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Journal peu intime (archives)
(mais lisez tout de même cet avertissement)

 

Vous trouverez ici une partie des archives de mon Web Log, plus précisément l'ensemble des entrées du 11 avril au 15 mai 2006. Si vous êtes arrivés jusqu'ici, vous n'aurez sans doute pas besoin de l'index thématique...

 


16 mai 2006 : allez donc voir ici...


Lundi 15 mai 2006 (c'était un de nos week-ends de go)

Revues scientifiques de mai (2)


Le numéro de mai de La Recherche était nettement moins riche que celui de Pour la Science, mais contenait tout de même un bon article sur la mathématicienne Sophie Kovalevskaia (dont s'est inspiré Le cas de Sophie K.), et surtout un fort intéressant dossier sur les relations (houleuses) de la psychanalyse et des neurosciences (et où l'on apprend, au passage, que Freud n'a pas vraiment déduit ses théories de l'observation). Cette fois, je ne me permettrai pas de vous recommander un site sur ces questions, mais vous suggèrerai simplement une lecture de l'article correspondant de la Wikipédia, comme d'habitude fort bien documenté et structuré.

Apostille mnémonique

Se référant à une entrée récente, un gentil lecteur vient de me signaler des articles (eux-mêmes référencés sur ce blog dont il me dit grand bien, mais que je n'ai pas exploré) parlant du cas de Stephen Wiltshire, comme celui-ci, le montrant par exemple réalisant cette hallucinante performance récente (cette vidéo demande une connection rapide, mais je vous jure que vous n'en croirez pas vos yeux). Pourtant, malgré ce qui précède, il ne s'agit pas de mémoire photographique, ce que tente de démontrer cet article plus précis sur la question, qui me semble assez rigoureux...

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2 mai 2006

Paysages interdits


En partant du tournoi (qui se déroule en fait au-dessus de Saint-Marcellin), nous commençâmes par un circuit dans le Vercors, montant par les gorges de la Bourne à Villard de Lans, puis revenant à Pont en Royans (avec ses belles maisons suspendues) par les Grands Goulets. Malheureusement, ces derniers se sont avérés fermés pour deux ans (ils refont les tunnels, stabilisent les parois, etc.), information qu'on peut trouver (difficilement) sur ce site de spéléologie, mais qui ne figurait pas, hélas, dans le Guide Vert (pourtant daté de 2006). Ce n'était d'ailleurs que le prélude à une série de déceptions : j'avais naïvement programmé nos déplacements comme si nous étions en été, mais en mai (surtout après un long hiver comme cette année), la plupart des cols alpins sont encore fermés, et dans certains cas trouver un passage demande d'immenses détours, comme je vous le raconterai bientôt. Bon, c'est moins énervant que de devoir payer pour voir le paysage... Pour les Grands Goulets, finalement, nous nous sommes consolés en allant découvrir l'étonnant paysage de la Combe Laval.

Chambéry

C'est une ville plaisante (moins qu'Annecy, tout de même), où j'ai surtout été surpris par ces étranges éléphants, et par de nombreux passages entre les rues, analogues aux traboules lyonnaises.


Samedi 13 mai 2006

Revues scientifiques de mai (1)


Le numéro de mai de Pour la Science relance le débat sur l'ordinateur quantique, avec un nouveau concept : le calcul topologique (sur lequel voici quelques indications). Contrairement à mon scepticisme habituel, je trouve l'idée prometteuse : il s'agit là de situations de superpositions (favorables donc à cette magie quantique qu'est la possibilité de traiter simultanément deux états "classiquement" incompatibles), qui ne souffrent apparemment pas de cette plaie (jusque-là inévitable) qu'est la décohérence. Mais l'idée pourra-t-elle se concrétiser, ou découvrirons-nous une nouvelle forme de censure cosmique ? À suivre... Plus terre-à-terre (mais étonnants tout de même), les mystères de l'adhérence des geckos à des surfaces verticales sont percés à jour, on reparle des propriétés du verre (mais je le mentionne plus bas), et Delahaye parle des puzzles de glissement (les plus connus, sous le nom de taquins, sont dérivés du fameux 14-15 de Sam Loyd (qui, d'après ce site, n'est d'ailleurs sans doute pas de lui), mais j'ai perdu beaucoup d'heures dans mon enfance avec l'Âne Rouge), et signale ce très beau site (lui-même sous-section de cet incroyable univers de puzzles), où vous pourrez à votre tour vous égarer longtemps...

