Retour vers ma page principale  

Journal peu intime (archives)
(mais lisez tout de même cet avertissement)

 

Vous trouverez ici une partie des archives de mon Web Log, plus précisément l'ensemble des entrées du 4 décembre 2004 au 3 janvier 2005. Si vous êtes arrivés jusqu'ici, vous n'aurez sans doute pas besoin de l'index thématique...

 




5 janvier 2005 : allez donc voir ici...


Lundi 3 janvier 2005

Hypocycloïde


Cette belle figure est une hypocycloïde à trois points de rebroussement. J'ai découvert pendant ces vacances de Noël toute une série de résultats fort peu connus (ou oubliés) à son sujet, dont le fait étonnant qu'elle possède une équation algébrique du quatrième degré, ou cette belle démonstration (en anglais) de son apparition dans un problème à première vue sans aucune symétrie...

Incompétences

"Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont.", ou, comme l'exprimait plus vigoureusement Coluche : "Forcément, puisque c'est avec ça qu'ils jugent" (et d'ailleurs, cherchant des sites et la citation complète, je constate à quel point l'ironie de Coluche, pourtant évidente, semble ne pas avoir effleuré Descartes, ni ses commentateurs). Du coup, je n'en ai que plus de plaisir à vous fournir cette analyse rigoureuse, puisque scientifique , d'un effet similaire, à savoir l'autosatisfaction provoquée par la difficulté à reconnaître sa propre incompétence. Tout cela, bien sûr, a de nombreux rapports avec la théorie de la dissonance cognitive...


Dimanche 2 janvier 2005

Trésor national


C'est le titre initial (enfin, plutôt National Treasure) de Benjamin Gates et le trésor des Templiers, titre à la Harry Potter, d'autant plus ridicule qu'il n'y aura en aucun cas de suite (bon, je m'avance peut-être un peu, là, mais le dénouement ne laisse guère de prolongement possible). C'est, cela dit, une bonne surprise, avec un scénario beaucoup plus malin (et plus varié) que les films d'Indiana Jones qu'il parodie (légèrement), et de gros efforts pour rendre tout ça vaguement plausible (mais, comme le fait remarquer Casaubon, me semble-t-il, dès que les Templiers apparaissent, toute vraisemblance s'évanouit aussitôt)

Céline et Hergé


Drôle d'histoire... Les jurons du capitaine Haddock auraient-ils été empruntés à Céline (qui plus est, aux pamphlets antisémites tels que Bagatelles pour un massacre)? C'est ce que soutient Emile Brami dans Céline, Hergé et l'affaire Haddock ; vous trouverez ici une analyse (quelque peu partiale) de cette thèse.

Des nouvelles du bestiaire


Cette position (que notre maître qualifiait de "Impératrice du tsumego") a une curieuse histoire, que j'ai fait confirmer par Pierre Colmez ; elle fait partie de celles que vous trouverez bientôt, je l'espère, dans mon bestiaire. Au cas (peu probable) où vous seriez dévorés par la curiosité, en voici déjà une version provisoire, mais je n'en annoncerai officiellement l'ouverture (initialement prévue pour ces jours-ci) que dans quelques semaines...

Embrassades gastronomiques

Pierre Gagnaire organise chaque année un réveillon pour le 31 décembre avec les heureux veinards qui auront pu réserver à temps. Nous passâmes rue de Balzac un quart d'heure après le début de la nouvelle année (et le joli feu d'artifice qui l'avait marquée, tiré depuis la place de la Concorde), et j'esayais à tout hasard d'entrer voir si je pourrais m'en procurer au moins le menu. Mais, bien sûr, tout était fermé (et gardé par quelques CRS), et nous continuions, dépités, notre chemin... quand nous croisâmes le maître, en grande tenue, qui nous embrassa avec émotion (je suis un de ses plus anciens clients, désormais...) Voilà une année qui commence bien


Du 28 décembre au 2 janvier : montée à Paris

Nous y allons donc pour quelques jours; à mon retour, je vous parlerai sans doute de films, de cuisine, et des étranges relations entre Céline et le capitaine Haddock...


