, qui s'en inspire pour, dans Babel-17, créer le langage ultime...ou l'est-il vraiment? Vance est évidemment là (comme dans beaucoup de ses textes, d'ailleurs) un humoriste pince-sans-rire, mais le plus grand de tous dans cette veine reste, à mon avis, le méconnu William Tenn, dont les œuvres complètes ont récemment été rééditées, hélas en anglais...
|
|
Révisions
: En mettant à jour l'index,
je me suis aperçu que j'avais parlé deux fois de Google Sky, d'où cette apostille...
|
|
Samedi 17 novembre 2007 (le rythme est redevenu irrégulier, et risque de le rester ...)
Oups, et autres cirques
Ce très bon spectacle de la compagnie Max et Maurice (dont nous avions vu, l'an dernier, la "douloureuse agonie du moustique"), était présenté à Alès dans le cadre de la semaine du cirque en marche (2ème édition) ; il s'agit de cirque burlesque, et ils y jouent leurs habituels personnages (faussement) maladroits perdus au milieu d'autres artistes, ceux de Conduite acrobatée, en particulier.
Livres de cuisine
Pierre Gagnaire et Hervé This viennent de publier Alchimistes aux fourneaux, plus intéressant (et plus beau) que leur précédent ouvrage, mais tout de même plus anecdotique que Lucide et Ludique. Le maître, lui, n'a pas perdu la main, nous régalant récemment (eh oui, il fallait bien que je fête ça), entre autres, d'une stupéfiante recréation du chevreuil sauce Grand Veneur, ou encore d'une improbable (et délicieuse) association de coquilles saint-jacques, foie gras et coing... Pendant ce temps, Pierre Hermé écrit (avec Julie Andrieu ) un intéressant livre de recettes de desserts démystifiées.
Dans un tout autre genre, ce livre de (grande) cuisine pour bébés (dû à David Rathgeber) me sera sans doute bientôt fort utile...
Profils énigmatiques
Les exemples d'images ambiguës (le double visage ci-dessus à gauche étant l'une des plus connues) ne cessent de s'enrichir, une découverte récente étant cette baleine-kangourou, laquelle est aussi une bonne illustration de mes remarques sur la perception : auriez-vous vu les deux sans cette indication ? Cette étude (en anglais) des réactions des sujets à qui on la présente contient bien des surprises... Quoi qu'il en soit, je ne m'attendais guère à ce que le profil de ma fille suscite les mêmes perplexités, mais l'échographie que je montrais n'était pas commentée, et certains lecteurs m'ayant fait part de
leur étonnement, je précise donc qu'il s'agit bien (sous un vague balayage) d'une tête couchée sur le dos et présentant son profil gauche. Personnellement (mais je dois être de parti-pris), je le trouve même (le profil) assez séduisant...
et aussi
Août 2007
Réflexions linguistiques (1)
J'ai déjà exposé quelques-unes de mes perplexités face au chinois (mandarin) ; cet été les a ravivées (et en a suscité de nouvelles)... Tout d'abord, j'ai pu constater que les classifications dont je parlais (langues isolantes, à déclinaisons, agglutinantes, polysynthétiques) ne sont plus tout à fait valables; on trouvera d'ailleurs ici des considérations plus générales sur la typologie linguistique. Je n'ai néanmoins réussi nulle part à trouver de description de l'étonnante combinatoire chinoise, où, par exemple, míng (明 ; remarquez avec quelle aisance j'arrive à écrire des caractères chinois sur ce blog, gràce à ce formidable outil) signifie "lumière" en isolation (ou dans "la dynastie Ming", míng daì, 明代), mais où "lumière+ blanc" (míng baí, 明白) veut dire 'comprendre' et "lumière + jour" (míng tiān, 明天) veut dire 'demain'... Du coup, cela ne pouvait que me rappeler Voulez-vous parler avec moi ?