Un dessert infernal

Il m'avait été signalé il y a quelques mois (par un membre de ma famille qui a la chance de manger chez lui souvent) que Pierre Gagnaire avait mis au point un incroyable dessert, dont tout ce que je savais était qu'il y avait "enfer" dans le nom. À mon passage suivant chez lui, nul ne semblait en avoir entendu parler (le maître n'était plus là à l'heure des desserts), et je pensais la recette définitivement perdue, puisque Gagnaire a une vision héraclitéenne de la cuisine : on ne mange jamais chez lui deux fois la même chose. Mais en lisant plus attentivement son dernier livre (dont on sait que je ne pense guère de bien), j'ai découvert qu'il décrivait un dessert qui pourrait bien être un avatar du mien, surtout construit pour ses couleurs et ses contrastes "infernaux" : une glace au safran au centre (visiblement, il a lu Dante), entourée de poivrons rouges et de piments confits, et parsemée de morceaux d'olives noires caramélisées...

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Week-end du 1er mai 2006

Ze tournoi


Cette fois, mes résultats ont été honorables, mais dans l'ensemble, j'avoue avoir été un peu déçu par ce tournoi : peu de joueurs forts, un thème ("Impro") à peu près invisible, et la disparition d'une spécificité devenue légendaire : c'était le dernier tournoi dont les tirages se faisaient à la main...

Le verre coule-t-il ?

C'est en lisant le numéro de mai de Pour la Science que je suis retombé sur cette vieille histoire, qui fait partie pour moi de ces mystifications ou démystifications "à deux étages" (où l'on trouve l'histoire de la femme de Nobel, celle du testament de Galois, etc.). La plupart des gens sont fort surpris lorsqu'on leur dit que le verre est un liquide. Ce n'est pourtant pas faux : il n'y a pas vraiment de point de solidification du verre, qui est un liquide "classique" à 1000°C, et un solide pâteux à 700°C. Pour achever de les convaincre, on leur montre les vitres de Versailles, ou les vitraux des cathédrales : ceux-ci sont plus épais à la base qu'au sommet, ce qui prouve bien que le verre a lentement coulé au cours des siècles... Hélas, cette prétendue preuve ne résiste pas à la dure réalité : à 550°C (la température dite conventionnellement de transition vitreuse), la viscosité du verre est déjà si grande qu'il lui faudrait des dizaines de milliers d'années pour s'écouler. Alors à la température ambiante... Bon, mais les cathédrales ? C'est tout bête : comme on ne savait pas fabriquer des plaques de verres homogènes à l'époque, les verriers plaçaient tout simplement la partie la plus épaisse en bas, pour augmenter la stabilité... Comme toujours, vous en saurez plus en lisant la Wikipédia...


Vendredi 12 mai 2006 (encore quelques perturbations à l'approche du week-end)

Discours loufoques


On connait les vertus de l'eau ferrugineuse (vues par Bourvil) et sans doute aussi les méfaits du tabac (vus par Tchekhov, dans un style nettement plus pathétique). Ce genre de conférences et autres discours loufoques (jadis spécialité des fins de banquets) a souvent donné lieu à des tournois d'éloquence, dont je viens de découvrir (sur le blog de Maître Eolas) que la tradition est maintenue parmi les avocats de Paris sous la forme des conférences Berryer ; je regrette vivement de n'en pas avoir connu l'existence beaucoup plus tôt (elles sont ouvertes au public, mais vu l'affluence et l'esprit sécuritaire des temps, il est recommandé d'en demander une invitation au quatrième secrétaire).

Notre boucher prend sa retraite

Henri Cocquery était certainement le meilleur boucher d'Alès (ça n'a rien à voir, mais j'en profite pour vous en montrer cette belle photo aérienne, trouvée sur un site fort utile, et en contenant des milliers); il a d'ailleurs été souvent primé au concours du Gard Gourmand. Mais le couple qui prend sa succession semble motivé et compétent, et a repris aussi ses recettes; nous pourrons donc, je l'espère, continuer à déguster ses cailles au gingembre...