Lundi 27 décembre 2004

J'ai retrouvé mes pages mathématiques


La nouvelle version d'Acrobat (le lecteur d'Adobe des fichiers .pdf), outre de nouvelles fonctions et une convivialité bien supérieure à la précédente, présente pour moi un avantage inattendu : elle lit sans déformation (contrairement à la version 5) les fichiers que j'ai converti à partir de mes pages écrites sous TEX (tous sur ma page mathématique). Voilà qui me dispense enfin d'apprendre à les convertir mieux, travail pénible que je remettais au lendemain (on appelle ça la procrastination) depuis plus de deux ans


Dimanche 26 décembre 2004

Cirques différents


Depuis les années 80, de nombreux cirques ont renouvelé le genre en y mélant des éléments artistiques divers (théâtre, danse, etc.) En France, le cirque Archaos est le plus connu (si l'on ne compte pas Zingaro, mais ce dernier n'utilise pas toute la palette du cirque traditionnel), mais le cirque du Soleil (canadien), qui passe en France en ce moment, n'est pas à dédaigner. Voici une histoire du cirque où vous trouverez quelques autres de ces spectacles peu classables (auxquels il faudrait ajouter, pour la symétrie, des spectacles de danse comme celui de Pilobolus)

Cadeaux ludiques

Maxi-livres vient de publier une série d'originales boîtes de jeux (échecs, backgammon, xiangqi, etc.) contenant un livre d'initiation et le matériel (sommaire, mais de qualité acceptable pour débuter), d'un prix abordable (15 euros). Celle consacrée au go (mis à part le fait que nous n'avons pas été consultés ) est fort bien faite...


Samedi 25 décembre 2004

Petits dessins


Vous avez sans doute remarqué que le logo de Google s'enrichissait parfois de décorations de saison (ainsi, en ce moment, inspirées par l'hiver). Vous pourrez toutes les retrouver sur le site de Google ; voici par exemple celles des Olympiades. Mais il existe aussi d'autres variations sur leur logo, telles que celles-ci, créées (ce n'est pas le seul mot français contenant 3 e consécutifs ; en trouverez-vous d'autres ?) par Scott Adams (le père de Dilbert)...

L'ordinateur nouveau est arrivé

Et, comme le beaujolais, il est encore un peu vert... J'ai, par exemple, du mal à exécuter certaines tâches (comme la compilation de mes pages mathématiques écrites en TEX) avec l'aisance que j'avais acquise sur l'ancien (et ne parlons pas de mon projet de réseau). Du coup, les entrées de ces quelques prochains jours seront succinctes, d'autant que nous montons ensuite à Paris. Bref, ne vous attendez à rien de régulier avant le 3 janvier...


Du 22 au 25 décembre : problèmes techniques

Mon ordinateur a fini par (à peu près) rendre l'âme (en même temps que mon frigo ; je suis victime de malchances électriques peu compréhensibles) ; je vais donc passer ces quelques jours à sauver ce qui peut l'être ; j'espère pouvoir bientôt reprendre mes activités habituelles (et sur une machine plus moderne)


Mardi 21 décembre 2004

Ocean's twelve


La suite de Ocean's eleven est tout aussi agréable à regarder (si ce n'est plus) que ne l'était le premier film, mais l'action est un désastre (ou peut-être une parodie du premier ?) Fortement déconseillé si vous tenez à comprendre le scénario, et donc, pour moi (et pour l'immense majorité des critiques de l'IMDB), fort décevant...

Sonates pour violoncelle

En écoutant tout à l'heure (sur France-Inter) un prélude d'une sonate de Bach (jouée par Pierre Fournier), je me suis rendu compte que pour vous "montrer" ce que j'aime en matière de musique, le Web (surtout à cause des lois sur le copyright) n'était guère adapté. Ainsi, pour avoir une idée d'une interprétation contemporaine convenable de ces sonates, vous trouverez par exemple un échantillon tel que celui-ci, ce qui n'est guère convainquant. Bien sûr, les partitions, elles, sont dans le domaine public ; il est donc possible d'en trouver des enregistrements sur synthétiseur (par exemple sur ce formidable site consacré à toute la musique de Jean-Sébastien Bach). Mais pour des choses de meilleure qualité sonore, je ne sais trop où chercher, et, comme chacun sait, je n'ai pas le droit de vous faire profiter de ma discothèque, même à titre gracieux...