(Shall we have a little talk?), une délicieuse nouvelle (dont voici une superbe analyse linguistique, hélas en anglais) de cet humoriste qu'est Robert Sheckley ; j'en profiterai pour vous parler demain(?) d'autres écrivains de science-fiction pince-sans-rire, et, sans grand rapport (quoique...), de l'hypothèse Sapir-Whorf...
|
|
Mardi 6 novembre 2007
Google Sky
Depuis quelque temps, les nouvelles versions de Google Earth (dites versions béta) incorporent une extraordinaire extension, Google Sky, qui vous permet non seulement de voir le ciel tel qu'il apparait au-dessus du point de la Terre que vous survolez, mais de zoomer sur tous les objets dont Google a acheté les images photographiques (celles de Hubble, par exemple) avec une hallucinante précision, et le tout accompagné de documents explicatifs forts bien faits. À vrai dire, le seul reproche qu'on peut encore faire à ce formidable outil est de n'incorporer ni les fonctions complètes d'un planétarium tel que Stellarium, ni surtout les voyages cosmiques permis par Celestia...
Apostille du 18/11/07 : Voilà qui m'apprendra à mettre l'index à jour plus souvent : je viens de découvrir que j'avais déjà écrit une entrée presque identique sur ce sujet ...le 12 septembre. On dirait bien que j'en suis déjà à radoter, du moins sur Google...
Un nouveau Lurie
Alison Lurie fait partie de mes auteurs fétiches ; son dernier livre, La Vérité et ses conséquences, est un petit bijou (mineur, tout de même, par rapport, mettons, à Liaisons étrangères ou à Des amis imaginaires) sur les malheurs du vieillissement dans les couples, et les pièges de la séduction.
et aussi
28 juillet 2007
Tourisme mathématique
Comme je l'ai dit, nos projets touristiques furent un peu limités par l'état de Carine ; du coup, je me suis intéressé à du tourisme virtuel, ce qui m'a permis de découvrir le curieux journal du "math-touriste" (il s'agit en fait de Robert Ferréol, au beau site mathématique), et le site
encore plus étonnant du "mathouriste" (encore en chantier, et dû à Alain Juhel, professeur (en prépa) au lycée Faidherbe, à Lille).
|
|
Dimanche 4 novembre 2007
L'histoire sans fin
J'ai mentionné ce livre de Michael Ende dans la section de ma "bibliothèque idéale" consacrée aux œuvres auto-référentielles et méta-littéraires ; c'est certainement l'ouvrage "pour enfant" ayant la structure la plus complexe que j'aie rencontré (Harry Potter est-il vraiment écrit pour des enfants ?). Outre l'idée centrale du livre dans le livre, qui est aussi le livre que tient le lecteur, et dans lequel il pourrait bien tomber comme Bastien, on y trouve aussi des idées fascinantes à la peille, à commencer par un style d'écriture allusif, comme si le lecteur connaissait déjà la plupart des créatures du Pays Fantastique, ce qui devrait être le cas... sauf qu'on dirait bien que ce fantastique-là n'est pas le nôtre, mais celui de quelque univers parallèle... Les nombreux films qui en ont été tirés ne rendent absolument pas justice à la richesse du livre...
L'origine de la Lune
Le scénario que vous pouvez contempler ci-dessus est le plus vraisemblable dans l'état actuel de nos connaissances : une protoplanète (Théia) se forme à l'un des points de Lagrange du système Terre-Soleil, puis sa trajectoire devient instable et elle percute la Terre en en emportant un assez gros morceau. Comme toujours, cet article de la Wikipedia donne un bon résumé de ce que nous savons actuellement sur la question, et cette discussion des autres théories rivales vous permettra peut-être de vous forger une opinion personnelle...
et aussi
27 juillet 2007
Musiques d'exception (2)
Bien que ce ne soit pas pour les mêmes raisons, j'ai aussi un faible pour certains passages romantiques, mon favori étant sans doute le second mouvement du sextuor "du printemps", de Brahms (lequel, soit dit en passant, a aussi composé ces variations sur le thème de Haendel dont je parlais hier. Mais j'aime aussi beaucoup le début de la sonate pour piano et arpeggione de Schubert, ou, plus tardivement, le second mouvement du Concerto pour orchestre de Bartok... Bon, c'est impossible de continuer comme ça; il vous faudra décidément attendre que j'en fasse une page complète, d'autant que la plupart de ces œuvres ne sont pas écoutables sur le Web
...
|
|
3 novembre 2007
: allez donc voir ici...
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|