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26 avril 2006

Le village de la minceur


La station thermale d'Eugénie-les-Bains n'appartient pas toute entière à Michel Guérard, mais presque... On sait que ce cuisinier créa au début des années 70 une "grande cuisine minceur" particulièrement savoureuse (et dont je me suis jadis beaucoup inspiré) ; cela ne l'a pas empéché de prévoir pour les touristes gourmands (et non spécialement désireux de maigrir) un restaurant trois étoiles, les Prés d'Eugénie, où l'on trouve des plats jadis éblouissants (par exemple son oreiller moelleux de mousserons et de morilles aux asperges nouvelles, que j'avais découvert en 1995 (donc déjà bien longtemps après sa création), et dont vous trouverez ici une critique... en néerlandais, sur un blog qui me semble fort intéressant, hélas...), et qui restent très honnêtes, mais désormais un peu datés. Quand à maigrir chez lui, vous y parviendrez sûrement, vous et votre portefeuille, et ce de façon délicieuse...


Mercredi 10 mai 2006

Mémoires musicales

  
J'ai souvent rapporté l'impressionnante anecdote de J. S. Bach marchant 300 kms pour aller entendre un morceau de musique choral fameux et jalousement gardé secret par les chanteurs, puis sortant et retranscrivant fidèlement ce qu'il avait entendu... Mes lecteurs pourront s'amuser à jouer au jeu des sept erreurs sur ce récit, où presque tout est déformé au delà de tout espoir de reconstitution de la vérité, bel exemple des dévastations que l'imperfection de la mémoire, combinée avec le désir d'une belle histoire, fait subir aux détails de récits trop souvent faits. Dans ce cas précis, on reconnaitra peut-être dans ma version fantaisiste la randonnée de Bach (pour aller entendre Buxtehude), la prodigieuse mémoire de Mozart (mais cette référence est tout aussi douteuse que les miennes) et sa retranscription du Miserere d'Allegri (à l'âge de 14 ans)...

Finalement, serais-je parasité?

L'explication de mes malheurs à répétition tiendrait peut-être pour partie (parce que l'histoire de l'orage, évidemment, c'est plutôt de l'ordre de ma malédiction personnelle) à des parasites électro-magnétiques : il a suffit que je débranche le téléphone pour que tout rentre dans l'ordre. Heureusement, j'ai un autre récepteur, mieux isolé, semble-t-il...

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25 avril 2006

Bayonne et Saint-Jean de Luz


Difficile désormais pour moi de penser à Bayonne (ou plutôt à son jambon) sans fredonner l'air de Trombalcazar ; au lieu de vous faire faire une visite guidée de la ville, ce que fait parfaitement le Guide Vert Aquitaine, ou encore ce site officiel (mais j'en profite pour vous faire découvrir un autre exemple des ressources inattendues du Web Infini : un amateur diffuse en permanence des vues (prises par Webcam) de trois lieux typiques de la ville...), je vais plutôt, comme désormais pour toutes ces fiches touristiques, vous signaler un détail curieux, méconnu, ou me permettant de rebondir par associations d'idées sur un autre de mes dadas ; ici, il s'agira de la déplaisante coutume qui faisait jadis la réputation du pont Pannecau. À Saint-Jean de Luz, autre charmante petite ville, je découvris presque par hasard l'histoire de la disparition progressive d'un quartier entier de la ville, englouti par les flots durant le 18ème siècle, ainsi (mais j'aurais pu m'en souvenir) que la curieuse succursale que la Belle Iloise (une conserverie de Quiberon) y a installé...

Un village pimenté

Le piment d'Espelette a longtemps fait partie de ma liste de nourritures mystérieuses, mais on en trouve désormais un peu partout (et il relève par exemple les sardines dont je parlais dans l'entrée précédente); je ne m'attendais pas à ce que le village éponyme soit aussi pittoresque, avec ses grappes de piments séchant sur toutes les façades de maisons peintes en blanc et rouge piment, justement.