GR 44c [005]: chemin de croix

Nous avons célébré le début de l'hiver en reprenant cet aprés-midi notre parcours du GR 44c au Martinet, là où nous l'avions interrompu au début de l'été. L'entrée du GR (vers Bessèges) est absolument introuvable à cet endroit (peut-être le marquage a-t-il été effacé par les pluies de l'automne); tout ce qu'on arrive à deviner, c'est les croix (rouges et blanches) signalant les fausses pistes, et nous dûmes donc ramer un bon moment avant de pouvoir enfin marcher pour de bon. Finalement, après une promenade assez courte, nous nous sommes arrétés à un col, d'où nous n'aurons plus qu'une courte descente de 8 kms à faire pour nous retrouver enfin à Bessèges, et pouvoir dire que nous avons parcouru (dans les deux sens) notre premier trajet complet


Lundi 20 décembre 2004

Encore quelques prélectures

         
Je viens de commencer la lecture de la grande fresque de Lin Yutang, Un moment à Pékin (ou plus exactement de sa première partie, Enfances chinoises ; la deuxième partie sortira au printemps 2005), et je peux déjà dire que j'aime vraiment beaucoup. Mais je viens également de me procurer ou de commander trois livres de Lao She (Histoire de ma vie, La cage entrebâillée et Les tambours), le dernier livre de Michael Connelly (Los Angeles River, dont je n'ai pas eu la patience d'attendre l'édition en livre de poche), et trois livres de maths (à la suite d'un échange d'e-mails avec un de mes lecteurs) dont je parlerai peut-être un jour sur la page appropriée...

Banane

En ce moment, James Harris donne des prétextes quasi-quotidiens aux meilleurs pinces-sans-rire de sci.math pour se déchaîner. Aujourd'hui, Jim Ferry (l'homme de la preuve ultime du grand théorème de Fermat) profite du cri récent de triomphe de JSH, annonçant que son article a été accepté pour être examiné (peer reviewed) par la prestigieuse revue des annales de Princeton, pour expliquer que, contrairement à ce que prétendent les détracteurs de James, pour qui cela n'a aucune valeur, il y a bien là la preuve de quelque chose, à savoir que l'article est formellement correct, par opposition à, mettons, une banane (ce qui me rappelle une remarque analogue de Borges dans La bibliothèque de Babel au sujet des échelles). Il est en effet possible d'envoyer à la revue une banane (éventuellement accompagnée d'une lettre de justification, et d'un nombre convenable de copies de la banane pour archivage), et elle ne sera pourtant pas même acceptée comme pouvant être examinée. D'ailleurs, la probabilité que la banane soit publiée est rigoureusement nulle, ce qui n'est pas le cas de l'article de James. En effet, du point de vue du contenu, et en vue d'une publication dans, mettons, le numéro du 1eravril, la banane et l'article se valent. Mais, si une photocopie de banane pourrait à la rigueur être publiée, la banane elle-même (jointe, on le suppose, à chaque exemplaire envoyé aux souscripteurs) grèverait trop les frais postaux pour justifier ce qui n'en serait pas moins sinon une excellente plaisanterie, à peu près de même qualité que la publication de l'article de James...

Mises à jour et faits divers

Je suis en train de nettoyer à nouveau le site ; cela se traduit surtout par des ajustements cosmétiques (tels que l'installation un peu partout de mes nouveaux sourires ), mais j'ai tout de même aujourd'hui ajouté à mes "morceaux de bravoure" une section consacrée aux faits divers les plus étranges que j'ai pu lire...


Dimanche 19 décembre 2004

Thérèse Raquin et la liberté de Marie

    
L'adaptation télévisée (très libre) du roman de Zola m'a quelque peu déçu. Si le jeu des acteurs est fort convenable, le parti-pris de transposition en 2004 de cette histoire charnelle dans une France corsetée d'interdits (ce qui valut à Zola ses premiers démélés avec la censure) en perd toute la dimension "naturaliste", et rend beaucoup des situations peu vraisemblables, ou incompréhensibles...

Umami (la cinquième saveur)

La cinquième saveur (bon, j'ai des doutes personnels : certains sites de dégustation mentionnent aussi le réglisse, et même la vanille, par exemple, et la théorie initiale des quatre saveurs est depuis longtemps battue en brêche) est analysée avec force détails, et aussi d'un point de vue plus personnel, par David Madore dans son blog d'aujourd'hui (avec quelques autres réflexions intéressantes). Comme toujours, pour en savoir plus, les ouvrages d'Hervé This sont incontournables...

Tous en scène

Arte reprend ce soir ce fabuleux film tourné avec Fred Astaire vieillissant (et alors que Gene Kelly était au sommet de sa gloire), et le fait suivre d'un documentaire sur la carrière de Fred Astaire. Bon, je vous en préviens évidemment trop tard, mais c'est (avec Gene Kelly, justement) sans doute le plus extraordinaire danseur classique qui ait été filmé, et ses comédies musicales sont des miracles de legèreté, d'émotion et de grâce ; si vous avez la chance de voir Le danseur du dessus (Top Hat ), par exemple, vous ne pourrez plus jamais l'oublier...


Samedi 18 décembre 2004 (j'aurais dû poster ça hier, mais on est rentrés fort tard, comme expliqué dans la troisième entrée)

Mise à pied et mise à feu


C'est sans doute le meilleur jeu de mot que j'ai lu cette année, hélas, il est en anglais, et demande un petit peu de contexte. Sur sci.math, James Harris (un fermatiste obstiné, que je mentionne sur ma page d'humour mathématique) sévit depuis de longues années, menaçant entre autre régulièrement de faire perdre leurs postes aux mathématiciens qui n'approuvent pas ses élucubrations (il est d'ailleurs allé à plusieurs reprises jusqu'à passer à l'acte, en téléphonant par exemple aux "employeurs" de l'un d'entre eux). Il a récemment tenté de justifier à nouveau son comportement en expliquant que ces mathématiciens (généralement aussi enseignants dans des universités) étaient payés avec ses impôts, et qu'il avait donc un droit de regard et de censure sur leurs activités.Et un des humoristes de sci.math, David Kastrup, à son affirmation selon laquelle "He's tax payer supported", lui a répondu : "So are the Minuteman missiles, and you are not supposed to get them fired either".

Babelfish, Google, et autres enjeux commerciaux

Il y a sur le site de Mark Rosenfeld (où l'on peut trouver aussi, par exemple, six pages de citations souvent remarquables) une amusante comparaison entre des traductions humaines catastrophiques (du portugais vers l'anglais) et les mêmes effectuées automatiquement par Babelfish. J'ai voulu comparer ces dernières avec celles proposées par Google... et ai eu la surprise de voir qu'elles étaient identiques. Il est certain que Google a un partenariat avec Alta Vista, mais les informations à ce sujet sont étonnament rares sur le Web, et, plus généralement, l'histoire et la politique commerciale de Google semblent mal documentées. J'essaierai de vous en dire plus long dans quelques jours...

Les taupins d'abord

Chaque année, les classes préparatoires d'Alès organisent une fête de fin de trimestre, où reviennent depuis maintenant plus de 10 ans certains anciens élèves (d'ailleurs chaque fois plus nombreux). Les professeurs (bon, pas tous, mais une bonne partie) se prêtent de bonne grâce à un cérémonial devenu rituel, et où chacun y va de ses talents d'amuseur public ; je leur chante ainsi à chaque fois Il n'y a pas de taupin heureux (que j'ai pastiché sur le poème d'Aragon) et une ou deux autres choses improvisées parmi mon stock de chansons à textes ; cette année, à cause du thème de français, c'était Les oiseaux de passage (dont voici, dû à Richepin, le texte complet). Je pense d'ailleurs que, pour l'année prochaine, je vais leur écrire un pastiche des Copains d'abord, d'autant que l'air leur en sera plus facile à reprendre en chœur...