Mardi 9 mai 2006

Paradise, la solution


J'ai sur le nouveau jeu de Benoit Sokal un avis finalement un peu mitigé : les mécanismes de jeu sont plus variés que ceux de Syberia (mais, à mon avis, nettement sous-exploités), le décor est toujours aussi beau et l'intrigue nettement plus sombre, mais les personnages sont moins fouillés (en particulier, je regrette les savoureux dialogues de Syberia), et la logique des événements et des énigmes me paraît souvent assez forcée. Quoi qu'il en soit, j'ai commencé à en rédiger une solution (sur le modèle de celles que j'avais déjà écrites pour Syberia), et j'en ai profité pour compléter (enfin !) celle de la deuxième partie... Évidemment, je n'en suis qu'au début (et ce que j'ai rédigé est plus court encore); si vous êtes bloqués, il est pour le moment plus efficace d'aller poser vos questions sur le forum

Encore quelques misères informatiques

Par rapport aux catastrophes diverses qui m'ont accablé cette année, le dernier incident n'est qu'agaçant, mais tout de même : mon bel écran tout neuf souffre d'un étrange bogue interne (jadis, un écran était un dispositif passif, mais il y a bien longtemps qu'ils ont leurs propres programmes, qui peuvent se montrer tout aussi capricieux que ceux de l'unité centrale), lequel l'amène à afficher intempestivement (et, bien sûr, au beau milieu de l'écran) des messages de réglage indélébiles. Du coup, je n'ose guère me plaindre, de plus, de bruits de ventilateurs un peu excessifs. Je me demande ce que Darty va faire, cette fois...

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24 avril 2006

Auch gastronomique


Nous n'avions guère de temps à consacrer à notre excursion pyrénéenne, et nous en perdîmes un peu sottement à vouloir visiter Montauban (sans grand intérêt, malgré une superbe place à doubles arcades), puis à nous arrêter à Auch, qui est restée (malgré le départ d'André Daguin en 1997) une ville gastronomique, où nous pûmes par exemple déguster un Hamber-Gers tout à fait honorable à la Table d'Oste... Du coup, c'est fort tard (et sans grand appétit) que nous pûmes finalement nous poser près de Bayonne ; je vous en parlerai demain.


Lundi 8 mai 2006

En vrac, quelques trucs plus ou moins importants durant ces vacances


Il suffit que je m'en aille pour qu'il se passe plein de choses . Certaines seront détaillées bientôt, mais les trois suivantes ne demandent que quelques précisions de ma part, tout le reste se trouvant sur les sites correspondants. D'abord, la mise à disposition du grand public des archives audiovisuelles de l'INA (laquelle a suscité aussitôt une énorme affluence, mais il semble qu'ils aient les moyens d'y faire face). Je n'ai pas encore sérieusement appris à utiliser leur moteur de recherche, mais il ne m'a fallu que quelques instants pour récupérer, par exemple, la célèbre séquence de À armes égales où Maurice Clavel quitta le plateau en s'écriant"Messieurs les censeurs, bonsoir". Ensuite, Google Earth a réactualisé sa base de données, ce qui, outre des vues enfin précises de Montpellier et de sa région (mais, hélas, s'arrêtant à 10 kms au sud d'Alès), permet d'admirer Paris (à la fin du printemps, me semble-t-il) avec une bien meilleure précision qu'auparavant : on distingue ainsi nettement les plantations faites par mes parents sur leur terrasse... Enfin, les vicissitudes de la nouvelle loi sur l'immigration "choisie" ont inspiré à Maître Eolas une série de billets édifiants (et les innombrables commentaires qu'ils ont suscités ne sont pas inintéressants non plus); je vous laisse en particulier réfléchir sur les étranges pratiques des policiers chargés de la déportation (de la quoi, au fait? le mot juste est difficile à trouver ; laissons un blanc) des étrangers non admis à rester chez nous ; vous ne serez peut-être pas convaincus par ce témoignage-là, mais il n'est pas si invraisemblable, si l'on se souvient, par exemple, de l'histoire de Semira Adamu... Sur une note plus légère (quoique...), j'ai découvert en lisant ces commentaires que la célèbre phrase de Michel Rocard ("La France ne peut accueillir toute la misère du monde") est toujours tronquée, et ce de manière à lui en donner un sens tout à fait opposé à celui voulu par son auteur, joli exemple de détournement ... Méfiez-vous des morceaux choisis !

Un logiciel de filtrage

Proxomitron n'est pas exactement un logiciel destiné au grand public. Mais c'est un outil tout à fait fascinant (ainsi d'ailleurs que son histoire et le style très particulier de son créateur), s'interposant entre le site que vous consultez et votre browser, et permettant de manipuler complètement le contenu html que lit ce dernier. Ainsi, si vous n'aimez pas la couleur bizarre des arrières-plans des nouveaux commentaires du journal de David Madore, un simple filtre les remplacera (et seulement eux) par la jolie teinte qui vous convient...