>


Jeudi 16 décembre 2004
Julien Gracq et Laurence Ferrari

  

Charlie-Hebdo (sur lequel vous apprendrez bien des choses en lisant cet article de la Wikipedia) épinglait la semaine dernière une étonnante déclaration [à présent (2005) disparue des archives de Google, bizarre] de la présentatrice vedette (avec Claire Chazal) de TF1, selon laquelle elle avait lu une trentaine de fois et recopié trois fois le Rivage des Syrtes (comme le chante Brassens en parlant plutôt de Claudel que de Gracq : "non ça c'est de l'utopie"). Bon, il ne faut pas confondre Laurence et Lolo, mais ce genre d'affirmation peu plausible (c'est beau, mais d'un style "lourdement ouvragé" et dur à lire) et bêbête (recopier ? qu'avait-elle donc fait pour être ainsi punie ?), on l'aurait plutôt attendu de la part d'une ex-actrice "légère" cherchant à regagner de la respectabilité...

Perception des couleurs

"Mon rouge est-il le même que ton rouge?" Je signalais dans mes fiches de lecture de décembre 2002 les passionnantes analyses de ce genre de questions faites dans le numéro spécial de Pour La Science: Le cerveau et la conscience. Mais il est devenu difficile de se le procurer ; j'espérais donc retrouver sur le Web quelques-uns de ces travaux. Cela n'a rien d'évident; ainsi, j'ai pu trouver des descriptions de modèles intéressants reliant la neuro-physiologie à l'absence de certaines perceptions qui devraient être a priori envisageables (comme un rouge verdâtre), mais ils sont hélas en anglais.


Mercredi 15 décembre 2004

Où aller après le paradis?


Je viens de découvrir qu'après Un éléphant, ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis, ils avaient prévu de faire une suite (où Simon (enfin, Bedos) aurait vécu des aventures en Asie, et les trois autres seraient parti à sa recherche)... mais que ça ne s'est pas fait. Bon, ce n'est pas le regret du siècle, mais c'est un peu dommage tout de même

Polynômes difficiles à annuler

Dans son journal, David Madore signale aujourd'hui des résultats récents prolongeant les travaux de Matijasevich sur le 10ème problème de Hilbert. Comme il raconte ça beaucoup mieux que je pourrais le faire moi-même, je ne peux que vous encourager à aller y voir : c'est à peu près compréhensible avec des connaissances minimales (à peine plus qu'une terminale C, si vous êtes motivé), et c'est assez fascinant...


Mardi 14 décembre 2004

Vingt-neuf deniers


Ce serait une bonne question pour Jeopardy (quoique la formule de base, à savoir "quelle est la question dont ceci est la réponse", dont je me demande d'ailleurs si "42" n'est pas la question ultime, s'est de plus en plus dégradée, jusqu'à devenir une simple variante de Questions pour un Champion, comme vous pourrez le constater ici)... Trente deniers, c'est plus facile : c'est la somme pour laquelle Judas a vendu le Christ. Dans une histoire faussement médiévale que j'ai lu il y a fort longtemps (peut-être dans un des Contes et Légendes), 29 deniers, c'était la réponse qu'il fallait donner à la question du roi : "Combien est-ce que je vaux, sur mon trône et vêtu de tous mes atours" (évidemment, pas plus que Notre-Seigneur, ni même tout à fait autant). Mais quelle est l'histoire complète? Dans ma version, il s'agissait (de la part du roi) d'humilier un seigneur trop prétentieux en l'obligeant à venir répondre à trois questions (dont vous venez de lire la première), mais qui plus est "ni de jour, ni de nuit, ni en allant, ni en venant, ni à pied, ni à cheval, ni vêtu, ni nu, ni...", sous peine des plus terribles sanctions s'il échouait. Désespéré, le seigneur se confie à son ingénieux domestique (Jeeves, je présume), lequel va au rendez-vous au crépuscule, juché à l'envers sur un âne, recouvert seulement d'un filet de pêcheur, etc., puis répond donc "29 deniers", et finalement, à la troisième question ("que suis-je en train de penser en ce moment même"), dit que le roi pense se trouver en face du seigneur, mais qu'il se trompe, et gagne ainsi la grâce de son maître. Comment retrouver la deuxième question (et l'origine de l'histoire)? Une recherche rapide sous Google m'a donné deux variantes (médiocres), dont la question de savoir combien pèse la Lune (mais je n'aime pas leur réponse) en français, et pour en savoir plus (et obtenir par exemple une version anglaise), un premier problème délicat est de trouver comment se dit "deniers" en anglais (ne cherchez pas : si le mot juste est "denarii", on traduit en fait l'expression "trente deniers (de Judas)" par "thirty silver pieces"). Bref, j'ai finalement pu obtenir une version plus raisonnable de mon conte (mais ne mentionnant pas l'histoire de l'âne) où la question est "combien de temps faut-il pour faire le tour du monde?" (une journée, quand on est le soleil)...