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Du 23 avril au 7 mai 2006 (des entrées inspirées par les vacances de Pâques)

23 avril 2006

Autres cirques


Mon amour pour les arts de la piste ne m'empêche pas de m'intéresser à d'autres objets circulaires. Je ne vais pas vous parler ici du cirque où le capitaine Haddock faillit faire engager les Dupondt, mais de celui de Navacelles, moins spectaculaire tout de même que celui de Gavarnie, mais à l'histoire géologique plus fascinante encore. C'était le dernier grand site (au sens propre) proche de chez nous que nous n'avions pas encore visité, et comme il était sur notre trajectoire vers les Pyrénées Atlantiques...


Du 23 avril au 9 mai : vacances de Pâques...

... mais il est possible que je compose quelques entrées en chemin. Nous allons, en tout cas, continuer nos explorations de novembre par une découverte des Pyrénées Atlantiques (et une excursion alimentaire dont je vous reparlerai), suivie du tournoi de Grenoble (dont le thème, cette année, est Impro) ; ensuite, je ne sais encore trop (mais peut-être les Hautes-Alpes). Sur tout cela, bien sûr, des notules à la rentrée...


Dimanche 22 avril 2006

De superbes effets visuels


Je n'aime pas beaucoup parler de produits commerciaux en général, mais G-Force est d'une telle qualité, mëme dans sa version "gratuite" (et donc parfois, quand même, abimée par des bandeaux publicitaires) que je ne peux que vous conseiller de l'essayer toutes affaires cessantes (attention, c'est dangereusement addictif). Comme vous l'avez sans doute compris, il s'agit d'un programme créant des effets visuels pour accompagner la musique que joue votre ordinateur, comme vous le propose déjà Real Player ou Windows Media, mais d'un incroyable raffinement (difficile à montrer sur des images fixes), et ne donnant pas, pour la plupart, l'impression désagréablement mécanique et artificielle que l'on ressent d'habitude...


Samedi 21 avril 2006

Gagnaire et This décevants ?


L'ouvrage à quatre mains qu'ils viennent de publier (chez Odile Jacob) s'appelle La cuisine, c'est de l'amour, de l'art, de la technique. Hélas, cette belle devise est aussi vraie pour l'écriture, et ce qui s'annonçait comme le fabuleux projet d'un discours théorique d'Hervé This illustré par la pratique de Pierre Gagnaire est littéralement saboté par l'intrusion d'une sorte de roman-pastiche du Code da Vinci (revu par le Club des Cinq), et qui ne me semble pas devoir être lu au second degré. Ma déception est partagé par Christine, une nouvelle gentille lectrice qui tient un intéressant blog culinaire, le bistrot de Christine ; voici sa critique du livre, encore plus sévère que la mienne, car si les propos de This me semblent plus faibles que d'habitude (après tout, sa spécialité, c'est la physico-chimie de la cuisine, pas l'histoire et la théorie de l'esthétique), ceux de Gagnaire, en revanche, permettent un peu d'entrer dans l'intimité d'un immense artiste parlant de son art, spectacle toujours fascinant, même s'il s'agit d'une forme d'art souvent méconnue...

Paradise now

Le nouveau jeu de Benoit Sokal est arrivé (hier, pour être précis). Toujours aussi beau, avec des mécanismes de jeu plus variés que ceux de Syberia : on contrôle (si l'on peut dire) tantôt l'héroïne (une héritière amnésique), tantôt son léopard noir et peu apprivoisé, et les dialogues doivent être menés avec soin, pour ne pas froisser des interlocuteurs vite susceptibles. Cependant, je ne suis pas encore tout à fait emballé (peut-être est-ce le contrecoup de la déception ci-dessus); il me semble que le début est confus et difficile pour des joueurs novices, vite perdus dans un palais immense. Je vous en reparlerai...


Vendredi 20 avril 2006

Revues scientifiques d'avril (2)


Le numéro d'avril de La Recherche contenait surtout un important dossier sur les néo-créationnistes (les tenants du "dessein intelligent"), mais on pouvait aussi y glaner quelques brèves intéressantes, dont l'annonce par Arkema de la production de fibres à base de nanotubes à une échelle quasi-industrielle (10 tonnes par an). En revanche, j'ai été quelque peu déçu de leur dossier sur la mémoire (par ailleurs pas mal fait) : ils me semblent traiter bien légèrement des cas pourtants emblématiques de mémoire extraordinaire (comme celui de Sherechevski, décrit par Luria dans L'homme dont le monde volait en éclats), et ils nient l'existence de mémoire "photographique" (ou eidétique), qui me semble pourtant assez attestée, par exemple, dans le cas de Stephen Wiltshire (dont j'ai déjà parlé, avec celui d'autres dessinateurs prodiges)

Mensonges déconcertants et injustices poétiques

Ante Ciliga avait, en 1977, décrit l'URSS comme le pays du mensonge déconcertant. Philippe Val fait remarquer cette semaine que c'est l'une des principales différences entre démocraties et totalitarismes que, dans l'ensemble, la vérité soit considérée comme une référence commune dans les débats. Autrement dit, en démocratie, les hommes politiques, entre autres, n'osent pas mentir de façon trop flagrante, parce que, par exemple, la presse risque trop vite de les contredire, alors qu'au contraire, les partisans d'Hitler (Val choisit un exemple plus récent et plus oriental, allez savoir pourquoi) applaudissaient à ses mensonges, en les considérant comme une preuve supplémentaire de son habileté. On pourrait en déduire que la justice des pays démocratiques considérerait la Vérité comme une valeur prioritaire, et que si, à la rigueur, un criminel pouvait s'en tirer parce que les preuves contre lui seraient juridiquement invalides (j'ai déjà dit ce que je pensais de certains paradoxes ainsi créés), un innocent prouvant son innocence devrait être automatiquement acquité. L'affaire Outreau a montré certains dysfonctionnements possibles, mais si celle dont je vais vous parler n'a pas de conséquences aussi dramatiques, elle me semble du moins, du point de vue de la logique, autrement plus inquiétante. Donc, c'est l'histoire d'un mec qui a eu des ennuis avec la police, il s'est fait taper dessus, qu'll a dit, et a donc (bien entendu) été poursuivi pour diffamation. Et il a gagné. En appel aussi. Bon, on est content pour lui, évidemment. Là-dessus, y'a un autre mec, un poète, Jean-Michel Maulpoix, qui a raconté l'histoire dans son blog. Et là ... Mais bon, par peur (je plaisante, mais à peine) d'avoir moi aussi des ennuis, je vous renvoie juste à l'article de l'Humanité sur cette affaire, ainsi qu'au communiqué de ses avocats. J'espère que Maître Eolas (c'est d'ailleurs en lisant les commentaires de son blog que j'ai entendu parler de cette histoire) nous dira un de ces jours ce qu'il pense de tout ça... [sur le site poétique cité plus haut, on trouvera aussi cette analyse juridique d'Olivier Cazeneuve, expliquant le crime de Jean-Michel Maulpoix]


Jeudi 19 avril 2006 (et ces irrégularités ne sont pas encore tout à fait terminées... d'autant que les vacances de Pâques approchent)

Revues scientifiques d'avril (1)


Le numéro d'avril de Pour la Science contenait, outre quelques surprises (mais pas des poissons), comme les apports de la relativité à la chimie, un intéressant article de Chaitin sur les limitations que ses découvertes mettent à la notion de raison mathématique, et m'a aussi permis de découvrir un artiste anversois, Jos Leys, et ses fascinantes créations fractales (par exemple celle-ci). C'est d'ailleurs en recherchant son site que j'ai découvert un amusant blog mathématique sur le site de Didier Muller, lequel s'adresse plutôt à des amateurs (élèves de lycée motivés, par exemple)...