Indestructibles

Ce nouveau film de Pixar, les créateurs du monde de Nemo, est tout aussi amusant que ce dernier ; là encore, le travail d'animation est tout à fait époustouflant (même si celle des personnages reste encore trop proche de Toy Story), et les clins d'œil réjouiront tous les amateurs de Marvel, à commencer par le délicieux prélude montrant les super-héros mis à la retraite par l'augmentation des procès faits au gouvernement pour les dégats collatéraux de leurs sauvetages répétés du monde...


Lundi 13 décembre 2004

Dieux sauvages


En fait, il y a là deux critiques de livres. J'ai finalement été très déçu du livre d'Isabel Allende que je signalais il y a peu, car il s'est révélé plutôt destiné à un public adolescent (bon, ce n'est pas forcément une tare), et souffre d'un style très pesant, et de personnages en carton-pâte. En revanche, j'ai à dire beaucoup de bien du dernier livre de Neil Gaiman, American Gods, dont le thème (les dieux naissent de la croyance qu'on a en eux, et meurent quand on les oublie), assez proche de celui des Petits Dieux de Terry Pratchett, avec lequel il a d'ailleurs collaboré pour écrire De bons présages, que je vous recommande chaudement également, est cependant traité avec originalité, et avec une assez grande subtilité dans les motivations réelles des personnages (sans parler du côté fort inattendu de la conclusion).

Toutes blessent, la dernière tue

Cette devinette traditionnelle (dont la forme latine est omnes vulnerant, ultima necat) est une des devises marquées sur les cadrans solaires (on peut en découvrir d'autres (en latin) sur ce site). Pour en trouver la version anglaise (je la cherchais à cause de son utilisation dans les premières pages d'American Gods), à partir de là, c'est enfantin, n'est-ce pas ? Eh bien non ; Google donne des pages et des pages de traductions en français, en grec ou en polonais, mais pour trouver "All wound, the last kills", il m'aura fallu dix bonnes minutes (contrairement à la recette de la queue de boeuf à la brésilienne, que j'ai trouvé tout à l'heure presque instantanément ; on a les fiertés qu'on peut ), alors voici un site où vous trouverez toutes les citations latines possibles traduites en anglais (cela vous fait sûrement une belle jambe), et pas mal d'autres choses intéressantes...


Dimanche 12 décembre 2004

Peintres fantastiques

     

Il y a un moment que je veux consacrer une page à mes œuvres graphiques favorites, mais notre voyage en Italie m'y a fait repenser; je vais déjà mentionner ici quelques-uns des peintres "différents" que j'aime le plus (pour vous en faire une idée, j'ai essayé de donner des pointeurs vers des reproductions raisonnablement larges ; la plupart du temps, la bible à ce sujet est l'Artcyclopedia). Les trois images ci-dessus ne sont pas mes favorites (quoique je n'ai jamais autant ri que la première fois où j'ai découvert, dans l'Universalis, le dessin de Ensor intitulé "Squelettes se disputant un hareng"), mais assez typiques de mes goûts dans ces directions. Donc, si par un hasard improbable, vous n'en aviez pas encore entendu parler, jettez un coup d'œil sur les toiles d'Arcimboldo (certaines de ses compostitions, par exemple celles sur les métiers, sont assez étonnantes), sur les "Carceri d'Invenzione" de Piranèse (ses architectures font parfois penser à Escher, dont voici une version épurée de certains escaliers). Les toiles de Ernst me fascinent plus que celles d'autres surréalistes, mais je dois reconnaître que Dali a (du point de vue de la "bizarrerie" et du tour de force) quelques belles réussites, par exemple ce fameux buste de Voltaire, et, bien sûr, je suis un inconditionnel de l'œuvre de Magritte, surtout lorsque elle rejoint (comme celle d'Escher) mes préoccupations mathématiques, comme par exemple dans les promenades d'Euclide. Pour finir (pour aujourd'hui ), un exemple d'un peintre tombé dans l'oubli, après avoir été adulé du temps de Pompidou : Georges Mathieu. Il y a peu de reproductions de lui sur le Web [j'avais fini par en trouver une de Les Capétiens partout, mais bien qu'elle figure toujours dans les collections du Centre Pompidou, elle est désormais (janvier 2006) non disponible...] ; après toutes ces années, il est certain que je préfère à présent de loin Jackson Pollock...