Citations détournées

Le détournement d'images fut découvert par les surréalistes, avant de devenir l'arme favorite des situationnistes ; Hara-Kiri (le mensuel) s'en était également systématiquement servi, et l'on en trouve évidemment d'innombrables sur le Web (pas toujours d'une grande tenue); voici par exemple des détournements de scènes de cinéma. L'art de la citation détournée est lui aussi fort ancien, surtout sous la forme de l'à-peu-près (à ne surtout pas confondre avec le calembour), par exemple Cavanna s'extasiait il y a fort longtemps sur "Déjà caméléon perçait sous Malaparte" (que Google m'apprend obligeamment être dû à ... Céline). Dès les débuts du go en France, Roubaud, Lusson et Perec se livrèrent à cet exercice dans le premier livre publié sur le jeu, avec quelques jolies réussites, comme leur attribution à Jean-Paul Sartre d'un traité sur les shichos, "les chemins de la liberté". J'avais moi-même découvert (bien avant de connaître le go) cette analyse par Dante (vers 1300) des affres du joueur après la défaite : Lorsque prend fin le jeu de la zara, tandis que le vainqueur est porté en triomphe, le perdant reste là à rejouer les coups (Purgatorio, Canto VI ; en voici la version originale), mais ce n'est rien à côté de ce que Simon Billouët, un jeune joueur de go en plein essor, et l'un de mes plus fidèles lecteurs, a déniché dans Quatre-Vingt-Treize (dont voici le texte intégral, dans une version informatisée permettant aussi de repérer toutes les occurences d'un mot donné) : une description des combats de milieu de partie, étonnante de précision et due évidemment à un expert au nom prédestiné...

Champagne !

Non, je ne parle pas de l'album d'Higelin, mais de ma victoire finale dans l'affaire de mon ordinateur : Darty accepte de me l'échanger contre un neuf (ou plutôt de me rembourser en bons d'achats, ce modèle n'étant plus fabriqué). Il ne me reste plus qu'à choisir quelque chose de mieux ou, disons, de plus fiable...


Lundi 17 avril 2006

Lectures (passées et à venir)

  
Le dernier livre de Mankell, Le retour du professeur de danse, est un très bon cru, bien que n'appartenant pas à la série des Wallander. Cherchant à vous en parler, je suis tombé sur le blog de Bastien Bonnefous (dédié au polar), qui semble de fort bonne qualité, si j'en juge par l'entrée qu'il y consacre. Matthew Pearl, lui, vient juste de débuter une carrière d'écrivain prometteuse, avec Le cercle de Dante, un thriller inclassable mélant habilement la réalité historique (l'histoire de la première traduction, par Longfellow, de la Divine Comédie aux États-Unis, dont vous pourrez aisément vous procurer le texte intégral sur la Wikipedia) et un criminel à l'imagination apparemment aussi morbide que celle du serial killer de Seven, mais ayant des motivations d'une implacable logique... J'ai d'autre part reçu (mais pas encore lu) le livre de Gagnaire et This dont je parlais il y a peu, une chose amusante dans un style proche de Douglas Adams, Échecs et maths (à ne pas confondre avec l'excellent livre de Stella Barruk sur l'enseignement des mathématiques), qui m'a été conseillé par un de mes fidèles lecteurs, et enfin L'art de la joie, recommandé, lui, par une amie proche, et qui pourrait bien être une découverte importante ; je vous en reparlerai d'ici peu...


Du 12 au 16 avril : montée à Paris

Il s'agit là encore des conséquences d'un certain calendrier lunaire, mais pas, pour une fois, du tournoi de Paris. À notre retour, il est possible que mes problèmes informatiques soient allégés, sinon résolus, mais n'y comptez pas trop...


Mardi 11 avril 2006 (pour les mêmes raisons...)

Trucs en vrac


Avant, peut-être, la régularisation promise (et quelques articles dus de longue date), je voulais tout de même vous signaler un cas récent d'effrayant génie, celui de la mathématicienne Ruth Lawrence (sur laquelle vous apprendrez, mais en anglais, plein de choses dans cet article de la Wikipedia), ainsi que cet intéressant ensemble de forums mathématiques américains destinés aux enfants et aux adolescents...


8 avril 2006 : allez donc voir ici...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 















[Robespierre] ajouta :
- La question est de savoir où est l'ennemi.
- Il est dehors, et je l'ai chassé, dit Danton.
- Il est dedans, et je le surveille, dit Robespierre.
- Et je le chasserai encore, reprit Danton.
- On ne chasse pas l'ennemi du dedans.
- Qu'est-ce donc qu'on fait ?
- On l'extermine.
- J'y consens, dit à son tour Danton.
Et il reprit :
- Je vous dis qu'il est dehors, Robespierre.
- Danton, je vous dis qu'il est dedans.
- Robespierre, il est à la frontière.
- Danton, il est en Vendée.
- Calmez-vous, dit une troisième voix, il est partout ; et vous êtes perdus.
C'était Marat qui parlait.
(Quatre-Vingt-Treize, deuxième partie (À Paris), livre deuxième (Le cabaret de la Fille du Paon), II. Magna testantur voce per umbras)