Fin (relative) de l'anonymat


Voici donc dévoilé au monde le visage de ma meilleure amie; certains lecteurs la reconnaîtront peut-être, mais elle n'a pas souhaité que j'en dise davantage sur elle...

Alzheimer

Il y a un moment que j'oublie de vous en parler (je sais, ce n'est pas drôle ; la jolie anecdote suivante m'a quand même bien fait rire : lorsque le fils d'Aloïs (quoi, vous ne saviez pas qu'un des premiers signes était d'oublier son prénom? et d'ailleurs, à ce sujet, quel était celui du marquis de Sade?) rencontrait dans des réunions des gens qui ne le remettaient pas, et s'adressaient à lui en lui donnant du "Monsieur ? Monsieur?", il les fixait d'un air grave et préoccupé, et finissait par dire, d'une voix sombre : "Alzheimer"). Bref, il semblerait qu'on dispose de médicaments efficaces si la maladie est prise dans les premiers stades, et on peut la diagnostiquer grâce à un IRM de l'hippocampe (vu le prix, il vaut mieux ne le faire qu'en cas de troubles neurologiques légers, je suppose). C'était entendu un peu à la volée sur France-Inter; une consultation du Web semble confirmer qu'il y a du vrai là-dedans. Voici donc un site très bien fait sur la maladie, son diagnostic et ses traitements...


Du 8 au 12 décembre : encore une interruption

Je monte à nouveau à Paris (encore des affaires familiales); en revenant, je vous parlerai sans doute de peintres fantastiques, et de maladie d'Alzheimer; de plus, vous pourrez enfin admirer la photo de l'amie "anonyme" mentionnée le 27 novembre...


Mardi 7 décembre 2004

Homo Floresiensis


Le dernier numéro de Pour la Science (essentiellement consacré à la carrière d'Einstein) m'a permis de découvrir l'existence de cet hominidé, qui remet en question pas mal de choses : proche d'Homo Erectus, il vivait encore sur l'île de Flores (Indonésie) il y a moins de 20 000 ans (ce n'est pas exactement une réponse à ma question d'avril sur l'existence de Néanderthals américains, mais c'en est proche...).

Biais d'alternance

Dans le même numéro de Pour la Science, Jean-Luc Delahaye expose un biais intéressant : les séquences "au hasard" formées de 0 et de 1, produites pas des humains (et celles qu'ils reconnaissent comme "aléatoires") contiennent en fait moins de séquences consécutives de 0 (et moins longues) que celles produites par un vrai générateur aléatoire. Il en résulte des effets subtils, dont une expérience de télépathie apparemment réussie (les nombres à deviner semblent aléatoires, et on dit au sujet après chaque tentative s'il a réussi ou non à deviner juste; le biais d'alternance permet d'obtenir une proportion de 60% de succès!). Sheldrake (l'homme des champs morphiques), qui en est l'auteur, ne semble nullement avoir été découragé par cette réfutation, ce qui en dit long sur son honnêteté scientifique...

Jalousie

Un examen plus attentif du site de Marc Rosenfelder m'a plongé dans des abîmes de perplexité et d'envie : comment peut-il avoir fait tout cela en quelques années, sachant qu'il a aussi une famille et une vie professionnelle ? Il y a là (entre autres)des bandes dessinées (de sa main), des analyses pointues sur des questions d'Intelligence Artificielle, et surtout un univers virtuel (Almea), dont les langues sont décrites avec de nombreux détails, le tour de force étant particulièrement ahurissant dans le cas de l'Elkaril, une langue non humaine possèdant certaines caractéristiques uniques. Si on ajoute à cela son activité politique, on comprend mieux pourquoi, sur Almea, les journées durent 25 heures...


Lundi 6 décembre 2004

Un site personnel (surtout linguistique) à découvrir


Je signalais samedi une liste des noms des nombres (de 1 à 10) dans cinq mille langues. Mais ce n'est qu'une (petite) partie de l'incroyable site personnel de Marc Rosenfelder, où vous pourrez aussi trouver des merveilles diverses, allant d'une analyse soignée du Syldave (la langue du royaume dont Tintin retrouve le sceptre d'Ottokar) à des remarques pertinentes sur l'efficacité de la psychohistoire (d'Asimov), ou encore un blog (certes bien moins fréquemment mis à jour que le mien). À découvrir de toute urgence.

Voix synthétique

Comme vous pouvez le constater, je suis dans une période linguistique . J'ai pu ainsi découvrir au passage les progrès récents en matière de voix synthétique (permettant, en particulier, la lecture de sites Web); un bon exemple est donné par le logiciel Kali, de l'université de Caen (mais il est encore expérimental); regardez-en la démo interactive.


Dimanche 5 décembre 2004

Babel Oueb


Ce déplorable jeu de mot pour signaler un site tout aussi ahurissant que celui mentionné hier : celui de Geonames, consacré à des fragments de centaines de langues (les noms des langues, des jours et des mois,  le premier paragraphe de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, etc.). Ceci (et le site précédent) répond d'ailleurs à une question que je me posais en février dernier : combien de langues sont-elles présentes sur le Web ?(et la réponse risque d'être proche des quelque 6 000 langues recensées...)

Un éditeur HTML

En cherchant un éditeur HTML WYSIWYG (et gratuit), compatible avec Firefox, je suis tombé sur NVU, un système assez bien fait (mais en pratique, il ne me servira guère qu'à corriger les fautes de frappe, plus difficiles à déceler sur le fichier source)


Samedi 4 décembre 2004

Fourmis géantes


Dans le roman d'Allende dont je parlais hier figure une Bête mystérieuse, sorte d'anthropoïde gigantesque (plus de 5 mètres de haut). Ces monstres favoris de la cryptozoologie sont parfois présentés, dans les films de série B, comme les produits d'une mutation (induite par des essais nucléaires, par exemple), tels Godzilla ou les fourmis géantes. Mais depuis Galilée (?), on devrait savoir en fait que ces créatures sont physiquement impossibles, car les forces qui s'exercent sur elles (à commencer par leur poids) sont proportionnelles à leur masse (donc au cube de leur dimension), alors que celles développées par leur muscles, et la résistance de leurs tissus et de leurs os, sont proportionnelles à la section de ceux-ci, donc au carré des dimensions seulement...

Traduction automatique

Parmi les outils linguistiques offerts par Google figure une possibilité de traduction automatique d'une page Web, offerte depuis peu du chinois vers l'anglais. C'est certes l'occasion de joyeux fous-rires, comme le permettait déjà Babelfish (qui a tout de même fait de sérieux progrès), mais ce n'est pas si mal pour deviner si l'article incompréhensible qu'on voit à de bonnes chances de contenir quelque chose de pertinent pour notre recherche. Cela dit, on peut se demander pourquoi les progrès sont si lents dans ce domaine; voici un bon article (en anglais) sur la question. En le cherchant, je suis tombé par hasard sur un autre site dû à un fou : une collection des dénominations des nombres de un à dix dans plus de cinq mille langages !


3 décembre 2004 : allez donc voir ici...

 

 

 

 

 

 

<


Bicarbonoute, bien sûr... (bon, en vrai, Donatien, ou plutôt Donatien Alphonse François)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Je le répète : il suffit qu'un livre soit concevable pour qu'il existe. Ce qui est impossible est seul exclu. Par exemple : aucun livre n'est aussi une échelle, bien que sans doute il y ait des livres qui discutent, qui nient et qui démontrent cette possibilité. et d’autres dont la structure a quelque rapport avec celle d'une échelle.

 

 

 

 


On peut au moins penser à "agréée" (pour une association), mais "gréée" (pour une embarcation) existe aussi, quoique rare...